Sur la route de l’histoire?
En écrasant les Suns dans la nuit de mercredi à jeudi, Oklahoma City a égalé le record des Warriors de 2015-2016 (24 victoires, 1 défaite). Grand favori pour le titre, le Thunder peut-il chasser la marque historique de 73 succès ?
12 Dec 2025 - L'Équipe
DORINE BESSON
Pour expliquer le fascinant début de saison du Thunder, le pivot Chet Holmgren a listé trois ingrédients: «l’exigence» , «le respect mutuel » et le « plaisir de jouer ensemble» . Simple, basique. «Finalement, tout cela consiste à tirer des leçons de chaque expérience, qu’elle soit positive ou négative, qu’il s’agisse d’un match serré ou d’une victoire écrasante, a développé l’actuel deuxième meilleur marqueur de la franchise d’Oklahoma City (18,8 points). Il s’agit simplement de continuer à apprendre, à progresser et à prendre du plaisir.»
C’est ce qui transpirait du quart de finale de NBA Cup dans la nuit de mercredi à jeudi face à Phoenix, la pire défaite de l’histoire des Suns (138-89). Un succès qui permet au Thunder de rester invaincu à domicile après 12 rencontres, mais surtout d’égaler le meilleur démarrage de l’histoire en saison régulière : comme les Warriors de 2015-2016, OKC a lancé sa saison de champion en titre avec 24 victoires pour une défaite.
Une gestion d’effectif intelligente
Face à cette titanesque domination, la chasse au record historique de victoires en NBA semble lancée: les 73 succès pour 9 défaites des mêmes Warriors, ceux d’un Stephen Curry à son apogée. Un record dans les cordes de ce collectif au jeu bien huilé, à la défense de fer, porté par une harmonie rare, dans la continuité du jeune groupe champion 2025 (des 16 joueurs utilisés cette saison, seuls deux n’étaient pas là la saison dernière)?
Avec un bilan de 68-14, la saison dernière, OKC n’était déjà qu’à deux succès de devenir la troisième franchise de l’histoire à plus de 70 succès en régulière (avec les Chicago Bulls de Michael Jordan, 72-10 en 1995-1996). Pour entrer dans ce club très fermé, il faudra ne pas remplir l’infirmerie et bien gérer un calendrier intense.
Il y a dix ans, les Warriors n’avaient pas perdu deux matches de suite. «Ils sont sans doute la meilleure équipe de la NBA… Après quelques défaites, ça se complique, a souligné Draymond Green dans son podcast, artisan de l’épopée héroïque des Warriors une décennie plus tôt. À mon avis, ils en sont capables, mais le feront-ils vraiment ? Je dirais non!»
Si ce début de saison historique bluffe autant, c’est aussi par l’aisance affichée par le groupe, qui inflige en moyenne 15 points d’écart à son adversaire. Et le technicien Mark Daigneault n’a même pas pu compter sur son effectif au complet (le All-Star Jalen Williams a par exemple manqué les 19 premiers matches sur blessure). Le staff du Thunder, qui s’appuie sur un large réservoir de joueurs, sait aussi préserver ses stars.
À l’image de son MVP Shai GilgeousAlexander (32,8 points en moyenne par match, record en carrière), mis au repos pour la première fois il y a trois jours (victoire face au Utah Jazz 101131) et régulièrement ménagé lors des derniers quarts. Preuve aussi que le record ne semble pas la priorité. « Il ne faut pas se focaliser sur la série de victoires, a rappelé Daigneault à ESPN, soulignant le potentiel de développement de ses joueurs, y compris les leaders. Il faut simplement se concentrer sur la possession suivante, progresser le lendemain, gagner le prochain quart-temps et être compétitif lors du prochain match. Si on fait ça, on finit par enchaîner les victoires. Mais il est important de comprendre qu’on a encore beaucoup de progrès à faire.»
L’objectif final prime: conserver sa couronne, ce qu’aucune équipe n’a réussi à faire depuis 2018. Un discours répété. Pour ne pas vivre le cauchemar des Warriors en 2016 : s’ils avaient marché sur la phase régulière, Golden State pliait en finale face aux Cavaliers de LeBron James et ce, après avoir mené 3-1 dans la série. Du jamais vu.

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