14 Bleus pour un grand 8


23 Oct 2024 - L'Équipe
LA RÉDACTION BASKET

Pour entretenir la flamme olympique, quatorze Français sont sur la ligne de départ de la saison. Avec quatre draftés au premier tour, la jeunesse prend le pouvoir et espère s’imposer au relais des vétérans, Nicolas Batum et Rudy Gobert.

Ce n’est pas une déferlante, mais une vague bien formée qui s’installe en NBA. En comptant les deux «two- way contract» (NBA et G League) de Moussa Diabaté et Armel Traoré, les Bleus sont quatorze cette semaine au coup d’envoi de la saison, égalant ainsi le record de l’an passé. Parmi eux, onze ont 22 ans et moins ! Avec les retours en Europe d’Evan Fournier (Olympiakos), Frank Ntilikina (Partizan Belgrade) et Théo Maledon (Asvel),

Nicolas Batum et Rudy Gobert sont les seuls à connaître le mode d’emploi depuis plus de trois saisons. Comme Victor Wembanyama et Bilal Coulibaly la saison passée, cette jeunesse conquérante va devoir faire ses preuves et répondre aux attentes, notamment les trois «lottery pick» (top 14 de la draft) que sont les numéros1 (Zaccharie Risacher), 2 (Alexandre Sarr) et 6 (Tidjane Salaün), alors que Guerschon Yabusele (Philadelphie), star des JO, espère enfin s’installer à bientôt 29ans. La rubrique basket de L’Équipe répond à huit questions concernant les Bleus d’Amérique.

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Rayan Rupert jouera-t-il plus de 40 matches avec Portland ?

Sélectionné au 2e tour de la draft 2022 (43e), le fils du regretté Thierry Rupert a pris de l’avance. Sa franchise de Portland lui a témoigné une confiance rarissime en le signant pour trois ans. S’il ne dispose pas du volume physique ou du talent pur d’un Victor Wembanyama, l’arrière possède une éthique de travail sans équivalent. Conscient qu’il est un «projet» et un pari pour les Blazers, il s’est astreint à un travail acharné, suivi en particulier par l’ancien assistant des Spurs, Gilbert Abraham, et s’adjoignant les services de Jimmy Vérove pour des séances individuelles quotidiennes. Acceptant les allersretours en G League, Rupert (1,98m, 20ans) a déjà gagné sa place en équipe première à 39 reprises (12 titularisations, 16 minutes de moyenne, une pointe à 13 points) la saison passée. Après avoir conclu sa pré-saison par 20 points en 23 minutes contre Utah, il n’y a aucune raison qu’il n’aille pas plus loin.

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Ousmane Dieng fera-t-il pleinement partie de la rotation d’Oklahoma City ?

Onzième choix de la draft 2022, l’ex-ailier de l’Insep a débarqué dans l’Oklahoma pile au moment où le Thunder redevenait compétitif. Vu comme un projet à long terme, le natif de Villeneuve-sur-Lot (2,08m, 21ans) a glissé en fin de rotation et n’a eu droit qu’à sept minutes lors des play-offs 2024… OKC l’a surtout envoyé en G League, d’où il est ressorti avec un titre et le trophée de MVP de la finale. Et des priorités pour l’été: «J’ai beaucoup travaillé sur mon tir ( 28% de réussite à 3 points en deux saisons NBA) et sur mon corps.» Mais l’intersaison n’a pas dégagé son horizon sur les ailes du Thunder, où la concurrence sera encore féroce (Dort, Williams, Joe, Wiggins…). Candidate déclarée au titre, la franchise entraînée par Mark Daigneault aura du mal à concilier à la fois ses ambitions et le développement de jeunes talents comme Dieng.

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Nicolas Batum dispute- t-il sa dernière saison NBA ?

Il y a à peine plus d’un an, Nicolas Batum (2,03 m, 35 ans) entretenait le flou sur sa retraite. Son passage réussi chez Philadelphie a ensuite balayé toutes les projections de l’ailier qui, avant même l’été 2024, signait un contrat de deux ans (dont une année en option, à son bon vouloir) et son retour chez les Los Angeles Clippers.

Avec un avenir–un contrat de près de quatre millions de dollars par an–assuré jusqu’en 2026, « Batman » auraitil un intérêt à arrêter sa carrière dès l’été prochain, ce qui l’empêcherait d’égaler les 18 saisons de Tony Parker aux États-Unis ? La saison annoncée difficile des Clippers peut interroger : orphelins de Paul George (Philadelphie) et toujours minés par la petite santé de Kawhi Leonard (genou droit), ils pourraient, en cours d’année, être tentés de miser sur les jeunes, et ainsi priver de terrain l’ailier français.

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Un Français sera-t-il rookie de l’année pour la deuxième fois d’affilée ? 

Pas facile de passer après Wembanyama. Si la concurrence, avec entre autres le pivot Zach Edey (Memphis), ou les arrières Reed Sheppard (Houston) et Stephon Castle (San Antonio), ne fait trembler personne, les trois Frenchies du top 6 de la draft 2024 Zaccharie Risacher (1er), Alexandre Sarr (2e) et Tidjane Salaün (6e) sont peu cités aux États-Unis à l’heure des pronostics pour le titre de débutant de l’année.

