Risacher: « L’équipe de France me suit depuis tout petit »
Engagé à 20 ans dans sa première phase finale en bleu, l’ailier d’Atlanta a lancé une histoire qu’il espère longue et multimédaillée sous un maillot déjà porté par son père Stéphane, vice-champion olympique 2000.
"On est super enthousiastes et, en même temps,
on a conscience de notre capacité à faire quelque chose de grand"
"J’avais besoin d’un coach comme lui (Frédéric Fauthoux)
pour m’affirmer comme joueur pro (…) Je me suis senti transformé"
6 Sep 2025 - L'Équipe
SAMI SADIK
Après un vol d’oiseau entre Cracovie et Riga, l’équipe de France s’est posée hier sur le sol letton sans son albatros Alexandre Sarr (2,13 m, 20 ans), forfait pour la suite de l’Euro, à commencer par le huitième de finale, demain, contre la Géorgie (14 h 15). Mais en cinq matches de groupes, l’ autre ténor de la draft 2024 a grandien accéléré. À 20 ans, Zaccharie Risacher (2,07 m) s’est installé comme le troisième meilleur marqueur des Bleus (10,2 points) avec une belle adresse derrière l’arc (47,8 %). Hormis un match sans contre la Pologne (0 point), l’ailier d’Atlanta vit un été sans nuage, lui qui l’avait abordé avec « une faim de basket » après l’élimination des Hawks dès le play-in. En début de préparation, l’ancien Bressan s’est confié sur l’histoire qu’il rêve d’écrire avec le maillot bleu, ancré dans sa famille.
- Qu’ avez-vous ressenti devant le maillot des Bleus floqué à votre nom?
Je me suis dit qu’ il était beau( sourire) etj’étais rempli de fierté de le voir avec mon nom. Quand on met la tenue de l’ équipe de France, on se projet te déjà. On arrive à sentir pourquoi c’ est quelquechose de si spécial. J’ aime la France et pouvoir représenter mon pays parceque je sais faire de mieux, ça m’ apporte énormément d’ émotion.
- L’ équipe de France reste sur huit médailles en quinze ans. Est-ce une pression supplémentaire d’ arriver dans le sillage de ces générations marquantes?
Je ne le ressens pas comme de la pression. On a été très bien représentés ces dernières années et c’ est un honneur de pouvoir continuer sur cette voie que les anciens nous ont laissée. C’ est une source de motivation. On ace qu’ il faut pour faire aussi bien, voire mieux. C’ est ça l’ ambition: progresser et créer un nouveau groupe. Si tout se passe bien, on est partis pour se voir pendant de nombreuses années (avec la jeune gé né ration:Wemb an y a ma, Cou li bal y, S arr, St razel…). En NBA aussi, on est de plus en plus respectés. Il y a une“fraîcheur française” et c’ est une grande fierté d’enfaire partie.
- Vous êtes plusieurs à ne pas fixer de limites, à parler de médaille d’ or. Cette confiance, est-ce une caractéristique de la nouvelle génération?
Je crois qu’ on est super enthousiastes et, en même temps, on a conscience de notre capacité à faire quelquechose de grand. On croit beaucoup en ce nouveau groupe. En équipes de France jeunes, je pense que c’ était déjà dans un coin de nos têtes, mais ça paraissait tellement loin à l’époque, à des annéeslumière. Maintenant qu’ on y est, l’ envie et la détermination restent les mêmes.
- Peut-on dire que votre histoire avec les Bleus commence parles souvenirs de votre père (Stéphane Risacher ,124 sélections, vice-champion olympique2000)?
Oui, quand j’ étais petit et que j’ allais chez mes grandsparents, il y avait toujours les cassettes des match es de mon père à Olympiakos, à Malaga, au PSG Racing mais aussi en équipe de France. J’ ai grandi là-dedans: l’ équipe de France me suit depuis tout petit. Hormis ces cassettes, j’ai des souvenirs forts d’ être allé voir le quart de finale de l’ E uro 2015 à Lille( contre la Lettonie, 84-70) et d’ avoir regardé les Bleus à la télévision en famille, surtout la demi-finale del’ Euro 2013 (75-72 a.p. contre l’ Espagne). C’est la première fois que je me suis rendu compte de l’ importance d’ une campagne en équipe deFrance. Avant ça, j’étais troppetit, cen’était que du basket (sourire).
