Bernal, le pas de géant


Un peu plus de deux ans après avoir frôlé la mort à l’entraînement, le Colombien de 27 ans pointe à la troisième place du général du Tour de Catalogne, épreuve World Tour. Impensable il y a encore six mois.

24 Mar 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL - MANUEL MARTINEZ

"J’ai toujours pensé qu’il 
fallait continuer à y croire"
   - EGAN BERNAL

QUERALT (ESPAGNE) – Au pied du sanctuaire Notre-Mère de Queralt, Egan Bernal n’aurait sans doute pas été contre l’idée de prendre une minute des on temps pour allersere cueillir en ce lieu sacré niché sur les hauteurs de Berga. Le Colombien, 27ans, a toujours pensé qu’il était le plus croyant de tous les croyants et n’a jamais fait mystère de sa foi. Fin de la parenthèse et retour sur terre. Derrière l’intouchable Tadej Pogačar, seuls Egan Bernal, renaissant sur ce Tour de Catalogne, et Mikel Landa ont pu limiter la casse et rallier ensemble la ligne d’arrivée avec 57 secondes de retard, hier.

Car hier, Bernal a surtout remis un peu d’ordre dans sa vie de coureur cycliste en terminant deuxième de l’étape reine du Tour de Catalogne derrière l’intouchable Tadej Pogačar. Car, comme attendu, le Slovène a réalisé un numéro de plus, le troisième de la semaine, après ses coups de force sur les étapes de Vallter 2000 et de Port Ainé. Hier, l’injouable coureur slovène est passé tranquillement à l’attaque à moins d’une trentaine de kilomètres (-29,6 km) de l’arrivée, sur les pentes du col de Sant Isidre, avant de s’offrir une belle chevauchée solitaire et de venir triompher à Queralt avec une petite minute d’avance sur Egan Bernal et Mikel Landa, son dauphin au général.

Mais là-haut sur le «balcon de la Catalogne», Bernal était sûrement le plus heureux des hommes. Il s’est retourné cent fois vers le chrono pour être sûr qu’il se retrouvait à nouveau sur le podium d’une course World Tour, chose qui ne lui était plus arrivée depuis sa victoire sur le Giro en 2021. «Je suis réellement ravi de ce que je viens de faire aujourd’hui (hier), répétait le coureur d’Ineos Grenadiers. Ce sont tellement de mois de travail, de patience et de souffrance qui sont récompensés.»

Après avoir frôlé la mort lors d’un accident survenu à l’entraînement chez lui, en Colombie, en janvier 2022, le vainqueur du Tour de France 2019 est redevenu véritablement acteur sur une course. «Depuis le départ de ce Tour de Catalogne, les sensations sont vraiment bonnes et j’ai senti qu’elles étaient de mieux en mieux au fil des étapes, précisait le coureur de Zipaquirá. Je suis tellement heureux d’avoir pu réaliser ce genre d’étape aujourd’hui. Je suis parvenu à revenir sur Mikel Landa et on a ensuite parfaitement collaboré mais on a vite senti que c’était peine perdue pour se rapprocher de Pogačar.»

Bernal se contentera donc de cette deuxième place pleine de promesses. Il se retrouve sur la troisième marche du podium avant l’ultime étape dessinée autour de Barcelone, où il faudra passer à six reprises la bosse de Montjuïc (2,5 km à 4,8 %). Cinquième du Tour de Colombie, troisième du Gran Camiño en Espagne, le retour en grâce du lauréat du Giro 2021 avait déjà été perceptible lors du récent Paris-Nice, où il s’était classé à la septième place du général, tout en finissant cinquième de l’étape du mont Brouilly.

Après une année galère en 2023, peu en phase sur le Tour de France et sur la Vuelta, sans aucun résultat probant capable de lui redonner espoir et lui faire croire qu’il pourrait à nouveau devenir compétitif, il n’était pas loin de baisser les bras. «Je m’accroche, je travaille, mais ça ne vient pas, avait-il confié à l’issue du Tour d’Espagne l’an passé, qu’il avait fini dans les profondeurs du classement (55e). Je veux y croire parce que ma famille est derrière moi. Mais aussi parce que je suis un compétiteur. C’est pour cela que je veux continuer à faire du vélo.»

Contraint à l’abandon après une chute survenue lors de la sixième étape l’an dernier sur ce même Tour de Catalogne, Egan Bernal se redécouvre peu à peu. «Les choses vont vite car, il y a juste un an, j’étais encore envahi par les doutes, expliquait le Colombien. Mais j’ai toujours pensé qu’il fallait continuer à y croire. Aujourd’hui, je pense que j’ai fait un autre grand pas en avant. Mais bon, je veux juste garder les pieds sur terre car il y a encore beaucoup de travail.»

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