RC Lens : ces hommes clés qui font briller les Sang et Or


Ci-dessus, Pierre Sage, nouvel entraîneur du RC Lens, entouré de Benjamin Parrot, directeur général du club (à gauche), et de Jean-louis Leca, directeur sportif. En bas à gauche, Joseph Oughourlian, président du RC Lens, et Florian Thauvin, qui évolue au poste de milieu offensif.

L’étonnant leader de Ligue 1, quasiment à mi-parcours, est porté par des éléments forts unis autour d’un projet. Au point de titiller le PSG ?

12 Dec 2025 - Le Figaro
Baptiste Desprez (avec Sébastien Ferreira)

Dimanche, quel que soit le résultat du Paris SG contre Metz la veille, le RC Lens passera les fêtes de fin d’année dans le costume de leader de la Ligue 1 en cas de victoire face à Nice (17h15). Une première place inoccupée depuis… août 2004. Dixième budget de l’hexagone (60 M€ contre 850 M€ au PSG, 260 M€ à L’OM et 140 M€ pour L’AS Monaco), l’institution sang et or a signé une première partie de saison quasi parfaite (34 points, 11 victoires, 1 nul, 3 défaites, 4e attaque, 2e défense) en dépit d’une intersaison mouvementée. Côté coulisses, le propriétaire et président, Joseph Oughourlian, a promu Benjamin Parrot et Jean-louis Leca, au poste de directeur général et directeur sportif. Côté terrain, Pierre Sage a succédé sur le banc à Will Still et le mercato a porté ses fruits (Édouard, Sangaré, Baidoo, Udol, Risser…), à l’image du retour fracassant du champion du monde Florian Thauvin (15 matchs, 5 buts et 2 passes décisives). Si la saison est encore très longue et les dossiers chauds à tous les étages (droits TV, rachat du stade Félix-bollaert, mercato, développement des revenus commerciaux, recherche d’un actionnaire minoritaire…), le RCL peut compter sur ses hommes clés.

Joseph Oughourlian, le président qui fait du bruit

Pour le grand public, il est l’homme qui s’érige en anti-vincent Labrune avec des sorties épicées. Notamment dans nos colonnes avec Frank Mccourt le 6 septembre dernier. Ses propos à l’encontre de Nasser al-khelaïfi lors d’une réunion de la Ligue au sujet des droits TV ont aussi fait grand bruit. «C’est un mauvais perdant, il n’accepte pas une élection démocratique », persifle un proche du président de la LFP. Joseph Oughourlian (53 ans), homme d’affaires français d’origine libanoarménienne (il a fondé le fonds Amber Capital, qui est notamment l’actionnaire majeur du conglomérat médiatique espagnol Prisa), s’avance comme l’homme à la base du projet RCL, qu’il a racheté à Gervais Martel en 2016. «C’est la personne idoine pour ce club, avance au Figaro l’ancien président (1988-2012, 2013-2017). Il s’est fondu dans le moule lensois, a structuré le club en recrutant des gens visionnaires. » Domicilié à Londres, il reçoit chaque semaine des rapports de son « DG » sur la situation du RCL, lui qui détient aussi d’autres clubs (Millonarios en Colombie, Padoue en Italie, qu’il souhaite vendre, ou encore des parts au Real Saragosse). Et il manque rarement un match dans le chaudron de Bollaert. « Il est à la base de tout et il diffuse une forme d’exemplarité managériale, qui fait qu’on sait que les choses sont claires et limpides », abonde Parrot. Rien n’est toutefois vaaccord. lidé sans son Le centre d’entraînerenommé ment a été « La Gaillette-gervaisMartel», le tunnel emprunté par les joueurs a été refait en faisant écho au bassin minier. Son élégance avec les anciens du club est aussi appréciée. «Il a pris en considération L’ADN du RCL, de la région et n’a pas débarqué du monde de la finance en imposant des choses », observe l’ancien gardien (55 ans) Guillaume Warmuz (1992-2003).

