Uijtdebroeks l’impatient
Le prometteur coureur belge, dont la carrière peinait à décoller, s’est brusquement tourné vers Movistar pour accélérer son développement dans une équipe à son service.
“J’ai donc suivi mon coeur ''
- CIAN UIJTDEBROEKS
12 Dec 2025 - L'Équipe
LUC HERINCX
VALENCE (ESP) – Né en Wallonie de parents néerlandophones, à l’aise aussi en anglais, le polyglotte Cian Uijtdebroeks s’est tout de même retrouvé en difficulté lorsque Pedro Delgado l’a introduit devant le parterre valencien à la présentation de l’équipe Movistar, hier. « Je leur avais pourtant dit que je ne pouvais pas assurer en espagnol » , s’est marrée la recrue belge après ce flottement comique. La scène dit quelque chose du caractère improbable de ce mariage entre une équipe à l’identité espagnole très marquée, et celui dont l’avenir semblait tout tracé chez Visma-Lease a Bike. « L’arrivée de Cian a surpris tout le monde mais on va lui donner tout ce dont il a besoin pour être un leader » , a concédé Eusebio Unzué, le patron de Movistar.
Déjà au centre de l’attention il y a deux ans lorsqu’il décida de casser son contrat avec Red Bull-BORA-hansgrohe pour rejoindre les Frelons, le vainqueur du Tour de l’Avenir 2022 a rejoué le coup du transfert express. « Quand on a parlé de mon programme pour la saison 2026 avec Visma, ils ne pouvaient pas promettre ma participation à un grand Tour, explique Uijtdebroeks. Mon ambition est de viser un classement général, ça ne collait pas… »
En quelques semaines, le Belge et son agent ont donc étudié les différentes offres pour trouver une place au centre d’un nouveau projet. « Ce sont les discussions que j’ai eues avec le staff de Movistar, avec Unzué, qui m’ont décidé, retrace le grimpeur. J’ai vu qu’ils me faisaient vraiment confiance, qu’ils croyaient en mes ambitions, qu’ils étaient plus relâchés… Donc j’ai suivi mon coeur. »
Déjà très exigeant envers lui-même, Uijtdebroeks raconte aussi avoir eu besoin d’air après deux saisons marquées par une « philosophie d’entraînement très stricte » et de nombreux pépins physiques. « Ici, ils façonnent le plan de nutrition, l’entraînement, le programme, en fonction des ambitions du coureur. J’ai mon mot à dire. C’est important pour la motivation. Et je ne sais pas trop pourquoi on dit souvent que Movistar est un peu en dilettante.Bien sûr c’est un peu plus relax que dans d’autres équipes, mais ça reste très professionnel. » Suivant sa volonté pour le calendrier, sa nouvelle formation va donc lui offrir un rôle de leader unique dès le prochain Tour de France, le seul grand Tour qu’il n’a encore jamais disputé. Déjà à sa troisième équipe en quatre ans à seulement 22 ans, il a besoin que sa carrière s’accélère.

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