PSG, OM, Monaco, Lille, Lyon… Quelles ambitions pour les clubs français en Europe ?
IBRAHIM EZZAT / Nurphoto via AFP
Désiré Doué, brandit le trophée après la victoire 5-0 du Paris Saint-Germain, en finale de la
Ligue des champions contre l’Inter Milan, le 31 mai, au stade Allianz Arena, à Munich (Allemagne).
La Ligue des champions reprend ses droits mardi, une semaine avant la C3 et deux avant la C4. Tour d’horizon et pronostics.
15 Sep 2025 - Le Figaro
Christophe Remise, Baptiste Desprez, Romain Schneider et Cédric Callier
Paris, enfoncer le clou et « marquer l’histoire
On ne change (presque) pas une équipe qui gagne, surtout quand elle est aussi jeune et talentueuse. Le champion d’europe parisien n’en est pas moins ambitieux. « Gagner deux Ligues des champions d’affilée, c’est l’objectif », martèle Luis Enrique, désireux de « marquer l’histoire ». Ambitions justifiées. Le PSG a en effet les moyens de réaliser ce que sept clubs ont réussi jusqu’ici, conserver sa couronne de roi d’europe. Et ce, même si la concurrence est toujours plus relevée, des clubs comme Liverpool ou Arsenal ayant fait sauter la banque lors du mercato estival. Le Barça n’en avait pas besoin pour rester en haut de l’affiche, le Bayern non plus. Chelsea rêve à s’inviter à la table des grands, le Real et Manchester City aimeraient y revenir.
« Pas content » de retrouver un Barça si cher à son coeur, le technicien des Asturies ne se risque pas à affirmer que « son » PSG doit à tout prix terminer dans le top 8 afin d’éviter les barrages. L’objectif, c’est de rallier la phase finale, par l’entrée principale… ou la porte de derrière. Et ce, en raison d’un tirage compliqué (Barça, Bayern, Tottenham…), comme l’an dernier, et la saison précédente d’ailleurs. Le tout sans parler des blessures (Dembélé, Doué), de l’absence de préparation estivale et d’un statut de champion d’europe qui attisera l’appétit des adversaires. L’équipe à battre, c’est Paris. La vraie C1 ne débutera qu’en février-mars, en barrages ou en 8es. Et là, il n’y a pas de raison de penser que le PSG ne peut pas rééditer sa performance de l’an passé. Avant cela, l’idée sera juste de moins souffrir que l’an passé.
L’OM, enflammer le Vélodrome… et éviter un couac
Avant la compétition, il est toujours possible d’ergoter sur le montant des droits TV ou encore de la concurrence déloyale avec les clubs de Premier League, mais une fois sur le terrain, tout cela n’a plus lieu d’être. La seule vérité qui compte, c’est celle du rectangle vert. L’OM, champion d’europe 1993, retrouve la Ligue des champions avec ambition et une certaine pression. Pour quel parcours? Bon dernier de son groupe en 2014, 2021 et 2023, L’OM n’a plus joué un match de phase à élimination directe de C1 depuis… un quart de finale en 2012, contre le Bayern Munich. Une éternité.
Avec une équipe totalement renouvelée (12 arrivées, 16 départs), comme si souvent ces dernières années du côté de la Canebière, un Roberto De Zerbi attendu au tournant et des supporteurs désireux de vibrer, le club phocéen débute par le plus dur avec un déplacement ce mardi sur la pelouse du Real Madrid d’un certain Mbappé. La suite (Ajax, Sporting, Atalanta, Newcastle, Union Saint-gilloise, Liverpool, Bruges), laisse augurer de belles soirées et la possibilité de s’extraire de la première phase. Ce serait un moindre mal quand on sait que Brest, Lille, Monaco et le PSG l’ont fait la saison passée. Se qualifier pour les barrages ou les 8es de finale est dans les cordes de cet OM. Le contraire serait un vrai échec. Pour ne pas dire autre chose.
L’AS Monaco s’est donné les moyens d’atteindre au moins les 8es
Voir L’AS Monaco accéder en 8es, en se classant dans le top 8, n’a rien de fantaisiste. Vingt et unième l’an passé malgré une adversité de choix (Arsenal, Barcelone, Inter…), la formation d’adi Hütter avait échoué sur le fil en barrages contre Benfica (0-1, 3-3). Les raisons d’y croire ? Un calendrier pas trop défavorable. Excepté un choc au Real de Mbappé, qui a éclos sur le Rocher (2013-2018) lors de la 7e journée (le 20 janvier), les vice-champions de France se déplaceront chez des équipes très inférieures sur le papier. Une entrée, a priori, en douceur à Bruges, jeudi 18 septembre. Puis des voyages exotiques chez le méconnu club norvégien Bodo-glimt ou la modeste formation chypriote de Pafos.
Une bonne opportunité de glaner des points. Et les Rouge et Blanc recevront les trois plus gros clients de son programme (Manchester City, Tottenham et la Juventus). Même si le stade Louis-ii ne sera jamais un chaudron, cela reste au moins statistiquement un avantage.
Le tout avec un effectif qui semble armé. Monaco a fait venir plusieurs joueurs expérimentés, dont Paul Pogba, pour encadrer ses jeunes. Le portier Lukas Hradecky (Bayer Leverkusen), 35 ans, et le défenseur Eric Dier (Bayern Munich), 31 ans, sont censés apporter de la solidité défensive à L’ASM, qui en avait manqué l’an passé. La pépite Maghnes Akliouche est restée. Le Danois Mika Biereth (15 buts en 2025 toutes compétitions confondues), aussi. De quoi aborder cette compétition avec un certain optimisme.
Lille, le mieux armé pour viser loin en Ligue Europa
Au moment où débutent les campagnes de Ligue Europa (24 septembre) et de sa petite soeur, la Ligue Conférence (2 octobre), se pose toujours la même question : quel club français jouera le coup à fond, au risque d’y laisser des plumes sur le plan domestique ? À ce titre, l’exemple niçois de l’an dernier a été symptomatique du «je-m’en-foutisme» de certains de nos représentants à l’égard de la C3, avec une infâme 35e place (sur 36) sans la moindre victoire au compteur. Les Aiglons feront-ils mieux cette année ? Il faut l’espérer pour eux, et pour l’indice UEFA de la France, mais au vu du début de saison des Azuréens et de leur calendrier européen, avec notamment L’AS Rome, Porto et Fenerbahçe au menu, il ne faudra pas attendre monts et merveilles de leur part.
Un constat qui pourrait être valable également pour Lyon.
Quart-de-finaliste l’an passé, le club rhodanien sort d’un été agité et d’un marché estival qui a considérablement réduit la longueur de son banc. À tel point que L’OL pourrait, sur la lancée de son excellent début de saison en Ligue 1, décider de se concentrer davantage sur celle-ci, avec une gestion d’effectif au cordeau en Ligue Europa où atteindre les 8es de finale semble devoir être son horizon le plus lointain. En revanche, Lille, qui dispose d’un calendrier à sa main et qui a l’effectif pour, doit viser, a minima, les quarts de finale, voire le dernier carré. Enfin, en Ligue Europa Conférence, pour Strasbourg, qui renoue avec l’europe pour la première fois depuis la saison 2019-2020, le recrutement ambitieux (et onéreux) effectué cet été oblige les Alsaciens à ne pas snober cette compétition et à ambitionner une présence dans le top 8.
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