Place au dessert


16 Sep 2024 - L'Équipe
LUC HERINCX

Le doublé Giro-Tour déjà digéré et l’erreur à Québec oubliée, Tadej Pogačar a couru en patron pour s’imposer à Montréal hier. Un bel avertissement à deux semaines des Mondiaux.

Pogacar est déjà «focalisé» sur ce maillot arc-en-ciel qui est l’un des seuls à encore lui résister

MONTRÉAL – Même avec un tour en moins que d’habitude, dans la touffeur, et en ralentissant pour taper dans les mains de son staff et de son ami Michael Matthews (Jayco-AlUla), Tadej Pogačar s’est imposé hier à Montréal avec le plus gros écart en quatorze ans d’histoire de Grands Prix canadiens. Vingt-quatre secondes sur l’Espagnol Pello Bilbao, c’est abyssal sur un tel circuit et cela prouve que le Slovène a passé plus de temps sur une selle que sur une serviette de plage ces dernières semaines.Et Pogačar l’emporta à sa maniere, après un raid final en solitaire de 23 km. Implacable.

« Même si je m’entraîne très bien à la maison, j’avais besoin de rythme avant les Mondiaux», disait-il pour justifier sa présence au Canada, mercredi. En course, Pogačar s’entraîne encore, mais en s’amusant: sa célébration sur la ligne, la main à peine levée et paume vers l’avant, référence à la statue George-Étienne Cartier de Montréal, se marrait-il en conférence de presse, prouvait qu’il avait eu le temps d’admirer le paysage pendant que ses coéquipiers d’UAE Emirates se relayaient pour forcer à l’abandon la moitié du peloton. «L’équipe a fait ce qu’il fallait» , analysait-il de ce travail qui lui a permis d’attaquer à deux tours (23, 3km) de la fin. Sans la moindre résistance, puisque seuls Matteo Jorgenson (Visma-Lease a Bike) et Julian Alaphilippe (Soudal-QuickStep) se sont accrochés pendant maximum deux mètres avant de se ranger pour se focaliser sur la bagarre pour la deuxième place.

Une répétition à deux semaines du Championnat du monde à Zurich en Suisse bien plus satisfaisante que sa reprise vendredi, donc. « Aujourd’hui (hier) m’a donné beaucoup de confiance, confiait le Slovène après son 22e succès de la saison. Au Grand Prix de Québec (7e), je me suis surpris avec de super bonnes jambes donc j’étais déçu de ne même pas faire podium. Mais c’est une course qui me correspond moins.»

À peine le temps de célébrer sa victoire car d’ici aux Mondiaux (le 29septembre), le temps est désormais compté. Rentré dans la nuit en Europe, Pogacar est déjà «focalisé» sur ce maillot arc-enciel qui est l’un des seuls à encore lui résister. «Les chances de gagner sont là, assurait-il. J’ai fait podium l’an dernier (à Glasgow) sur un parcours qui me correspondait moins. Ce Championnat du monde est l’un de mes principaux objectifs depuis décembre.»

Et pour y parvenir, personne ne semble lui avoir tenu rigueur de son absence aux Jeux Olympiques à Paris puisqu’il devrait être entouré d’une équipe slovène de luxe. Outre son coéquipier chez UAE, Domen Novak, champion national et encore épatant dans son travail de sape hier, Pogačar aura le soutien de Primoz Roglic, récent vainqueur de la Vuelta, de Matej Mohorič, offensif à Montréal, et de Jan Tratnik, 8e des JO. La table est dressée.

***

Alaphilippe prêt pour la Suisse

MONTRÉAL – Ce prix n’existe pas au Québec, mais Julian Alaphilippe aurait certainement été désigné le plus combatif des Grands Prix canadiens, cette semaine. 81e après avoir payé ses efforts au pied de la colline de Québec, vendredi, le Montluçonnais de 32 ans a encore multiplié les efforts dans le final, hier, et s’est vu récompenser d’un podium en réglant le sprint du petit peloton.

« Il fait beaucoup de bien, soufflait le coureur de Soudal-QuickStep après la course. Quand je vois les deux coureurs devant moi et en ayant fait une course parfaite tactiquement, je ne pouvais pas espérer mieux. Je suis dans le bon timing, content de ma condition. »

Et motivé pour la « fin de saison » , sans désigner clairement les Mondiaux de Zurich dans deux semaines (29 septembre) qui seront son prochain gros objectif, en témoigne le programme des prochains jours : « J’aimerais gagner encore un peu de force et de résistance, mais il faut surtout que je récupère bien. J’ai fait beaucoup d’efforts au Tour de Grande-Bretagne, ici aussi, en plus il y a le décalage horaire. La priorité va être de récupérer. » Le double champion du monde (2020 et 2021), qui continue sa montée en puissance depuis sa victoire salutaire au Giro, gardera aussi du rythme en courant la Primus Classic en Belgique, samedi, avant de représenter l’équipe de France en Suisse, où est d’ailleurs basée sa future équipe, Tudor.

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