ZAÏRE-EMERY - Maux d’esprit


Dans un exercice d’introspection, le milieu du Paris-SG, redescendu en Espoirs, a livré hier un regard lucide sur la crise de croissance qu’il traverse depuis l’an dernier.

"C’est moi tout seul qui me bride"
   - WARREN ZAÏRE-EMERY

8 Oct 2025 - L'Équipe
HUGO DELOM

Il y a ce que l’on voit depuis un peu moins de trois ans : cette explosion au très haut niveau, ces promesses semées au fil des premiers mois et ce statut qui, peu à peu, en club puis en sélection, se dégrade. Warren Zaïre-Emery a 19 ans, 139 matches en pro, 7 sélections en équipe de France, mais que sait-on de lui, finalement ? Que le gamin d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), amoureux du foot comme peu dans sa génération, n’est pas un homme de grands mots.

Quand il les pose, il le fait avec hésitation pour éviter, sans doute, toute maladresse. Hier midi, dans l’un de ses rares exercices médiatiques, le milieu parisien, redescendu avec les Espoirs pour la première fois depuis deux ans, avait décidé de donner un peu de lui. Ça a été à son image: contrôlé mais sincère. On a senti, peu à peu, dans ces dix-huit minutes face à la presse, entre deux sourires, que le jeune homme avait envie de se livrer sur ce qu’il traverse: ces mois douloureux et ce déclassement.

Tout de suite, pour revenir sur ce retour en Espoirs, sont apparus les mots clés, « plaisir » et «confiance» . Ils sont revenus plusieurs fois au fil de l’échange : «Je le vis très bien, je veux prendre plaisir à revenir avec les Espoirs (avec qui il a joué 4 fois en 2023), j’ai discuté avec le coach (Gérald Baticle). C’est une bonne chose pour moi de revenir, de prendre du plaisir avec mes coéquipiers que je connais très bien. Je veux prendre confiance pour revenir le plus rapidement possible avec les A. » Car Zaïre-Emery n’a pas perdu de vue son objectif: «L’idée, ce n’est pas de rester en Espoirs très longtemps. Il y a la Coupe du monde cet été (11 juin-19 juillet). Je veux revenir en A en novembre. C’est à moi de faire les choses.»

Pour ça, le « Titi » sait qu’il devra renouer avec le joueur qu’il était. Ce milieu complet, d’instinct, d’équilibre. Quand il a été question du chemin pour retrouver le château, il n’a pas hésité à poser des mots forts. Oui, l’an dernier, il a été gagné par une forme de doute. Oui, il s’est englué dans un jeu sans risque : « Quand on est jeune, on ne se pose pas de questions, on joue. On prend du plaisir, on prend ce qu’on nous donne. Avec l’expérience, tu te poses certaines questions et sur le terrain, tu n’as plus cette insouciance. Je veux juste retrouver cette insouciance, ce plaisir.»

Le grand public a peut-être perdu de vue ce qui nourrissait « WZE ». Une ambition évidente. Alors, quand il a été question de la concurrence de Fabian Ruiz, Vitinha et João Neves, en club, le milieu s’est placé face à ses propres responsabilités : « C’est moi tout seul qui me bride. Je sais que j’en ai les capacités. La confiance joue un petit peu. Ça va revenir naturellement. » Le numéro 33, qui concède un début de saison «mitigé » , a une méthode bien à lui pour se régénérer.

Pas de préparation mentale, non. Mais des dialogues avec « le coach, [ses] agents, [sa] famille » , explique-t-il. Et pas seulement: «J’aime bien regarder des vidéos où je prenais le ballon et où je faisais ce que je savais faire (en 2023-2024). Je pense que ça m’aide. Et quand je vois ces vidéos, je me dis que j’ai toutes les capacités pour être le meilleur. C’est à moi de retrouver cette insouciance .» Le mot aura été prononcé une petite dizaine de fois en dix-huit minutes. À 19 ans, Zaïre-Emery est déjà en quête de son âme d’enfant.

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