RedBull tempère Evenepoel
Le Belge a annoncé hier un programme pour 2026 moins chargé qu’il l’avait envisagé. Son nouveau staff préfère le couver, ce qui explique aussi un partage du leadership sur le prochain Tour de France.
"Ils veulent faire toutes les courses du calendrier
mais on doit parfois les protéger"
- ZAK DEMPSTER, MANAGER SPORTIF
DE REDBULL-BORA-HANSGROHE
11 Dec 2025 - L'Équipe
LUC HERINCX
BINISSALEM (ESP) – D’un pas déterminé, Primoz Roglic le vétéran s’installe en premier dans son coin, Remco Evenepoel suit avec assurance, puis vient Florian Lipowitz plus hésitant, prêt à céder sa place à ses dirigeants. En une séquence devant la presse internationale réunie hier à Majorque pour la présentation de l’équipe RedBull-Borahansgrohe, les trois figures du projet ont illustré leurs différences de personnalités.Remco Evenepoel fera l’impasse sur le Tour des Flandres pour se concentrer sur la préparation au Tour de France.
Depuis l’officialisation du transfert du Belge dans l’équipe allemande, il était donc naturel que la gestion des ambitions et des calendriers du trio interroge. Après des rendez-vous avec chacun d’entre eux ces derniers jours, le néo-manager sportif Zak Dempster a tranché: en loup solitaire, Roglic ira se frotter à la Vuelta dont il est un quadruple vainqueur, et le binôme Evenepoel-Lipowitz devra partager la responsabilité sur le Tour de France pour faire mieux que la 3e place qu’ils ont tour à tour occupé à l’arrivée finale lors des deux dernières éditions.
Aucun d’entre eux ne sera en revanche aligné sur le Giro, comme il le fut pourtant envisagé pour la recrue hivernale. « On a hésité à faire le doublé Giro-Tour parce que je pensais que le Giro pouvait être à mon avantage avec un gros contre-la-montre individuel, a éclairé Evenepoel. Mais en étudiant mes données, mes tests, on s’est dit que ce serait bien d’essayer d’avoir une saison un peu normale pour que je puisse progresser. » Même raisonnement concernant les deux premiers Monuments de la saison: malgré son envie affichée de découvrir Milan-San Remo et surtout le Tour des Flandres, un événement incontournable dans la carrière d’une star belge, il devra encore faire l’impasse pour se focaliser sur sa préparation au Tour. « Il y a toujours des décisions difficiles à prendre, note Dempster. Ils veulent faire toutes les courses du calendrier mais on doit parfois les protéger. On pense que Remco a une marge de progression, et pour cela il faut travailler de manière spécifique. » D’abord frustré d’annoncer la nouvelle aux médias nationaux, Evenepoel s’est corrigé ensuite devant la presse anglophone en pointant une « décision commune avec le staff » , tout en ne fermant pas la porte au Ronde dans le futur: « J’irai un jour. Mais pas cette année malheureusement. »
À quoi ressemble donc un programme « normal »? Un enchaînement de courses par étapes, le Tour de la Communauté de Valence (début février en Espagne) puis le Tour de Catalogne (fin mars), suivies des classiques ardennaises (Amstel Gold Race puis Liège-Bastogne-Liège, avec la Flèche Wallonne « en fonction de la météo » ). Mais avant toute chose, une originalité: le contre-la-montre par équipes du Challenge Mallorca, une nouveauté qui aura lieu le 29 janvier, et qu’Evenepoel et son équipe envisagent « comme une simulation de la première étape du Tour » à Barcelone.
Il y sera déjà aligné aux côtés de Lipowitz pour rôder le fonctionnement du binôme, qui devrait aussi s’exercer en Catalogne avant la Grande Boucle. Avec l’Allemand, Evenepoel évacue en partie la pression de l’immédiateté des résultats. Freinée par de nombreux accidents, la carrière du Brabançon de 25 ans exige que ce nouveau cycle s’ouvre patiemment pour mieux cerner et exploiter son potentiel, a estimé la cellule de performance. Sauf pépin, cette « année zéro » devrait s’étirer au moins jusqu’aux Championnats du monde au Canada, en septembre, « un gros objectif » avec un doublé course en ligne et contrela-montre en ligne de mire.
Commenti
Posta un commento