Seixas: « Je pense à ce qui est le mieux pour moi
Entre sa passion pour les Strade Bianche ou Liège-BastogneLiège, qu’il va découvrir en 2026, et la possibilité de choisir tardivement entre le Tour de France ou la Vuelta, le coureur de 19 ans explique son calendrier.
"Le plus important n'est pas tant la performance,
même si ça m'anime,
les moments durs sont aussi ceux où on progresse le plus.
C'est là qu'on voit ceux qui ne veulent pas lâcher"
11 Dec 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL THOMAS PEROTTO
LILLE - La saison 2025, sa première chez les professionnels, s'est terminée il y a deux mois tout pile, au Tour de Lombardie, mais c'est bien vers la suivante, celle que tout le monde va épier, qu'il faut maintenant se tourner. Paul Seixas sait que plus rien ne sera désormais pareil pour lui et même la simple constitution de son calendrier est devenue un enjeu majeur. « Déjà, j'ai eu de bonnes vacances, quatre semaines qui m'ont fait vraiment du bien, se marrait-il hier soir, à la veille de la présentation officielle de son équipe, Decathlon-CMA CGM. Ces vacances m'ont permis de repartir à zéro. J'ai repris le vélo il y a un mois et je commence à avoir des sensations qui reviennent bien. » Après avoir annoncé, la semaine dernière, son programme de courses jusqu'à fin avril, le jeu- ne coureur de 19 ans raconte pourquoi ila été bâti ainsi.
- Les choix étaient-ils difficiles à faire pour cette première partie de programme?
Ce n'était pas compliqué du tout. J'ai demandé à l'équipe de me proposer plusieurs versions, avec certains points de passages, que je tenais absolument à faire. Je leur ai demandé des courses par étapes, etil n'y avait pas non plus dix mille choix pour que tout rentre. Mon programme allie courses d'un jour et courses par étapes, c'est ce que je voulais, c'est ce que j'avais envie de faire. Ce qu'ils m'ont proposé m'a plu directement.
- Reprendre au Tour d'Algarve, conclu l'an dernier par un chrono et où les étapes sont montagneuses, était la meilleure solution?
Je vais surtout redescendre de stage d'altitude (en Sierra Nevada, de fin janvier à mi-février) pile avant l'Algarve (18-22 février). Ça tombait bien, c'était cohérent. J'ai besoin de cela pour ma montée en puissance. Ona regardé les courses où il y avait un chrono, ce sera la même chose au Tour du Pays Basque (6-11 avril). C'est important pour moi qui suis destiné à jouer le classement général. Le chrono, c'est une situation qu'il me faut. Et ily aura des étapes dures au Portugal.
"Les Strade me plaisent vraiment,
je n’oublie pas que je suis passé par le cross,
l’aspect technique"
- Le choix de découvrir les Strade Bianche peut paraître plus surprenant. Paris-Nice ou Tirreno-Adriatico sont aux mêmes dates...
Vous pouvez penser que c'est une course dangereuse mais rien n'est pas dangereux dans le vélo (rires). Ilya des chutes oui, mais comme dans toutes les courses. Les Strade me plaisent vraiment, je n'oublie pas queje suis passé par le cross, l'aspect technique me plaît. J'ai fait les Strade Bianche chez les juniors, qu'on appelle les Eroica (5o en 2023 et 3 de la version avec trois étapes en deux jours, 6o en 2024 de la version à cinq étapes en quatre jours). J'avais tellement adoré ça, c'était dur, j'adore passer dans les chemins. Il faut du placement, il ya des pentes abruptes, très dures, et encore des parties techniques. C'est une course qui peut bien me convenir...
- Dans un "Face aux lecteurs" à "L'Équipe" mi-octobre, vous aviez évoqué votre grande envie de découvrir Liège-Bastogne-Liège. Était-ce une évidence pour 2026?
