Des derbys pas si brûlants Liverpool, « friendly derby »


L’ambiance est rarement explosive lors du 
"derby della Madonnina" opposant l’AC Milan à l’Inter.

À l’image des derbys en Allemagne, Angleterre, Espagne et Italie, les possibles confrontations entre le PSG et le PFC, s’annoncent cordiales, comme en témoignent les déclarations amicales d’Antoine Arnault envers le PSG. 

25 Dec 2024 - L'Équipe
JOCELYN LERMUSIEAUX

Celtic-Rangers à Glasgow, Olympiakos-Panathinaïkos à Athènes, Roma-Lazio à Rome, Real-Atlético à Madrid… Qui dit derby dit forcément duels incandescents. Dans ce cadre, les déclarations agréables d’Antoine Arnault, nouveau propriétaire du Paris FC, envers le PSG détonnent. Même si plusieurs exemples à travers l’Europe montrent que des clubs d’une même ville peuvent cohabiter en bonne entente.

Business à la milanaise

Les mots d’Antoine Arnault rappellent ceux tenus en 2021 par Silvio Berlusconi, le dirigeant historique de l’AC Milan (29 titres entre 1986 et 2017). « Il m’est arrivé de regarder les rencontres de l’Inter (Milan) et de me retrouver, sans le vouloir, à parfois supporter l’Inter. C’est assez naturel pour quelqu’un qui aime beaucoup sa ville » , avait confié Il Cavaliere disparu l’an dernier. Empreinte d’un respect mutuel sous son règne et celui de Massimo Moratti à l’Inter, autre propriétaire mécène attaché à la ville, la rivalité identitaire s’est diluée depuis le passage des deux clubs sous pavillon américain (Redbird pour l’AC Milan et Oaktree pour l’Inter).

Si chaque curva affiche des tifos spectaculaires à la gloire de ses couleurs lors du «derby della Madonnina», l’ambiance est rarement explosive à San Siro, leur antre commun rebaptisé Giuseppe-Meazza après la disparition, en 1979, du double champion du monde italien (1934, 1938), trait d’union entre les deux clubs : meilleur buteur de l’histoire de l’Inter (284 buts), Meazza a aussi brièvement évolué à l’AC Milan (1940-1942). Depuis quarante ans, un pacte de non-belligérance unit les ultras des deux camps qui se partagent le business illicite autour du stade (revente des billets, gestion des places de parking…) en lien avec la ’Ndrangheta, la mafia calabraise. En septembre, une opération policière a d’ailleurs conduit à l’arrestation de 19 personnes, dont plusieurs figures des ultras.

Liverpool, « friendly derby »

À Liverpool, nul besoin de parrain de la pègre pour atténuer la rivalité Everton-LFC. Alimenté par les querelles intrafamiliales, le derby rassemble des supporters surtout unis par la détestation de Manchester United. Les clivages ont aussi été escamotés par les drames qui ont frappé la communauté de Liverpool. Ainsi, Everton rend chaque année hommage aux 97 supporters de Liverpool qui ont perdu la vie lors de la tragédie de Hillsborough, le 15avril 1989, et a dévoilé une plaque en leur mémoire à l’entrée de Goodison Park en 2015.

Le gouffre sportif séparant les deux clubs n’aide pas à aviver ce friendly derby. Hormis une brève parenthèse de réelle concurrence dans les années 1980, les Toffees sont à la remorque des Reds, comme ironisait Bill Shankly, manager mythique du LFC (1959-1974): «Il n’y a que deux équipes à Liverpool: Liverpool et la réserve de Liverpool.» Si, dans les tribunes d’Anfield ou de Goodison Park, distants de moins d’un kilomètre (*), la querelle de voisinage reste bon enfant, sur le terrain, le Merseyside derby offre une lutte sans merci. Depuis la création de la Premier League en 1992, c’est l’affiche qui génère le plus de cartons rouges: 23 en 64 confrontations.

Berlin, duel pas encore mûr

À Berlin, le Hauptstadtderby ( derby de la capitale) est loin d’être un classique. La faute à la partition de l’Allemagne, seulement réunifiée en 1990, qui a vu les deux clubs grandir de chaque côté du mur de Berlin: le Hertha à l’Ouest et l’Union à l’Est, lequel regroupait principalement des ouvriers hostiles au régime est-allemand.

Malgré la séparation, les fans des deux entités ont multiplié les marques d’amitié dans les années 1970. Libres de leurs mouvements, les partisans du club ouest-berlinois se rendaient régulièrement à l’Est pour assister aux matches de l’Union, dont les fans étaient autorisés à accompagner le Hertha lors de ses déplacements européens dans les pays du bloc de l’Est. Ainsi, en 1979, en quarts retour de Coupe de l’UEFA au Dukla Prague (2-1), les supporters des deux clubs berlinois ont entonné des slogans communs scellant leur amitié, tel « Hertha-Union, une seule nation !». Liés par cette solidarité, les deux clubs se sont affrontés pourlapremièrefois,enamical,le 27 janvier 1990, quelques semaines après la chute du Mur. «Les supporters se prenaient dans les bras», a raconté l’an passé l’exattaquant du Hertha Sven Kretschmer, qui a participé à cette rencontre symbolique remportée par l’Union (2-1). Après la montée de son club en Bundesliga en 2019, le président de l’Union, Dirk Zingler, a voulu faire de cette confrontation «un derby synonyme de lutte des classes du football». La relégation du Hertha en D2 en mai a mis un bémol à cette rivalité. É

(*) Les Toffees vont déménager à l’Everton Stadium, à 3,5 km de Goodison Park.

Commenti

Post popolari in questo blog

Dalla periferia del continente al Grand Continent

Chi sono Augusto e Giorgio Perfetti, i fratelli nella Top 10 dei più ricchi d’Italia?

I 100 cattivi del calcio