Invincibles au ralenti


Invincibles au ralenti

Les Lillois ont égalé la meilleure série d’invincibilité de leur histoire, à l’Abbé-Deschamps, mais n’avancent plus en Ligue 1. Bruno Genesio a pointé du doigt certains comportements.

"Ceux qui ont envie de jouer pour le LOSC, 
qu’ils le disent clairement"
   - BRUNO GENESIO

11 Jan 2025 - L'Équipe
NATHAN GOURDOL

AUXERRE – S’il est entré dans l’histoire en égalant la meilleure série d’invincibilité de l’histoire du LOSC (19 matches toutes compétitions confondues), un record qui datait de plus de cinquante ans (voir cidessous) à une époque où le club était en D2, Bruno Genesio avait la mâchoire serrée en quittant la pelouse de l’Abbé-Deschamps hier. «Il y avait moyen de faire nettement mieux, pestait-il après avoir serré la main d’un Christophe Pelissier qui a parfaitement contrecarré ses plans. Je dis souvent qu’on n’a que ce qu’on mérite: on ne méritait pas mieux ce soir. On ne fait pas 100% en ce moment .»58e minute : Théo De Percin repousse le penalty tiré par Jonathan David.

Tandis que le LOSC avait l’occasion de monter sur le podium en cas de succès, après le nul de Monaco en début de soirée (2-2, à Nantes, voir pages2-3), les Dogues ont encore raté la marche avec un manque d’efficacité criant, et aussi pas mal de mauvais choix dans les trente derniers mètres. Jonathan David, si brillant fin 2024, a encore été l’incarnation de cette disette, dans la lignée des a performance très en dessous des es capacités contre Nantes la semaine dernière (1-1). Le buteur canadien a même réussi à faire pire en ratant un penalty, alors qu’il est spécialiste de l’exercice. Théo De Percin a ainsi été le héros de la soirée icaunaise (voir ci-contre) en plongeant sur sa droite pour repousser le seul tir de David de la rencontre (58e). «Ce match ressemble cruellement à nos derniers, avec une maîtrise jusqu’aux 20-25 mètres, mais un manque d’efficacité et d’agressivité ensuite », a ajouté Genesio, avant d’asséner un message assez explosif. « On est en janvier, c’est toujours particulier. Je vais être clair : ceux qui ont envie de jouer pour le LOSC, qu’ils le disent clairement. S’ils n’ont pas envie ou pas suffisamment envie, il faut aussi qu’ils le disent pour qu’on puisse ajuster avec le président. Je ressens une petite différence dans l’esprit du groupe. Ça me taquine. » « Je ne vais pas vous donner de noms, je ne suis pas complètement fou», a-t-il ajouté, agacé.

Qui pouvait-il viser? Angel Gomes, en fin de contrat et auteur d’une entrée mièvre ? David, lui aussi en fin de bail et transparent sur ce début 2025 ? Mohamed Bayo, encore décevant ? Edon Zhegrova, encore absent ? Difficile d’ être catégorique, mais le technicien a annoncé qu’il allait parler avec le président Olivier Létang pour changer des choses au mercato. Son équipe a joué plus d’une demi-heure en supériorité numérique, après l’expulsion de Paul Joly, mais n’a pas trouvé la clé, malgré les entrées de Gabriel Gudmundsson, Angel Gomes, Thomas Meunier, Osame Sahraoui et Bayo. Pourtant, son choix de passer du 4-2-3-1 au 4-3-3 en début de rencontre avait été intéressant dans le contenu.

Avant son marathon de six matches en trois semaines, qui débutera à Marseille mardi en 16es de finale de Coupe de France, le LOSC va devoir trouver l’électrochoc offensif, car son invincibilité ne masque pas son petit rythme, même si l’assise défensive reste rassurante (septième clean-sheet en L1). « Il a seulement manqué l’efficacité » , a résumé Lucas Chevalier, qui a rappelé que son boulot à lui n’était pas de marquer. Les Lillois restent sur trois nuls de rang en L1 et quatre de suite à l’extérieur. Une cadence insuffisante pour un candidat à la Ligue des champions.

***

POURQUOI JOLY A ÉTÉ EXPULSÉ

À la 54e minute, Hakon Haraldsson a été retenu par le maillot par Paul Joly, alors qu'il tentait de reprendre un centre d'Ayyoub Bouaddi, seul face au but de Théo De Percin. Le VAR a été sollicité et l’arbitre Gaël Angoula a sifflé un penalty pour les Lillois, avant d'expulser Joly en vertu de la loi 12 du règlement de l'arbitrage. Celle-ci stipule que si un joueur commet une faute contre un adversaire dans sa propre surface de réparation pour annihiler une occasion de but manifeste, l'arbitre doit accorder un penalty et avertir le joueur fautif sauf si, notamment, la faute commise consiste à tenir, tirer ou pousser un adversaire, auquel cas le joueur doit être exclu.



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