Benjamin Parrot et Jean-louis Leca, le duo qui monte

Ils ont le même âge (40 ans), parlent le même discours et occupent deux postes clés du RCL. Benjamin Parrot, révélé au Stade de Reims pour ses idées originales (mais pas seulement), a gravi tous les échelons depuis son arrivée en 2021 (directeur marketing, commercial, DG adjoint puis DG cet été) dans le Nord. Après sa carrière de joueur (Bastia, Valenciennes, Ajaccio, Lens), Jean-louis Leca est devenu coordinateur sportif avant de prendre la place de directeur sportif, l’été dernier. « Ce sont deux personnes de leur époque : pros, carrés, vifs, rapides, précis et visionnaires», plante Martel. Le duo, dont les relations dépassent largement le cadre professionnel, fourmille d’idées. Parrot a notamment été le tuteur de Leca dans le cadre de son diplôme DUGOS (DU gestionnaire des organisations sportives) à l’université Claude-bernard de Lyon 1. «On se retrouve sur des valeurs simples mais essentielles, de loyauté, de parole donnée » ,décrypte le « DG » dont tout le monde parle en L1. « On a eu la même éducation, on vient du même milieu social et on a tout le temps avancé ensemble, tranquillement et de manière loyale», complète le «DS», connu aussi pour son sang chaud durant sa carrière de gardien de but. Pour le duo, « la parole vaut contrat », même dans le monde du football en 2025. Pas trop utopiste ? « On peut perdre certains dossiers, mais on gagne le respect », répondent les deux dirigeants. Le directeur sportif n’a aucun mal à reconnaître qu’il demande parfois conseil à des homologues, tel François Modesto, ancien partenaire désormais à la Juventus. Tout en saluant le travail de certains de ses confrères dotés de moyens différents, tels Florent Ghisolfi (Sunderland, ex-as Roma et OGC Nice), Grégory Lorenzi (Brest) ou encore Medhi Benatia (OM) et Laurent Boissier (Angers). Décrits comme «deux gros bosseurs », férus de data, passionnés de jeu mais aussi de tout ce qu’il se passe hors terrain (communication, marketing, scouting, psychologie et management), Parrot et Leca n’ont aucun secret l’un pour l’autre. Ce dont se réjouit Oughourlian, qui sait tout de ce qu’il se passe dans son club. « La décision de mettre Jean-louis à ce poste pour restructurer le club est bonne, consent Warmuz. Ilaun caractère bien trempé, une rigueur de gardien de but et il est jeune. » Gervais Martel ne dit pas le contraire : « Lens et la Corse se ressemblent sur les valeurs, et Jeanlouis est devenu un Ch’ti d’adoption.»

Pierre Sage, le stratège

Si le RC Lens performe en championnat, sans aucune Coupe d’europe à disputer contrairement à ses concurrents directs, l’édifice mis en place par Pierre Sage est à saluer. Choisi l’été dernier après plusieurs entretiens et une présentation réussie où il connaissait tous les contours de la situation lensoise, Pierre Sage (46 ans) réussit son début de parcours dans le Nord. «C’est un metteur en scène extraordinaire, savoure Gervais Martel. Il embarque tout le monde et l’équipe est plaisante à voir jouer. » L’ancien président ne peut s’arrêter : « L’autre taré de Textor (ex-patron de L’OL) l’a viré de Lyon (janvier 2025), tant mieux pour nous, car c’est un coach armé pour réussir de grandes choses. » Sage séduit par son discours, son caractère et son projet de jeu. «C’est quelqu’un de calme, de connecté avec ses hommes», raconte Warmuz. Préféré à trois autres techniciens, après avoir répondu à une feuille de route basée sur sept éléments factuels (incarnation, valeurs du club, système de jeu à trois défenseurs, temps de jeu effectif donné aux jeunes formés au club…), l’ancien adjoint d’habib Beye au Red Star semble parfaitement adopté. « Il a faim et surtout soif de réussir, sans être revanchard, comme nous tous. Et ce n’est pas la réussite du moment qui étanche notre soif», reconnaît Benjamin Parrot, ambitieux.

Florian Thauvin, le ressuscité

Le champion du monde 2018, parti de France en 2021 après six saisons à L’OM, complète une équipe déjà soudée autour d’un collectif fort pour un retour fracassant. «On dirait qu’il a 20 ans, admet Martel, sous le charme. Il est meneur de jeu, d’hommes, concrétise, marque, distribue… C’est une recrue exceptionnelle.» L’arrivée de Florian Thauvin (32 ans) en provenance d’udine a coûté 6 millions d’euros. Un investissement validé par Oughourlian, convaincu par ses équipes. Le mariage opère, Thauvin enfile les buts et retrouve même l’équipe de France. Ressuscité. Au point de rêver à la Coupe du monde en Amérique. La belle histoire. «C’est un super coup, il faut avoir du flair, assure Warmuz. Il arrive avec une carte de visite et remplit son rôle de leader avec personnalité. » Si le directeur sportif est fier de son coup (« il montre à tout le monde qu’il n’est pas mort »), il aime aussi rappeler que Thauvin n’est pas seul. «Le RCL, c’est aussi des mecs comme Thomasson, Sotoca, Udol, Risser, Gurtner, Gradit, Sima, je ne vais pas tous les citer, énumère le technicien corse. Le public le sait, nous aussi, et on y arrivera que comme ça. » Au point de rêver au titre de champion de France, comme en 1998 ? « On visait le top 8 en début de saison, il ne faut pas se prendre pour d’autres», retoque Parrot. «Il ne faut pas s’interdire de rêver », ajuste Leca, en pensant à l’europe. «Le titre? C’est toujours possible, annonce Martel. Le parcours est exceptionnel, le club n’a pas de faille. Ça bosse bien, sans la ramener, avec sérieux et sourire. C’est ça, le RC Lens.»




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