Je l'avais demandé. Ce sera mon deuxième Monument (après sa 7° place au Tour de Lombardie en octobre). Il peut aussi très bien me convenir avec des efforts qui ressemblent à ceux du Championnat d'Europe, et notamment le Val d'Enfer. C'est ce style-là ou un peu plus long. Cette course m'a fait rêver, elle me tenait à cœur. Comme de venir en France, pour l'Ardèche Classic (28 février). C'est une course qui me plaît vraiment. Elle est à l'image des Championnats d'Europe cette saison (qui avaient lieu dans le département).
«Le plus important n'est pas tant la performance,
même si ça m'anime, les moments durs sont aussi ceux où on progresse le plus.
C'est là qu'on voit ceux qui ne veulent pas lâcher»
- Pourquoi votre calendrier s'arrête-t-il à fin avril pour le moment?
Avec l'équipe, on n'a tout simplement pas encore décidé de ce que j'allais faire ensuite. Cela m'ouvre plusieurs possibilités. Mais c'est ça qui est bien et qui m'a plu. Cela nous permettra devoir comment ma forme évolue, ce que je peux vraiment faire, comment s'adapter...
- Tout le monde s'interroge encore sur votre présence sur le Tour de France. Cela vous agace?
Non, car je n'y prête pas forcément beaucoup attention pour être honnête (sourire). C'est sûr que les gens aimeraient que je fasse le Tour et je le comprends, carje suis français ! Mais je me concentre davantage sur ce que, moi, j'ai envie de faire, sur ce qui est le mieux pour mon développement surtout. C'est évident que j'ai envie de faire le Tour, mon rêve c'est de faire le Tour, je l'ai déjà dit, mais je pense plus rationnel pour l'instant. Je pense à ce qui est le mieux pour moi et c'est pour cela que je n'arrête pas encore la décision. Mais ça me tient à cœur de faire un grand Tour cette année. Ilya plusieurs possibilités et ça me plaît, c'est ce qui me donne envie de me lever le matin et d'aller rouler. J'ai de la chance d'avoir un magnifique programme et je suis très bien encadré. La suite, on verra comment on la gère. Pour l'instant, je suis impatient d'être en Algarve, je suis un coursier. On fera un point d'étape d'ici Liège. On va voir sur les courses comme le Tour d'Algarve ou le Tour du Pays Basque comment je vais me sentir, comment mon corps va réagir. Ce ne sera pas forcément en termes de résultats purs, mais comment je me sens à la fin des courses.
- Votre progression a été linéaire et impressionnante en 2025. Êtes-vous préparé au fait que tout ne marche pas aussi bien en 2026?
Je l'ai intégré. Dans une carrière, tout ne peut pas se passer parfaitement. Dans tous lescas, ça fera partie de mon développement. Le plus important n'est pas tant la performance, même si ça m'anime, les moments durs sont aussi ceux où on progresse le plus. C'est là qu'on voit ceux qui ne veulent pas lâcher. Peu importe ce qu'il se passe, je ne veux pas lâcher, ce sera ça mon état d'esprit.
- L'équipe a été beaucoup renouvelée à l'intersaison, avec des profils de sprinteurs, de coureurs de classiques. Cette expérience-là peut-elle aussi vous tirer vers le haut?
On voit qu'il ya des recrues très solides, comme Olav Kooij et les garçons de son train (Cees Bol, Robbe Ghys, Daan Hoole), ilya aussi l'arrivée de Matthew Riccitello, quia fait une Vuelta énorme (5o du généralet meilleur jeune), de Tiesj Benoot, l'hommeà tout faire, très fort sur tous les terrains. Je sais que je vais passer une très belle saison avec ces gars-là. Onva pouvoir ambitionner desvictoires partout, ça promet. On part tous en stage en Espagne dans les prochains jours, il faudra que j'aille leur parler, ça fait partie de la construction d'un leader. Les choses foront naturellement. C'est cool d'avoir un rôle de leader dans cette équipe-là.»
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EN BREF
19 ANS
1,85 m ; 61 kg. Professionnel depuis la saison dernière. Decathlon-CMA CGM.
