Akliouche doit-il muscler son je?

Maghnes Akliouche s’apprête à entrer en jeu et vivre sa première 

sélection en bleu lors d’Ukraine-France (0-2), le 5 septembre.

En retrait lors de son premier rassemblement avec les Bleus, l’attaquant monégasque, à la personnalité discrète, dispose d’une nouvelle opportunité de s’exprimer. 

Doit-il forcer son caractère pour s’imposer ?

"Il ne faut pas attendre de Maghnes qu’il vienne vers vous. 

Il faut être dans une démarche inverse. 

Car il aura toujours l’impression de déranger

   - DAVID BECHKOURA, SON ANCIEN ENTRAÎNEUR 

     EN ÉQUIPE RÉSERVE À MONACO

8 Oct 2025 - L'Équipe

HUGO DELOM

Dans ce monde-là, il est si différent. Si Maghnes Akliouche a pris du temps pour monter les marches du haut niveau, il le doit à son évolution morphologique tardive. Mais sans doute aussi à ce caractère, tout en douceur. Un adolescent discret, en retrait, en observation. « Il a toujours été comme ça. C’était un jeune garçon taiseux, quand on entendait le son de la voix on se disait : “Ah mais c’est Maghnes qui a parlé ?” » , se souvient affectueusement Frédéric Barilaro, un de ses formateurs à l’ASM.

C’est cette personnalité qui est arrivée à Clairefontaine il y a un mois. Pendant les huit jours du stage de septembre – son premier avec les Bleus –, le Monégasque (23 ans), apparu une minute contre l’Ukraine (2-0, le 5 septembre), s’est montré en retrait. « Je suis un peu réservé, mais ce n’est pas vraiment de la timidité, même si les gens peuvent le penser. Là aussi, j’ai beaucoup évolué», expliquait-il dans nos colonnes, deux jours après son arrivée à Clairefontaine, avant de détailler ses objectifs : « Être à l’aise, prendre du plaisir. Il faut essayer de s’intégrer tout doucement. C’est important de ne pas être crispé, sans en faire trop, de rester naturel. »

Souvent aux côtés de son ami de formation Khephren Thuram, Akliouche est resté fidèle à sa ligne de conduite les jours suivants. Peu loquace, se plaçant souvent en marge. Dans un vestiaire de haut niveau où les personnalités sont affirmées, cela a pu surprendre ceux qui ne le connaissaient pas. Y compris dans le staff, toujours très observateur des premiers pas des « rookies ».

Alors qu’il doit aussi sa deuxième convocation à l’épidémie de blessés dans le secteur offensif (Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Marcus Thuram…), le natif de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) doit-il « forcer » sa nature pour s’exprimer davantage sur ce rassemblement ? « Non, je ne pense pas, poursuit Barilaro. Maghnes a une très bonne éducation. Être discret, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de personnalité. Il ne va pas se mettre en avant, mais son caractère s’exprime sur le terrain. Une fois qu’il va être plus à l’aise, au bout de quelques rassemblements, ça va le faire, il va s’exprimer. »

« C’est difficile de forcer sa nature. Il faut qu’il reste qui il est, il s’est construit comme ça, reprend David Bechkoura, son ancien entraîneur en équipe réserve à l’ASM. Il a beaucoup de respect de la hiérarchie. Et il veut exister par le foot, pas par sa personnalité. Et il faut respecter cela. Il ne faut pas attendre de Maghnes qu’il vienne vers vous. Il faut être dans une démarche inverse. Car il aura toujours l’impression de déranger. Si on va vers lui, il va s’exprimer. Mais il a besoin de trouver la bonne distance avec vous. » Son intégration passera par le terrain. Quelconque avec l’ASM depuis quelques semaines, le gaucher avait éprouvé des difficultés à s’exprimer en séances le mois dernier. Donnant l’impression à ses coéquipiers de ne pas se libérer totalement et de ne pas offrir la générosité et l’énergie attendues de la part d’un néophyte. « Ça va être un processus. Il va observer, progresser et montrer sa personnalité footballistique, prolonge Bechkoura. Sur le terrain, il est dans le duel, dans le combat. Et après, il exprime sa créativité. Maghnes n’a pas besoin de parler pour exister. »

« Je voyais une autre personnalité quand il était sur le terrain. Il casse cette barrière de timidité, assure Stéphane Nado, un autre de ses entraîneurs à l’ASM. Il a une grande sensibilité foot, Maghnes, c’est quelqu’un qui comprend le jeu, a le sens du jeu et qui n’hésite pas sur le terrain à donner son opinion. Quand il joue, il est dans son élément. » Didier Deschamps lui offrira sans doute un terrain d’expression sur ce rassemblement, alors que les Bleus affronteront l’Azerbaïdjan vendredi, puis joueront en Islande lundi. Des profils comme Dayot Upamecano, ou plus récemment le discret Michael Olise, avaient eu besoin de temps pour se libérer chez les Bleus. Dans un secteur concurrentiel, Akliouche, préservé par précaution hier une partie de la séance en raison de douleurs au dos, en aura peu d’ici à la Coupe du monde. Son défi est immense.

