RISACHER - Un faucon prêt à l’envol
Numéro 1 de la draft, l’ailier français se met peu de pression avant de faire ses grands débuts en NBA avec les Hawks. Il compte profiter de ce « rêve éveillé » et le partager en famille avec son père, Stéphane, ancien international.
23 Oct 2024 - L'Équipe
MAXIME AUBIN
RISACHER Un faucon prêt à l’envol
“C’est déjà super jouissif
ZACCHARIE RISACHER SUR SON ASSOCIATION AVEC TRAE YOUNG
ATLANTA (USA) – L’interview devait avoir lieu le 25 septembre au Emory Healthcare Courts, le centre d’entraînement des Hawks, situé au nord d’Atlanta, mais les pluies torrentielles déversées sur la ville par l’ouragan Helene en ont décidé autrement. « C’est dommage, je devais passer mon permis de conduire aujourd’hui » , explique Zaccharie Risacher, finalement joint en vidéoconférence depuis son nouvel appartement de Midtown. « Je me suis installé début septembre et mes derniers meubles viennent juste d’arriver. C’est cool,Zaccharie Risacher lors du match de pré-saison des Hawks contre les Pacers, le 9 octobre.
J’habite pas loin de chez mes coéquipiers » , poursuit le jeune ailier français, rejoint en Géorgie par son père, Stéphane, pour quelques jours.
Premier choix de la draft en juin, l’ancien de la JL Bourg aborde sa première saison en NBA très tranquille, convaincu par son nouvel environnement de travail à Atlanta: « Je suis quelqu’un qui adore sa routine quotidienne d’entraînement. Ici, on a des super personnes et infrastructures pour nous accompagner. C’est juste magique. » « Zacch » a également été vite mis à l’aise par ses nouveaux coéquipiers, la star de l’équipe Trae Young en tête.
Les deux hommes ont notamment été aperçus ensemble le 22septembre à un match des Falcons, l’équipe de NFL de la ville, puis à un tournoi de pickleball organisé par l’association du meneur de 26 ans. « On a déjà fait pas mal de choses ensemble. Je ressens beaucoup d’aide et de bienveillance de sa part depuis que je suis là » , résume Risacher. Le Français a surtout pu commencer à travailler sa complicité avec lui à l’entraînement, profitant notamment de sa qualité de passe: « Dans ma position à l’aile, de jouer avec quelqu’un comme ça, qui sait lire les défenses et te trouver au meilleur endroit, c’est déjà super jouissif. »
À seulement 19 ans, Risacher a l’impression de vivre « un rêve éveillé » à Atlanta. Une expérience qu’il compte partager en famille, et notamment avec son père, Stéphane, 52 ans, ancien international français (124 sélections entre 1991 et 2001) et son éducateur sportif dans sa jeunesse. « C’était mon modèle en grandissant, mon héros » , confie celui qui a été élu meilleur jeune de la dernière saison de Betclic Élite avec Bourg-en-Bresse.
Zaccharie Risacher défend sur son père,
Stéphane, dans la salle d’entraînement des Hawks.
« Les pères entraîneurs se mettent parfois trop de pression. Moi, j’ai la chance que ça se soit merveilleusement passé avec lui. Je pense que j’ai réussi à mettre la bonne distance, raconte le vice-champion olympique 2000, impressionné par le développement et la capacité d’adaptation de son fils ces derniers mois. Entre sa dernière saison, la draft, la Summer League et le déménagement aux États-Unis, j’ai fini l’été complètement rincé émotionnellement. ( Rires.) Alors que lui, il vit ça avec beaucoup de naturel et de recul. »
Prise de masse musculaire en cours
Au-delà de son père, qui compte faire des allers-retours réguliers vers Atlanta cette saison, Zaccharie Risacher pourra compter sur la présence quotidienne d’Anthony Brossard, son entraîneur personnel depuis deux ans. D’abord pressenti pour intégrer le staff des Hawks, le Français de 38 ans travaillera directement pour le joueur et sous la supervision de la franchise. « Je pense qu’ils ont compris qu’il y avait déjà une équipe autour de Zacch qui a fait un super boulot à Bourg, et qui avait pas mal d’infos à leur transmettre » , commente le paternel, citant également Massamba M’Baye et Mathieu Fauchart, respectivement kiné et préparateur physique du joueur en France.
L’ailier a d’ailleurs passé la majeure partie du mois d’août avec eux à Lyon, pour se préparer physiquement aux joutes de la NBA. « On a beaucoup travaillé la mobilité pour prévenir les blessures, et insisté sur le renforcement musculaire » , détaille le nouveau numéro 10 des Hawks, dont l’objectif est désormais de prendre de la masse : « Depuis mon arrivée à Atlanta, j’enchaîne les séances de muscu à haute intensité. J’ai un programme presque militaire, avec des shakes de protéines à prendre toutes les deux heures, mais aussi des collations entre les entraînements. »
La météo d’Atlanta s’est finalement améliorée deux jours plus tard, de quoi organiser une séance photo avec Zaccharie Risacher et son père après l’entraînement. « Je n’ai pas trop de doutes que ce soit le bon endroit pour lui. Il y a visiblement l’envie de développer les joueurs ici » , estime ce dernier au moment d’évoquer le rôle de son fils dans l’équipe cette saison. « L’idée principale, a priori, c’est de me faire commencer au poste 3. Mais ils apprécient aussi ma taille pour le poste 2, peut-être à plus long terme » , enchérit le joueur de 2,04 m.
Après une dernière saison décevante des Hawks, terminée à la 10e place à l’Est (36 victoires en 82 matches), Zaccharie Risacher espère aider sa nouvelle équipe à retrouver les play-offs: « Je suis pressé de les aider à gagner des matches et de réussir à impacter le jeu.» S’il se sait très attendu en NBA en raison de son statut de numéro 1 de la draft, il ne fait pas de ses performances individuelles (*) une priorité : « On m’a pris dans cette franchise pour une raison et c’est pour eux que je bosse, pas pour les observateurs ou les médias. »
Une philosophie de travail et d’altruisme résumée par son père: « Le basket, comme la vie, c’est donner le meilleur de soi-même au quotidien, se préparer constamment pour l’instant d’après. Ceux qui font ça arrivent toujours quelque part, et en général pas loin des sommets. » C’est tout le mal qu’on souhaite au nouveau faucon français d’Atlanta.
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