Une carte à jouer pour les Bleus
En l’absence de Tadej Pogačar et Jonas Vingegaard, Paris-Nice, qui aura lieu du 8 au 15 mars 2026, offrira des espaces aux Français Valentin Paret-Peintre, Lenny Martinez et Kévin Vauquelin.
“Un mini-Tour de France au suspense hitchcockien"
- CHRISTIAN PRUDHOMME, PATRON DE L’ÉPREUVE
18 Dec 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
À quoi reconnaît-on le parcours de Paris-Nice, présenté hier dans le Salon des Aigles du Conseil départemental des Yvelines, à Versailles ? Aux noms de ses villes de départ qui sentent bon le terroir et les cuisses de grenouilles: si, pour le grand départ, Achères accueille pour la première fois l’épreuve dite du printemps (mais ce que la météo dément souvent), le peloton s’ébrouera ensuite vers Montargis, Cosne-Cours-sur-Loire et Pouilly-sur-Loire (Nièvre), Bourges, Uchon (Saône-et-Loire), Cormoranche-sur-Saône (Ain), Colombier-le-Vieux (Ardèche), jusqu’à Nice, évidemment, même si cette fois, il ne conclura pas la première grande course à étapes de la saison sur la promenade des Anglais.
Grand ordonnateur du tracé, Yannick Talabardon, responsable sportif chez ASO (propriété, comme L’Équipe, du groupe Amaury), a dû intégrer la tenue du premier tour « des élections municipales et faire attention aux bureaux de vote. L’Allianz Riviera, ce n’est pas la Promenade, qui est difficile à remplacer. Mais c’est très bien car on est dans Nice et construire un parcours, ce n’est pas seulement parler sportif et côtes, on parle de pas mal d’enjeux, politique et de sécurité… »
Avant la Côte d’Azur, les coureurs auront connu sept jours de course, tous différents selon les étapes, le climat et les scénarios, « un mini-Tour de France au suspense hitchkockien », pour Christian Prudhomme, le directeur du Tour, l’équivalent d’ « une classique par jour » pour Talabardon. Mais il n’y en aura pourtant pas forcément pour tout le monde et les sprinteurs, avec un beau plateau annoncé pourtant (Tim Merlier, vainqueur des deux premières étapes cette année, Olav Kooij, recrue de Decathlon-CMA CGM, voire Mads Pedersen dans un profil plus polyvalent), ont intérêt à avoir les genoux solides dès l’entame sur les deux étapes qui leur sont promises : la première jusqu’à Carrières-sous-Poissy leur imposera à deux reprises la difficile côte de Chanteloup (1,1 km à 8,3 % dont des passages à 12 %) ; la seconde, si le vent s’en mêle (« on l’attend depuis trois ans », sourit Talabardon), leur promet d’éventuelles bordures à gérer entre Épône et Montargis.
Ensuite, ils laisseront la place aux puncheurs et aux leaders, amenés dès la 3e étape à se jauger sur le chrono par équipes (23,5 km), comme lors des trois éditions précédentes, avec un enjeu double cette fois puisqu’il aura des allures de répétition avant le même exercice collectif prévu à Barcelone, le 4 juillet, en ouverture du Tour de France.
Ayuso pourra jouer sa carte personnelle sans se faire enguirlander
La suite du programme sera classique avec des étapes toboggan, le retour dans le Morvan et son Signal d’Uchon (8 km à 4,5 %), où Matej Mohoric s’était imposé pendant le Tour 2021, les retrouvailles avec Auron (7,3km à 7,2 %), dompté sous la neige par Michael Storer cette année, un « mini - Milan-San Remo » (Talabardon) jusqu’à Apt… Mais pas de cadors, pas les meilleurs en tout cas, puisque Tadej Pogačar, vainqueur en 2023, et Jonas Vingegaard, contraint à l’abandon cette année, ont opté pour d’autres routes préparatoires avant la Grande Boucle: « Oui, c’est un regret, admet le dirigeant d’ASO. Mais je suis ravi d’avoir beaucoup de Français qui ont brillé l’an passé, comme Lenny Martinez ou Kévin Vauquelin. »
Outre le grimpeur de poche de Bahrain-Victorious – qui avait glané son premier succès World Tour sur Paris-Nice en mars – et la recrue d’Ineos, sont annoncés David Gaudu, 2e du général en 2023, mais aussi Valentin Paret-Peintre, Benoît Cosnefroy, nouveau coéquipier de Tadej Pogačar et qui devrait accompagner Joao Almeida, alors qu’un ancien d’UAE Emirates XRG, Juan Ayuso, pourra jouer sa carte personnelle chez Lidl-Trek sans se faire enguirlander, au sein d’un collectif très costaud autour de Mads Pedersen et Mattias Skjelmose. Visma-Lease a bike, sans son Danois mais avec Simon Yates, tentera de garder la main sur le palmarès après les victoires de Matteo Jorgenson lors des deux dernières éditions.
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