STEPHEN CURRY - L’increvable


Auteur de 46 points lors de la victoire de Golden State à San Antonio, dans la nuit de mercredi à jeudi, l’Américain continue d’éblouir la NBA et de fasciner des fans toujours nombreux à se déplacer pour le voir jouer.

«Un maître dans l’art de jouer sans ballon»
   - MITCH JOHNSON, ENTRAÎNEUR DES SPURS

«Saisir l’instant. C’est un peu ça, mon idée, désormais»
   - STEPHEN CURRY, MENEUR DES WARRIORS

14 Nov 2025 - L'Équipe
MAXIME AUBIN

SAN ANTONIO (USA) – Stephen Curry, à l’origine de conflits conjugaux? En déplacement à San Antonio avec les Warriors, dans la nuit de mercredi à jeudi, le meneur de 37 ans pouvait compter sur plusieurs centaines de supporters en maillot jaune et bleu dans les travées du Frost Bank Center, dispersés dans les tribunes d’une salle habituellement 100 % acquise à la cause des Spurs.

« Bien sûr qu’on va s’engueuler ce soir. Il sait qu’il n’a pas intérêt à me parler pendant quarante-huit minutes », plaisantait Rebecca, en t-shirt noir des Spurs, pointant du doigt son mari Jeremy, assis à côté, un maillot de Curry sur le dos. «Je suis de San Antonio, mais j’ai grandi en tant que fan des 49ers, l’équipe NFL de San Francisco. Puis, dans les années 2010, j’ai commencé à suivre le basket et les Warriors», justifiait le trentenaire, prêt à débourser 500 $ les deux places (environ 430 €) pour venir voir son joueur préféré.

Avant eux, plusieurs fans étaient déjà au bord du parquet une heure et demie avant la rencontre, prêts à ne rien manquer de l’échauffement du meilleur shooteur de l’histoire de la NBA (près de 4 100 tirs à trois points inscrits dans sa carrière). Une routine à base de tirs incroyables qui finissaient très souvent en filoche. «Je suis né l’année de sa draft (le joueur avait été drafté en 7e choix par Golden State en 2009).

J’ai un peu l’impression d’avoir grandi avec lui et ses succès» , expliquait Brandon, 16 ans, pourtant originaire de New Braunfels, ville voisine de San Antonio. Il fai sait référence aux quatre titres de champion remportés par le joueur avec Golden State en 2015, 2017, 2018 et 2022.

Si une partie du public français l’a découvert aux Jeux Olympiques de Paris en août 2024, où il avait terrorisé l’équipe de France en finale (24 points, tous inscrits derrière l’arc, pour une victoire de Team USA 98-87), Curry malmène les défenses NBA depuis bientôt dix-sept ans. Pionnier de la révolution du tir à trois points dans la ligue nord-américaine, il a été l’artisan majeur de la dynastie des Warriors dans les années 2010, grâce à son shoot, mais aussi ses mouvements incessants sans ballon et sa capacité à créer pour les autres.

Dix ans après son premier trophée Larry O’Brien, que reste-t-il de Curry à bientôt 38 ans (il les aura le 14 mars 2026) ? Le natif d’Akron, dans l’Ohio, comme LeBron James, y a répondu face aux Spurs, dans la nuit de mercredi à jeudi, où il a cumulé 46 points, dont 22 dans le seul troisième quart-temps, pour offrir la victoire aux Warriors (120-125).

Le plus fou dans tout ça? Il était encore grippé, un virus qui l’avait éloigné des terrains pendant trois matches, avant qu’il ne fasse son retour la veille du duel face aux Spurs, lors de la défaite subie à Oklahoma City (126-102). « Rejouer mardi m’a fait du bien. Je suis toujours congestionné mais, au niveau respiratoire, je me sens bien mieux», expliquait-il dans le vestiaire après le match, torse nu, affichant le physique et les traits d’un joueur qui semble avoir cinq à dix ans de moins.

« Quand je suis arrivé à Golden State en 2014, il pesait 7 à 8 kg de moins qu’aujourd’hui. Et c’est uniquement de la prise de muscle », racontait son entraîneur Steve Kerr avant la rencontre, encore plus fasciné par l’éthique de travail de son meneur que par sa mécanique de tir. « Sa condition, sa force physique, la manière dont il s’entraîne chaque été... C’est incroyable de le voir chercher constamment des façons de progresser et de prolonger son règne au plus haut niveau.»

Si Kerr insistait autant sur la condition physique de son poulain, c’est parce que Curry reste la même « mobylette » en match, capable de slalomer entre les écrans sans jamais s’arrêter jusqu’à se créer une position de tir.

« La chose la plus sous-estimée chez lui? C’est qu’il n’a toujours pas levé le pied, saluait Mitch Johnson, l’entraîneur des Spurs, à ce sujet.

C’est un maître dans l’art de jouer sans ballon. Ça le rend très difficile à contenir et cela crée un véritable effet domino qui libère ses coéquipiers.»

Qu’est-ce qui pousse un athlète qui a déjà tout gagné – 4 titres NBA, 2 titres de MVP de la saison régulière (2015 et 2016), 11 sélections all-stars, 3 médailles d’or avec les États-Unis (2 titres mondiaux en 2010 et 2014 et un titre olympique en 2024) – à s’accrocher au plus haut niveau, malgré l’approche de la quarantaine ? « Notre slogan cette année, c’est :

“Saisir l’instant”. C’est un peu ça, mon idée, désormais, confiait Curry à L’Équipe au terme de la soirée. Ce sont des moments comme ce soir, quand quinze gars doivent trouver ensemble comment gagner un match. Les hauts, les bas, la frustration de la défaite à OKC qui disparaît... Ces montagnes russes émotionnelles, tu ne les retrouves nulle part ailleurs.»

Auteurs d’un début de saison en demi-teinte (6 victoires, 6 défaites avant le match face aux Spurs), Curry et les Warriors ont sans doute trouvé là leur match référence. Le temps où le jeune meneur enchaînait les pépins à la cheville au début de sa carrière semble si lointain. Aussi talentueux qu’exigeant, Curry demeure aujourd’hui le moteur increvable d’une équipe qui ne tient que par son exemple.

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