Quand les chats ne sont pas là


17 Aug 2024 - L'Équipe
ALEXANDER ROOS

Sans Tadej Pogacar ni Jonas Vingegaard, la 79e Vuelta, qui s’élance aujourd’hui de Lisbonne, s’annonce très ouverte, même si Primoz Roglic et Adam Yates partent avec un léger avantage.

LISBONNE – À sa manière, la Vuelta est une rebelle. Avec sa position au bout de la saison, elle échappe à l’ordre établi, aux scénarios cousus de fil blanc, et ce sera encore le cas de l’édition qui s’élancera ce samedi en fin d’après-midi au bout du continent, à Lisbonne, aux confins de l’Atlantique, dans l’estuaire surchauffé du Tage, avec un contre-la-montre de 12 km.

Pour le plus grand bonheur de ceux qui n’aiment pas les champions despotiques, ce qui est souvent un pléonasme, Tadej Pogacar ne sera pas au départ, même si nombreux sont ceux qui ont chatouillé son orgueil avec l’idée d’un triplé inédit sur les grands Tours. Mais depuis sa victoire au soir du contre-la-montre de Nice, l’auteur du doublé Giro-Tour de France a mis la flèche et prépare sa fin de saison, avec le Mondial à Zurich (29 septembre) et le Tour de Lombardie à l’horizon.

Roglic en rédemption

Son siamois glouton Jonas Vingegaard n’a pas non plus fait le crochet par la péninsule Ibérique.

Plutôt que de prendre le risque de la surchauffe en enchaînant une deuxième course de trois semaines, après sa grave chute au Tour du Pays Basque, le Danois reprend confiance piano piano au Tour de Pologne, dont il menait toujours le classement général hier soir.

Quant à Remco Evenepoel, troisième sur le podium de la Grande Boucle, il profite de ses deux médailles d’or olympiques avant de songer à la suite. Les gros matous ne sont donc pas sur la ligne de départ de la Vuelta qui, comme à son habitude, récupère tout un tas de coureurs qui ont déjà été moulus à des degrés divers par les premiers mois de la saison.

Le schéma traditionnel de ce troisième grand Tour de la saison a ainsi amené plusieurs d’entre eux au pied du sanctuaire du Christ-Roi de la capitale portugaise à la recherche d’une rédemption, dans l’espoir de laver les échecs passés, notamment sur le Tour de France. Cela concerne principalement Primoz Roglic, qui a raté ses débuts sous ses nouvelles couleurs de Red Bull-Bora et qui a surtout encore été essoré par la machine à laver de juillet, avec deux chutes qui l’ont obligé à abandonner au matin de la 13e étape.

Des lieutenants libérés

Sur le papier, s’il peut évoluer à une altitude proche de son meilleur niveau, le Slovène est le favori de la course, qu’il a déjà gagnée à trois reprises (de 2019 à 2021) et où il chassera le record de l’Espagnol Roberto Heras (4 victoires). Mais il dit toujours se ressentir de ses gamelles du mois dernier, avec des douleurs au dos, et de celles-ci va dépendre son destin dans cette Vuelta. De ça et de sa capacité à rester sur son vélo jusqu’au bout.

Dans le même registre de l’expiation, on retrouve David Gaudu, qui essaiera de se remettre un peu à l’endroit, mais aussi Carlos Rodriguez (Ineos) et Felix Gall (Decathlon-AG2R La Mondiale), qui voudront également oublier leur dernier Tour, achevé respectivement aux 7e et 14e places, confirmer qu’ils ont la caisse pour tenir trois semaines et que leurs bons résultats de 2023 n’étaient pas aussi fugaces qu’une étoile filante dans un ciel d’été.

La Vuelta, dans son anticonformisme, va libérer certains lieutenants des chaînes du servage. Pile ce qui était arrivé à Sepp Kuss l’an passé, lui le fidèle vassal enfin affranchi de ses tâches de subalterne, qui avait pu jouer sa carte et remporter le Tour d’Espagne. Mais l’histoire de 2023 était un peu trop belle pour se répéter automatiquement et l’Américain, même s’il s’est imposé sur le Tour de Burgos, a été fantomatique cette saison, et il ne pourra pas compter sur le duo de luxe Vingegaard-Roglic pour le porter sur le trône.

Outre Mikel Landa, épatant dans le Tour (5e) malgré son rôle de soutien à Remco Evenepoel et qui sera cette fois leader, Adam Yates est le candidat le plus crédible pour reproduire le schéma de l’écuyer anobli lors de ce Tour d’Espagne, après avoir oeuvré pour Tadej Pogacar en juillet.

À condition que son équipe UAE ne se noie pas dans une querelle intestine pour le leadership, car Joao Almeida est également au départ avec de l’appétit, et que tout le monde tire dans le même sens dans un effectif qui regorge une nouvelle fois de talents, dont celui fou d’Isaac del Toro, qui va disputer son premier grand Tour. En filigrane, on retrouvera le duel entre les deux formations les plus puissantes du peloton, les Visma-Lease-a-bike de Sepp Kuss et Wout Van Aert, qui voudront effacer une saison bien en deçà de leurs espérances et de leur niveau de 2023, et les UAE qui, même sans Pogacar, voudront enfoncer le clou et réaliser sur les grands Tours le triplé que leurs rivaux néerlandais avaient empoché l’an dernier.

Un contingent de sprinteurs fin comme un anchois

Tout ça au fil d’un parcours lui aussi atypique, avec neuf arrivées au sommet, huit étapes répertoriées comme « de montagne », cinq de « moyenne montagne », cinq autres « accidentées ». Une seule de plaine, ce qui explique un contingent de sprinteurs au départ fin comme un anchois. Pour un total de plus de 61000 mètres de dénivelé positif, soit 8000 m de plus que le Tour de France cette saison, 15.000 m de plus que le Giro. La dernière illustration que la Vuelta demeurera une nouvelle fois insoumise.

