Encore plus à l’heure


Bruno Armirail, ici le 20 juin 2024 lors des derniers Championnats de France 
de contre-la montre, tentera de conserver son titre aujourd’hui en Vendée.

Longtemps considéré comme « annexe » en France, le chrono s’est développé sous l’impulsion de la Fédération et des équipes professionnelles.

"On met les coureurs dans un environnement 
qui les pousse à aimer cet exercice"
   - JEAN-BAPTISTE QUICLET, DIRECTEUR DE 
     LA PERFORMANCE CHEZ DECATHLON AG2R

26 Jun 2025 - L'Équipe
DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX YOHANN HAUTBOIS et THOMAS PEROTTO

LES HERBIERS (VENDÉE) – Qui décrochera la timbale tricolore dans l’après-midi, un an après le sacre de Bruno Armirail lors du contrela-montre à Saint-Martin-deLandelles ? Le coureur de Decathlon AG2R lui-même ? Son coéquipier, nouvelle pépite du cyclisme français, Paul Seixas, ou encore Rémi Cavagna (titré il y a deux ans), Kévin Vauquelin (2e l’an passé), Benjamin Thomas, champion olympique de l’omnium ou Pierre Latour, tous les deux titrés à deux reprises?

Depuis dix ans, six coureurs différents se sont distingués sur cette discipline, alors que les quinze années précédentes avaient été marquées par les règnes d’Eddy Seigneur (4 fois) et Sylvain Chavanel (6). « Le niveau est très homogène en France » , constate Vauquelin, le deuxième du Tour de Suisse, battu par Joao Almeida lors du dernier chrono, justement. Le champion sortant, Bruno Armirail, remarque également que « lors du chrono du dernier Dauphiné, il y a quatre Français dans les douze premiers(*). Ce ne sont pas les quatre premiers, mais ça veut quand même dire quelque chose, c’est que ça marche pas trop mal chez nous. (…) Même Paul Seixas (18 ans) marche fort. »

Des entraîneurs mieux formés dans les pôles Espoirs

Ce dernier, champion du monde juniors il y a un an, symbolise cette génération performante dans l’exercice et pour des raisons « multifactorielles, analyse Julien Thollet, manager du secteur endurance au sein de la Fédération. En 2018-2019, on a décidé d’impulser une dynamique chrono après le constat d’un déficit de résultat au niveau international chez les jeunes. On a voulu créer un électrochoc en essayant d’embarquer tous les acteurs, on a actionné plusieurs leviers, les entraînements, l’accompagnement, l’organisation de compétitions… »

Dès les cadets, en Coupe de France, les organisateurs sont ainsi vivement invités à mettre en place des chronos. En août prochain en Isère, à La Tour-du-Pin (6-10 août), des cadets jusqu’aux Espoirs, garçons et filles, pourront se mesurer au temps sur les Championnats de France.

À la Fédé, on a aussi travaillé à rendre « la discipline moins annexe » (Thollet), en réalisant des détections. Au sein du comité Rhône-Alpes-Auvergne, par exemple, « des entraînements contrôlés sur un circuit type sécurisé, à faible circulation, permettent de réaliser une première évaluation » . Dans les pôles Espoirs, l’accent a également été mis sur la formation des entraîneurs pour que le chrono ne soit plus considéré comme un exercice par défaut, réservé aux coureurs avec des prédispositions.

Les équipes professionnelles ont pris le pli également, et chez Decathlon, on a intégré cette donnée « il y a trois ans quand on a réformé notre filière de formation, se rappelle Jean-Baptiste Quiclet, directeur de la performance. Faire top 10 sans être spécialiste du chrono, c’est possible. Dès que tu te rapproches des tops 5 ou du podium, le chrono devient une clé prioritaire ». Les plus jeunes l’ont compris, moins rebutés à l’idée de se faire mal sur les vélos dédiés. Qui ont évolué vers plus de « confort » . « Dans les années 2005-2015, on a connu l’ère de l’hyper aérodynamisme. Aujourd’hui, on est aussi sur l’ergonomie, poursuit Quiclet. Le matériel s’est développé dans ce sens. On met les coureurs dans un environnement qui les pousse à aimer cet exercice contrairement à une génération qui avait moins envie de le travailler. On essaie de rendre l’activité ludique. Les coureurs ont compris les enjeux, ils aiment ça, ainsi que la partie techno avec les casques, les combinaisons… »