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Maghnes Akliouche si appresta a entrare in campo e a vivere 

il suo esordio in maglia blu durante Ucraina-Francia (0-2) del 5 settembre.

Akliouche dovrà rafforzare il proprio io?

Ritiratosi durante il suo primo raduno con i Bleus, l'attaccante monegasco, dalla personalità discreta, ha una nuova opportunità per esprimersi.

Dovrà forzare il proprio carattere per imporsi?

"Non bisogna aspettarsi che sia Maghnes a venire da te.

Bisogna fare il contrario. 

Perché lui avrà sempre l'impressione di disturbare"

- DAVID BECHKOURA, IL SUO EX ALLENATORE

  NELLA SQUADRA RISERVE DEL MONACO

8 ottobre 2025 - L'Équipe

HUGO DELOM

In questo mondo, è così diverso. Se Maghnes Akliouche ha impiegato del tempo per salire i gradini dei massimi livelli, lo deve alla sua tardiva evoluzione morfologica. Ma anche al suo carattere, tutto gentilezza. Un adolescente discreto, riservato, osservatore. «È sempre stato così. Era un ragazzo taciturno, quando sentivamo il suono della sua voce ci dicevamo: “Ah, ma è Maghnes che ha parlato?”», ricorda con affetto Frédéric Barilaro, uno dei suoi allenatori al Monaco.

È con questa personalità che è arrivato a Clairefontaine un mese fa. Durante gli otto giorni di ritiro di settembre – il suo primo con i Bleus (della nazionale maggiore, ndr) –, il ventitreenne monegasco, entrato in campo per un minuto contro l'Ucraina (2-0, il 5 settembre), si è mostrato piuttosto sulle sue. «Sono un po' riservato, ma non è proprio timidezza, anche se la gente può pensarlo. Anche in questo senso sono molto cambiato», ha spiegato sulle nostre pagine due giorni dopo il suo arrivo a Clairefontaine, prima di illustrare i propri obiettivi: «Sentirmi a mio agio, divertirmi. Bisogna cercare di integrarsi gradualmente. È importante non essere tesi, senza esagerare, rimanere naturali. »

Spesso al fianco del suo compagno di giovanili Khephren Thuram, Akliouche è rimasto fedele alla propria linea di condotta nei giorni successivi. Poco loquace, spesso in disparte. In uno spogliatoio di alto livello dove le personalità sono affermate, ciò poteva sorprendere chi non lo conosceva. Compreso lo staff tecnico, sempre molto attento ai primi passi dei rookie.

Sebbene la sua seconda convocazione sia dovuta anche all'epidemia di infortuni nel reparto offensivo (Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Marcus Thuram...), il nativo di Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) dovrà “forzare” la propria natura per esprimersi maggiormente in questo raduno? «No, non credo», continua Barilaro. «Maghnes ha un'ottima educazione. Essere discreto non significa che non abbia personalità. Non si metterà in mostra, ma il suo carattere si esprime sul campo. Una volta che si sentirà più a suo agio, dopo alcuni raduni, ce la farà, si esprimerà».

«È difficile forzare la sua natura. Deve rimanere quello che è, si è costruito così», riprende David Bechkoura, il suo ex allenatore nella squadra riserve del Monaco. «Ha molto rispetto per la gerarchia. E vuole affermarsi attraverso il calcio, non attraverso la sua personalità. E questo va rispettato. Non bisogna aspettarsi che sia Maghnes a venire da te. Bisogna fare il contrario. Perché avrà sempre l'impressione di disturbare. Se gli si va incontro, si esprimerà. Ma ha bisogno di trovare la giusta distanza con te. La sua integrazione passerà attraverso il campo. Insignificante con il Monaco nelle ultime settimane, l'ala mancina ha avuto difficoltà a esprimersi negli allenamenti del mese scorso. Dando l'impressione ai suoi compagni di squadra di non liberarsi completamente e di non offrire la generosità e l'energia che ci si aspetta da un neofita. «Sarà un processo. Osserverà, progredirà e mostrerà la sua personalità calcistica», continua Bechkoura. «In campo, è nel duello, nella lotta che esprime la sua creatività. Maghnes non ha bisogno di parlare per esistere».

«Quando era in campo vedevo una personalità diversa. Superava quella barriera di timidezza», assicura Stéphane Nado, un altro dei suoi allenatori al Monaco. «Maghnes ha una grande sensibilità calcistica, è uno che capisce il gioco, ha senso del gioco e non esita a dare la sua opinione in campo. Quando gioca, è nel suo elemento». Didier Deschamps gli offrirà uno spazio per esprimersi in questo raduno, mentre i Bleus affronteranno l'Azerbaigian venerdì e poi giocheranno in Islanda lunedì. Profili come Dayot Upamecano, o più recentemente il discreto Michael Olise, hanno avuto bisogno di tempo per liberarsi nei Bleus. In un settore così competitivo, Akliouche, ieri precauzionalmente preservato per una parte della sessione di allenamento a causa di dolori alla schiena, ne avrà poco da qui al mondiale. La sua sfida è immensa.