2025 : 8e du Critérium du Dauphiné, 3e du c.l.m. des Championnats de France, vainqueur du Tour de l’Avenir, 13e de la course en ligne des Mondiaux, 3e de la course en ligne du Championnat d’Europe, 7e du Tour de Lombardie.
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Seixas: «Penso a ciò che è meglio per me»
Tra la sua passione per la Strade Bianche o la Liegi-Bastogne-Liegi, che scoprirà nel 2026, e la possibilità di scegliere all'ultimo momento tra il Tour de France e la Vuelta, il diciannovenne corridore spiega il suo calendario.
11 dicembre 2025 - L'Équipe
DEL NOSTRO INVIATO SPECIALE THOMAS PEROTTO
LILLE - La stagione 2025, la sua prima da professionista, si è conclusa due mesi fa, al Giro di Lombardia, ma ora è necessario guardare alla prossima, quella che tutti seguiranno con attenzione. Paul Seixas sa che nulla sarà più lo stesso per lui e che anche la semplice definizione del suo calendario è diventata una sfida importante. «Ho già trascorso delle belle vacanze, quattro settimane che mi hanno fatto davvero bene», ha detto ieri sera, alla vigilia della presentazione ufficiale della sua squadra, la Decathlon-CMA CGM. «Queste vacanze mi hanno permesso di ripartire da zero. Ho ripreso la bicicletta un mese fa e sto iniziando a ritrovare le giuste sensazioni». Dopo aver annunciato la scorsa settimana il suo programma di gare fino alla fine di aprile, il diciannovenne corridore spiega perché gli è stato costruito in questo modo.
- È stato difficile scegliere per questa prima parte del programma?
Non è stato per niente complicato. Ho chiesto al team di propormi diverse versioni, con alcuni punti di passaggio che volevo includere. Ho chiesto loro delle gare a tappe e non c'erano poi diecimila opzioni tra cui scegliere per far quadrare tutto. Il mio programma combina gare di un giorno e corse a tappe, è quello che volevo, è quello che desideravo fare. Quello che mi hanno proposto mi è piaciuto subito.
- Riprendere al Tour dell'Algarve, concluso l'anno scorso con una cronometro e dove le tappe sono montuose, era la soluzione migliore?
Soprattutto, tornerò dall'allenamento in altura in Sierra Nevada, da fine gennaio a metà febbraio) proprio prima dell'Algarve (18-22 febbraio). È capitato bene, era coerente. Ne ho bisogno per aumentare la mia potenza. Abbiamo cercato gare con una cronometro, sarà lo stesso al Giro dei Paesi Baschi (6-11 aprile). È importante per me che sono destinato a correre per la classifica generale. La cronometro è una situazione di cui ho bisogno. E ci saranno tappe difficili, in Portogallo.
"La Strade (Bianche) mi piace molto,
mi ricorda che ho fatto cross,
mi piace l'aspetto tecnico"
- La scelta di scoprire la Strade Bianche può sembrare più sorprendente. Parigi-Nizza o Tirreno-Adriatico sono nelle stesse date...
Si potrebbe pensare che sia una gara pericolosa, ma nulla è pericoloso nel ciclismo (ride). Certo, ci sono delle cadute, ma come in tutte le gare. La Strade mi piace molto, non dimentico che ho fatto cross, mi piace l'aspetto tecnico. Ho partecipato alla Strade Bianche nella categoria juniores, l'Eroica (5° nel 2023 e 3° nella versione con tre tappe in due giorni, 6° nel 2024 nella versione con cinque tappe in quattro giorni). Mi è piaciuta tantissimo, era dura, adoro percorrere i sentieri. Ci vuole posizionamento, ci sono salite ripide, molto dure, e anche tratti tecnici. È una gara che può adattarsi bene a me...
- In un'intervista a “L'Équipe” a metà ottobre, ha parlato del suo grande desiderio di scoprire la Liegi-Bastogne-Liegi. Era una scelta ovvia per il 2026?