Pour y prétendre, il est conseillé de combiner un gros temps de jeu et des stats cossues. Avec une capacité à porter sa franchise à court terme. Depuis dix ans, tous les élus, hormis l’anomalie Malcolm Brogdon (choisi au 2e tour en 2016), avaient disposé a minima de vingtneuf minutes par match en moyenne(26,4 minutes en 2016-2017 pour Brogdon). À cette heure, ce n’est pas garanti pour nos trois Français, même si Risacher a montré en pré-saison avec Atlanta qu’il était prêt à assumer la pancarte de numéro1.

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Rudy Gobert peut-il remporter un cinquième titre de défenseur de l’année ?

La saison dernière, Rudy Gobert (2,16m, 32ans) avait largement dominé les suffrages en surclassant Wembanyama (72 premières places contre 19). Sacré pour la quatrième fois en six ans (2018, 2019, 2021 et 2024), le pivot de Minnesota égalait alors le record du regretté Dikembe Mutombo.

Afin de le dépasser, le double médaillé olympique devra franchir plusieurs obstacles: la montée en gamme annoncée des Spurs et de «Wemby» – meilleur contreur la saison dernière (3,6 par match), loin devant Gobert (2,1) –, le devenir d’une équipe de Minnesota qui a chamboulé son effectif en envoyant Karl-Anthony Towns à New York (en échange de Julius Randle) et… la partialité des votants américains. Bien avant le résultat du scrutin, en mars dernier, l’intérieur de San Antonio livrait sa petite idée quant à l’issue à venir: «Que Rudy le gagne maintenant, car après ce ne sera plus son tour.»

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Victor Wembanyama participera-t-il à son premier All-Star Game en 2025 ?


Son absence lors du dernier All-Star Game était déjà une anomalie, explicable par les résultats collectifs des Spurs (10-40 au 7 février). Victor Wembanyama (2,23m, 20 ans) surfait pourtant sur une dynamique statistique malgré une restriction de temps de jeu (25 minutes), confirmée ensuite par un trophée de rookie de l’année à l’unanimité.

«Ce qu’il réalise dans ce contexte collectif pas évident, avec une équipe jeune, est dingue, notait Batum, l’ex-capitaine des Bleus. En trente-six minutes, il tournerait à des stats de All-Star confirmé…» Le site Basketball Reference évoquait des moyennes extrapolées à 26 points, 13 rebonds, 4 contres. Des chiffres supérieurs à David Robinson et Tim Duncan, précédents numéros 1 de draft des Spurs dans leur première année, couronnée pour chacun d’une étoile au All-Star Game. À la différence que San Antonio avait réalisé des saisons à 56 victoires.

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Guerschon Yabusele va-t-il s’imposer à Philadelphie et s’installer pour de bon dans la Ligue ?

«Les Sixers me répètent que je peux vraiment être un élément fort» , confie Yabusele (2,03m, 28ans) dans les colonnes du Magazine L’Équipe. Qu’en est-il vraiment? Contrairement à Boston, il aura une vraie chance de briller, sur la lancée de ses Jeux Olympiques, où son dunk sur LeBron James lui a rouvert les portes de la NBA. Sur le poste d’ailier-fort, Caleb Martin (signé pour quatre ans) part titulaire, mais «l’Ours» est sur ses talons, et la blessure de Paul George (genou gauche), comme la gestion précautionneuse de Joel Embiid, lui ouvrira forcément des minutes. En cinq ans loin des États-Unis, Yabusele a progressé sur les points clés de l’intérieur moderne: physique, tir extérieur (46% en Euroligue la saison passée) et défense. Ex-sélectionneur du Canada (2019-2023) et rompu au jeu FIBA, son coach Nick Nurse a le profil idéal pour le bonifier.

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Tidjane Salaün va-t-il découvrir les play-offs avec Charlotte ?

Deux jeunes Français arrivés cet été, Tidjane Salaün (2,06m, 19ans) et le pivot Moussa Diabaté (22ans, 2,10m, en «two-way contract») en rêvent très fort, mais il est difficile de parier sur la capacité de Charlotte à rentrer dans le top 8, que les Hornets n’ont plus fréquenté depuis 2016. Sans renfort notable, avec un entraîneur (Charles Lee), lui aussi débutant, les coéquipiers du meneur LaMelo Ball, de retour après un exercice 2024 tronqué (22 matches joués), espèrent quelques couacs chez leurs concurrents pour faire mieux que l’an dernier (13e à l’Est).

Salaün devrait du coup avoir l’espace pour répondre aux espoirs de sa franchise, qui l’a choisi très haut à la draft (6e). L’ailier-fort, formé à Cholet, a fait bonne impression en pré-saison, avec un pourcentage (40,5% sur 37 tirs en cinq matches) qui démontre sa capacité d’adaptation.

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