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A. Ro. à Lisbonne

GAUDU: «Objectif, rejouer le général»

À l’image de David Gaudu, les Français auront quelques coups à jouer. Si la lutte pour le maillot rouge s’annonce tout de même compliquée, les victoires d’étape semblent à leur portée.

Les tout meilleurs coureurs français ne seront pas au départ de cette Vuelta, «coincés» par leurs obligations en équipe nationale, entre les JO – Valentin Madouas (2e), Christophe Laporte (3e), Julian Alaphilippe et Kévin Vauquelin – et les Championnats du monde de Zurich, fin septembre. Comme ce fut le cas sur Tour de France, les ambitions des Bleus devraient être limitées au classement général, même si l’on peut s’attendre à ce que Guillaume Martin, 13e en juillet, et David Gaudu (65e) essaient de s’accrocher le plus longtemps possible. Petit tour de l’horizon bleu.David Gaudu (au premier plan) et Guillaume Martin (derrière lui, maillot rouge), le 9 juin lors du Dauphiné.

GAUDU pour renaître

Après la claque du Tour de France et au milieu d’une saison compliquée depuis le début, David Gaudu va tenter de se remettre à l’endroit dans cette Vuelta. Le Breton a coupé trois jours après l’arrivée à Nice puis a repris sa préparation, avec notamment un travail sur la chaleur, chez lui dans le Sud. Hier matin, il se disait prêt à repartir au combat pour ferrailler avec les meilleurs. «L’objectif n° 1, c’est de rejouer le général, annonçait-il. On verra assez vite où je me situe, mais c’est toujours ce qui m’anime. J’ai vécu le Tour en regardant ça de loin, ça fait forcément un pincement au coeur. Réussir à entrer dans le top 10 me ferait énormément de bien, que ce soit en prenant des échappées ou en restant au contact des autres, on verra comment on pourra manoeuvrer.» Une victoire lui ferait aussi du bien, lui qui n’a gagné que deux fois sur un grand Tour. C’était d’ailleurs à la Vuelta, en 2020.

PARET-PEINTRE pour confirmer

Le schéma de course pourrait convenir au style offensif de Valentin Paret-Peintre, avec des parcours accidentés à foison, peu d’équipes avec les moyens de contrôler et donc beaucoup d’opportunités pour les échappées. À peu près l’environnement qui avait permis au cadet de la fratrie de s’épanouir sur le Giro, d’éclore et de remporter l’étape en haut de Bocca della Selva. L’équipe Decathlon-AG2R a des ambitions au général avec Ben O’Connor et Felix Gall, mais c’était déjà le cas en Italie, où l’Australien avait pris la 4e place. En plus, le Haut-Savoyard vient juste de réattaquer au Tour de Burgos, et il arrive donc avec de la fraîcheur.

COQUARD pour oublier

Le Tour de France a été compliqué pour la formation Cofidis, qui ne savait plus sur quel pied danser entre Bryan Coquard et Axel Zingle, avec au centre Cédric Vasseur, le manager, qui a eu tendance à régler ses comptes quand les micros se tendaient. Coquard a l’occasion d’effacer tout cela alors qu’en juin, il a remporté la deuxième victoire World Tour de sa carrière, au Tour de Suisse. Les opportunités pour les sprinteurs sont certes maigres, mais l’adversité l’est tout autant et le «Coq» passe bien les bosses, alors pourquoi pas ? Il faudra saisir l’opportunité de bonne heure, demain, lundi ou mercredi à Séville. Face à lui, Kaden Groves, Corbin Strong, mais surtout Wout Van Aert, revanchard et en reconquête.

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Ci sono 9 arrivi in salita Finale contro il tempo

17 Aug 2024 - La Gazzetta dello Sport - Verona

Scatta oggi da Lisbona (Por) l’edizione 79 della Vuelta. Conclusione domenica 8 settembre a Madrid: 21 tappe (le prime tre in Por togallo), 2 giorni di riposo, 2 crono, 9 arrivi in salita (contrassegnati con l’asterisco). Vetta più alta: Cuitu Negru (1847 metri). 

1a tappa, oggi: Lisbona-Oeiras, 12 km (crono individuale)
2a domani: Cascais-Ourém, 194 km
3a 19/8: Lousã-Castelo Branco, 191,2 km
4a 20/8: Plasencia-Pico Villuercas*, 170,5 km
5a 21/8: Fuente del Maestre-Siviglia, 17 7 km
6a 22/8: Jerez de la Frontera-Yunquera*, 185,5 km
7a 23/8: Archidona-Cordoba, 180,5 km
8a 24/8: Ubeda-Cazorla*, 159 km
9a 25/8: Motril-Granada, 178,5 km
10a 27/8: Ponteareas-Baiona, 160 km
11a 28/8: Padrón-Padrón, 166,5 km
12a 29/8: Ourense Termal-Manzaneda*, 137,5 km
13a 30/8: Lugo-Puer to de Ancares*, 176 km

14a 31/8: Villafranca del Bierzo-Villablino, 200,5 km
15a 1/9: Inf iesto-Cuitu Negru*, 143 km
16a 3/9: Luanco-Lagos de Covadonga*, 181,5 km

17a 4/9: Arnuero-Santander, 141,5 km
18a 5/9: Vitoria-Maeztu/Parque Natural de Izki, 179,5 km
19a 6/9: Logrono-Alto de Moncalvillo*, 173,5 km
20a 7/9: Villarcayo-Picòn Blanco*, 172 km

21a 8/9: Dist. Telefonica/Madrid-Madrid, 24,6 km (cr. ind.)

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