Pogacar : «Le seul maillot jaune aurait suffi»


Alors qu’il n’en avait pas spécialement l’intention, 
le Slovène a profité des circonstances de course 
pour remporter une cinquième étape, hier.

21 Jul 2024 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
Pogacar : «Le seul maillot jaune aurait suffi»

COL DE LA COUILLOLE – Même quand il n’en a pas envie, il gagne. Et il s’amuse avec ses adversaires, surtout Jonas Vingegaard, petite mouche noyée dans le potage du col de la Couillole. Tadej Pogacar a levé les bras pour la cinquième fois sur ce Tour et ce n’était pas au programme, jurait Pavel Sivakov, sitôt la ligne franchie: «On ne voulait pas rouler pour l’étape, on a même fait un tempo assez tranquille dans le col de Turini. Ensuite, les Soudal - Quick Step ont voulu revenir sur l’échappée car Remco voulait sûrement tester Jonas.»

Pour le coureur français, son leader n’a pas à s’excuser de s’imposer une nouvelle fois: «S’il est plus fort, il est le plus fort. Ce matin, il disait “je n’ai pas forcément envie de gagner l’étape”, mais Jonas a roulé pour revenir sur Richard Carapaz. Tadej était là, dans la roue, il a sprinté. Dans sa situation, avec ses jambes, j’aurais fait la même chose .» Mais personne n’ est à son niveau depuis le début de saison et il roule sur le peloton sans aucun égard ni partage, négociant parfaitement l’avantage tactique qui s’était dessiné sur les routes serpentant en partie le long de laVésubie.

"On verra si j’ai de bonnes jambes, 
mais c’est un chrono dangereux et le but 
est d’arriver sans problème à Nice"
   - TADEJ POGACAR

Sur ses «terrains d’entraînement préférés» du département, Pogacar a pour une fois calé sa course sur le Danois, il l’a ferré et trimballé dans sa gueule pour l’achever d’ un grand coup de patte sur la nuque. Et son analyse post-étape fut encore plus féroce puisque selon lui, « Jonas a montré aujourd’hui qu’il n’était pas simple à décrocher, qu’il était un vrai combattant. Il a tout donné aujourd’hui, il était très fort.» Comprendre très fort mais moins que lui et, dans quelques années, autour d’une tarte au hareng, ils referont le Tour en se disant qu’ils se sont nourris l’un l’autre de leur rivalité.

Dans leur duel au long cours, le Slovène repasse devant le leader de Visma-Lease a bike qui avait pris l’ascendant ces deux dernières années, ce que le coureur de Komenda n’a jamais oublié, ruminant une forme de rancoeur non pas à l’égard du Danois mais plutôt envers ses propres insuffisances.

Alors, au coeur de l’hiver, il a renversé la table, son programme, changé d’entraîneur, de méthode, pour redevenir ce glouton décomplexé, débarrassé de sa condition physique précaire de l’an passé, bâtir une équipe d’airain autour de lui et réaliser cet objectif de doubler le Giro et la Grande Boucle. Il n’en a jamais assez et quand il dit ne pas chercher à entrer dans l’histoire, qu’ «une seule étape aurait suffi, le seul maillot jaune aurait suffi », personne n’est obligé de le croire. Et aujourd’hui, pour le contre-lamontre, qui s’élancera de Monaco : « On verra si j’ai de bonnes jambes mais c’est un chrono dangereux et le but est d’arriver sans problème à Nice.» Ce qui ne signifie pas, dans la langue du Slovène, en roue libre.

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