L'avevo chiesto io. Sarà la mia seconda classica monumento (dopo il 7° posto al Giro di Lombardia in ottobre). Può anche adattarsi molto bene a me con sforzi simili a quelli del Campionato Europeo, in particolare la Val d'Enfer. È quello lo stile o forse un po' più lunga. Questa gara mi ha fatto sognare, ci tenevo molto. Come in Francia, per l'Ardèche Classic (28 febbraio). È una gara che mi piace molto. È simile ai Campionati Europei di quest'anno (che si sono svolti nel dipartimento).
«La cosa più importante non è tanto la prestazione, anche se mi motiva,
i momenti difficili sono anche quelli in cui si progredisce di più.
È lì che si vedono quelli che non vogliono mollare»
- Perché il suo calendario si ferma alla fine di aprile, per il momento?
Con la squadra non abbiamo ancora deciso che cosa farò dopo. Questo mi apre diverse possibilità. Ma è proprio questo che mi piace. Ci permetterà di vedere come evolve la mia forma fisica, cosa posso davvero fare, come adattarmi...
- Tutti si interrogano ancora sulla sua presenza al Tour de France. La infastidisce?
No, perché a essere sincero non ci faccio molta attenzione (sorride). È ovvio che la gente vorrebbe che partecipassi al Tour e lo capisco, perché sono francese! Ma mi concentro maggiormente su ciò che desidero fare, su ciò che è meglio per la mia crescita, soprattutto. È ovvio che io desideri partecipare al Tour, è il mio sogno, l'ho già detto, ma per il momento penso in modo più razionale. Penso a ciò che è meglio per me ed è per questo che ancora non ho preso una decisione. Ma ci tengo molto a partecipare a un grande Giro, quest'anno. Ci sono diverse possibilità e questo mi piace, è ciò che mi fa venire voglia di alzarmi la mattina e andare in bicicletta. Sono fortunato ad avere un programma magnifico e sono seguìto molto bene. Per il resto, vedremo come gestire la situazione. Per il momento, non vedo l'ora di essere in Algarve. Faremo il punto della situazione tra là e Liegi. Vedremo come mi sentirò e come reagirà il mio corpo in gare come il Giro dell'Algarve o il Giro dei Paesi Baschi. Non sarà necessariamente in termini di semplici risultati, ma di come mi sentirò alla fine delle gare.
- La sua progressione è stata lineare e impressionante nel 2025. Si sente preparato al fatto che nel 2026 non tutto andrà così bene?
L'ho capito. In una carriera, non tutto può andare alla perfezione. In ogni caso, questo farà parte della mia crescita. La cosa più importante non è tanto la prestazione, anche se mi motiva, i momenti difficili sono anche quelli in cui si progredisce di più. È lì che si vedono quelli che non vogliono mollare. Qualunque cosa accada, non voglio mollare, questo sarà il mio stato d'animo.
- La squadra è stata rinnovata molto durante la pausa stagionale, con profili di velocisti e corridori classici. Anche questa esperienza può spingerla verso l'alto?
Si vedono che ci sono nuovi acquisti molto validi, come Olav Kooij e i ragazzi del suo treno (Cees Bol, Robbe Ghys, Daan Hoole), c'è anche l'arrivo di Matthew Riccitello, che ha fatto una Vuelta straordinaria (5° nella classifica generale e miglior giovane), di Tiesj Benoot, l'uomo tuttofare, molto forte su tutti i terreni. So che passerò una stagione molto bella con questi ragazzi. Potremo puntare alla vittoria ovunque, è promettente. Partiremo tutti per uno stage in Spagna nei prossimi giorni, dovrò parlare con loro, fa parte della costruzione di un leader. Le cose andranno in modo naturale. È bello avere un ruolo di leader in questa squadra.
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IN BREVE
19 ANNI
1,85 m; 61 kg. Professionista dalla scorsa stagione. Decathlon-CMA CGM.
2025: 8° al Critérium du Dauphiné, 3° nella cronometro dei Campionati di Francia, vincitore del Tour de l'Avenir, 13° nella gara in linea dei Mondiali, 3° nella gara in linea dei Campionati Europei, 7° al Giro di Lombardia.
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