Une appétence exprimée par Vauquelin : « Notre génération aime la performance, se tirer vers le haut. On aime passer du temps en soufflerie, prendre de l’aéro… »

Et régler tout ça à la montre.

(*) Cavagna 7e, Seixas 10e, Armirail 11e, T. Guernalec 12e.

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Th. P.
Vauquelin : « J'ai dit que je voulais ce maillot »

« Les trois secondes de l’an passé me restent en travers de la gorge (il avait terminé 2e derrière Bruno Armirail). C’est peutêtre la plus grosse déception de ma carrière. Le maillot tricolore, ça peut être très très fort. C’est une victoire que tu peux étrenner toute une année, c’est une des courses qui m’anime le plus. J’ai réussi à avoir un maillot dans quasiment toutes les catégories depuis juniors. J’ai envie de le connaître aussi chez les élites. J’en ai souvent parlé, j’ai dit que je voulais ce maillot. Je pense que la pancarte va être encore plus grande (après sa 2e place au général du Tour de Suisse). J’ai cet objectif depuis un très long moment, avec le début du Tour de France. Je pensais à ça dans mes stages en altitude. Il y a de la sérénité, j’aborde ces échéances avec un peu plus de confiance grâce au Tour de Suisse. Cela a peut-être changé un peu mon affirmation, mais il y a toujours eu la même ambition. »

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Th. P.
Un duel Labous - Kerbaol

Retraitée depuis la fin de l’année 2024, Audrey Cordon-Ragot, sept fois championne de France de la spécialité lors des dix dernières années, a ouvert une nouvelle ère. La logique voudrait que le titre national se joue entre Cédrine Kerbaol (EF Education-Oatly) et Juliette Labous (FDJ-Suez). Cette dernière, sacrée sur le contre-la-montre en 2020, part peut-être avec une longueur d’avance après un mois de mai solide et notamment une 2e place dans l’exercice au Tour de Burgos.

Elle avait aussi accroché la 4e place lors des Jeux Olympiques de Paris, à neuf secondes de la médaille de bronze.

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PROGRAMME

AUJOURD’HUI 
Les Herbiers - Les Herbiers
13h 02: contre-la-montre individuel femmes (26,5 km) Principales engagées :

Kerbaol (EF Education-Oatly) ; Le Net, Demay, Labous (FDJSuez) ; Bego, Borras (Cofidis Women Team) ; Allin (Team Buffaz Gestion de Patrimoine LSE).

15h10: contre-la-montre individuel hommes (26,5 km) Principaux engagés : Armirail, Seixas (Decathlon-AG2R) ; Vauquelin, T. Guernalec, Costiou (Arkéa-B&B Hôtel) ; Latour (TotalEnergies) ; Thomas (Cofidis).

SAMEDI
12h 55: course en ligne élite femmes (115,5 km)

DIMANCHE
11h 35: course en ligne élite hommes (231 km)

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COSNEFROY FORFAIT POUR LE CHAMPIONNAT DE FRANCE ET LE TOUR

Après Benoît à la liste Julian Cosnefroy des Alaphilippe, coureurs s'ajoute majeurs absents du Championnat de France (26 - 29 juin). Victime d'une chute sur la première étape du Tour de Suisse qui l'a forcé à abandonner, le puncheur de l'équipe Decathlon AG2R La Mondiale a été victime d'une contusion. Sa formation a annoncé, hier, qu'il ne participerait ni au Championnat national, dont la course en ligne sera disputée ce dimanche aux Herbiers (Vendée), ni au Tour de France (du 5 au 27 juillet).

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