LÉGÈRETÉ


6 Jul 2024 - L'Équipe
Lionel Dangoumau Directeur de la rédaction

Pourquoi les Jeux? À quoi bon? Cette question, la France se l’est souvent posée. Avant de candidater, déjà, après avoir été battue face à une autre ville-hôte, souvent, et même après en avoir obtenu l’organisation, mettant fin à quarante ans de défaites contre le FC CIO, bonheur fugace vite remplacé par les sujets qui fâchent. La menace terroriste, les dépenses excessives, les travaux à n’en plus finir, les hôtels trop chers, les transports surchargés et même les (fausses) punaises de lit! Pourquoi les Jeux? À quelques heures de la cérémonie d’ouverture, la réponse semble limpide, après des semaines qui ont failli tout gâcher. La dissolution de l’Assemblée nationale décidée le 9 juin par le président de la République, Emmanuel Macron, a fait trembler les organisateurs. Elle aurait pu embraser le pays. Réveiller ses divisions, plus irréconciliables que jamais, à un mois et demi de l’événement du siècle, ce n’était pas l’idée du siècle.

Il serait illusoire de penser que la grande fête sportive qui va démarrer ce soir peut tout effacer en deux semaines, combler les fractures politiques et sociales. Mais les premiers Jeux Olympiques d’été organisés en France depuis cent ans sont une occasion inestimable de se retrouver, un peu, dans une atmosphère délestée de tous ces miasmes. Grâce au plaisir simple du spectacle sportif, d’abord, et à cette ferveur qui commence à transpirer des tribunes de foot et de rugby à 7, depuis mercredi.

La cérémonie d’ouverture que Paris 2024 nous promet s’annonce mémorable, sous réserve qu’aucun incident majeur ne la perturbe, bien sûr. On peut même rêver qu’elle imprime durablement les rétines, en montrant aux autres que la France n’est pas seulement un pays de passions tristes et aux Français qu’ils peuvent être fiers d’eux-mêmes, quand ils se rappellent les grands principes qui les rassemblent.

La France sera-t-elle miraculeusement réunie au-delà des Jeux? La réponse est non. Mais la joie et la légèreté, ça ne peut pas faire de mal. Le sport non plus et c’est au moins un univers dans lequel il faut reconnaître sa défaite. Une fois la cérémonie de clôture passée et la flamme éteinte, la victoire principale serait que chacun se souvienne d’une belle parenthèse, offerte par les athlètes du monde entier.

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