- Votre père montrait-il souvent sa médaille d’ argent olympique (2000)?
Elle est chez mes grands-parents à Clermont. Quand on y allait pour Noël ou en vacances, les enfants, on n’ avait pas le droit d’ aller dans le bureau où il y avait tous les trophées, les souvenirs. Mais de temps en temps, il sortait la médailled’argent, touterangée, toutenickel. C’ était… génial. Petit, tu ne te rends pas compte de ce que ça représente mais avec le temps, tu te dis “Ah ouais, quand même” (sourire), et en plus elle était toujours enbonétat!
Était-ce le même sentiment en ra menant vos premières médailles avec les équipes de France jeunes (3e du Mondial U17 2022 et 2e du Mondial U 19 2023)?
Non, pas à ce point. Mais il y avait beaucoup de travail et de sacrifices derrière. En 2023, on perd contre l’ Espagne en finale (U19). Je sortais d’ une saison compliquée, j’ étais blessé, donc cette médaille, elle avait quand même une sacrée saveur! Bien que ce soit de l’ argent et qu’ on soit passés à peu de choses de l’ or( défaite en prolongation ). Malgré tout, c’ était un beau symbole.
- Votre histoire en bleu continue avec un' a' ut revis age familier: Frédéric Faut houx, votre coach à Bourgen-Bresse avant la dr aftNBA 2024. Qu’ est-ce qui a si bien fonctionné entre vous?
On est très différents et quand je suis arrivé à Bourg (2023), son caractère et sa personnalité ont matché avec moi. J’ avais besoin d’ un coach comme lui pour m’ affirmer comme joueur pro, je ne voulais pas être dans un projet où j’ étais juste un prospect NBA, mais quelqu’ un sur qui on compte pour gagner. Et d’ ailleurs, mon plus beau souvenir avec lui, ce sont les p la y-off s du Championnat: on gagne le quart de finale (2-1 contre Nanterre ), on livre une belle bataille contre Monaco en demi es (1-3). Je me suis senti transformé et j’ ai pu accomplir tous les objectifs que je m’ étais fixés cette saison-là.
- Le lien entre vous s’ est-il encore renforcé depuis?
On a toujours échangé. Il regardait les match es d’ Atlanta et en début de saison, quand j’ avais du ma là me trouver, quand j’ étais en manque d’ adresse, il m’ écrivait, il m’ envoyait deux, trois conseils pour m’ aider à répondre présent. Le retrouver en équipe de France alors qu’ il me connaît presque parcoeur,c’ est un avantage. Je sais sur quoi il m’ attend. Je ne parle pas beaucoup, c’ est un peu mon défaut, mais quand je suis à l’ aise avec les gens, je comprends vite ce qu’ ils veulent, ça m’ aide à extérioriser.
- Quelle serait votre carrière rêvée avec l’équipe deFrance?
C’ est facile: pouvoir tout gagner( sourire ). Je sais que ce sera dur, mais c’ est la mentalité: partir à chaque fois avec l’ état d’ esprit“On veut la médaille d’ or ”, que ce soit sur un Euro, un Mondial ou des Jeux Olympiques .»
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Premières levées
6 Sep 2025 - L'Équipe
A. P., à Riga
Malgré les vociférations d’Ergin Ataman, sélectionneur turc, qui hier criait à l’injustice et au « manque de respect » au sujet de la programmation des huitièmes de finale de l’Euro de la part de la FIBA, la phase d’élimination directe débutera aujourd’hui en fin de matinée avec un Turquie-Suède (11 heures), suivi d’Allemagne-Portugal (14 h 15) qui ne devrait en principe poser aucun problème aux champions du monde en titre, invaincus sur la phase de groupes (tout comme les Turcs).
La Riga Arena promet d’être incandescente l’après-midi lors de l’affrontement entre la Lettonie, pays hôte, et son voisin sud frontalier, la Lituanie (17 h 30). Le dernier rendez-vous intéressera évidemment l’équipe de France, puisque le SerbieFinlande (20 h 45) livrera alors le nom de l’éventuel adversaire des Bleus en quarts de finale. À condition, bien sûr, de franchir l’obstacle géorgien demain après-midi.

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