Chavirés de bonheur
Les célébrations des joueurs, du staff et des dirigeants parisiens ont été à la hauteur de leurs longues attentes. Un après-match marqué par l’envahissement du terrain par des supporters.
"On la ramène à la maison!"
- MARQUINHOS, 'CAP'ITAINE DU PARIS-SG
DEUX AUTRES FINALES POUR LE PARIS-SG
1 Jun 2025 - L'Équipe
LOÏC TANZI
MUNICH (ALL) – Des larmes, forcément. Beaucoup de larmes. Des sourires que les prochains jours ne sont pas près d’effacer. Des accolades, des prières, et une fête emportée dans la nuit munichoise. Personne au PSG n’oubliera ce 31mai 2025. Cette joie et le soulagement d’une quête qu’on pensait si lointaine il y a quelques mois.
Comme un symbole, portés dans le ciel allemand, Presnel Kimpembe et Marquinhos, les deux plus anciens de l’effectif, ont eu droit à un moment à part. Comme pour effacer toutes ces années de souffrance, pour enfin réussir à atteindre ce graal. Les Parisiens avaient tellement axé leur préparation sur le contrôle de leurs émotions qu’ils ont fini par tout lâcher une fois la rencontre terminée. Un par un, ils se sont jetés dans les bras de Luis Enrique, lui aussi les yeux embués, conscients de l’impact de l’Espagnol sur une soirée magique. « C’est la deuxième pour vous ! » , lui lançait Warren ZaïreEmery. Même Luis Campos, le conseiller sportif du club, y est passé.
Un peu plus loin, posté sur le podium de la remise du trophée, Nasser al-Khelaïfi devait garder encore un peu de réserve, mais n’arrivait pas vraiment à cacher un immense sourire et un regard ému envers ceux qui venaient de lui offrir un rêve professionnel poursuivi depuis quatorzeans. Le câlin avec Luis Enrique avait une saveur particulière, celle d’un choix réussi il y a deux ans.
Le temps pour les Parisiens de réserver une haie d’honneur aux perdants, dont les larmes ne coulaient pas de la même manière, et pour ces vingt-deux grands hommes de récupérer leur médaille d’or, de toucher ou d’embrasser cette Ligue des champions tant rêvée.
Marquinhos pouvait enfin lever la coupe aux grandes oreilles le plus haut possible, après avoir laissé couler quelques larmes, vite remplacées par un énorme sourire et une langue tirée. « Je vous aime, je n’ai plus de force, a-t-il dit ensuite au micro de Canal+. Je voulais trop ça. Regardez tous les supporters qui sont là, au Parc des Princes, partout dans le monde, merci à eux pour leur énergie. Je vous aime ! On la ramène à la maison!»
Emporté par un élan de bonheur – et un manque de lucidité –, le public parisien a voulu lui aussi venir toucher un trophée tant désiré en envahissant le terrain, ce qui est interdit. Tant et si bien que la coupe a dû être exfiltrée et ramenée dans les vestiaires rapidement, créant de la confusion et marquant la fin des célébrations sur la pelouse. Une heure plus tard, toutefois, des joueurs et leur proches, ainsi que Luis Enrique, s’y promenaient encore. Avec l’envie que ces instants durent longtemps.
ÉÀ la faveur de son succès en finale de la Ligue des champions, hier, face à l’Inter Milan (5-0), le Paris-SG disputera la finale de la Supercoupe d’Europe face à Tottenham, vainqueur de la Ligue Europa, le 13 août à Udine (Italie).
Les Parisiens sont aussi qualifiés pour la finale de la Coupe intercontinentale, programmée le 17 décembre.
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Le programme des festivités aujourd’hui
Après avoir passé la nuit à Munich, les Parisiens atterriront vers 16 heures à l’aéroport Paris-Charlesde-Gaulle. Ils sont attendus à 17 heures pour une parade sur les Champs dont ils remonteront la partie haute devant une jauge établie à 110 000 spectateurs.
Les nouveaux champions d’Europe seront reçus à 19 heures à l’Élysée par le président de la République Emmanuel Macron pour une réception d’une heure. Ils se rendront enfin au Parc des Princes à 21 heures pour célébrer leur victoire avec leurs supporters.
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NICOLAS SBARRA
L’UEFA donne la réplique
Si le trophée original de la Ligue des champions a été soulevé à Munich hier, le PSG ne conservera pas cette version, qui retournera au siège de l’instance, à Nyon.
Le PSG défilera sur les Champs-Élysées cet après-midi. Une façon d’honorer ses joueurs, son staff, et de présenter à ses supporters le trophée tant attendu de la Ligue des champions. Mais il ne s’agira pas de la même « coupe aux grandes oreilles » que celle que Marquinhos et ses coéquipiers ont soulevée hier à l’Allianz Arena de Munich.
Le lauréat de la C1 emporte en effet une réplique, quand l’original retrouve sa place au siège suisse de l’UEFA, à Nyon, sur les rives du lac Léman. Quelques clubs ont tout de même pu conserver une «vraie» version. En premier lieu le Real Madrid, en 1966, dans la foulée de son sixième succès. Un trophée « aux petites oreilles » fourni en 1955 par L’Équipe, qui a créé la compétition, alors dénommée Coupe des clubs champions européens (une mention qui apparaît toujours sur le trophée actuel).
Une autorisation nécessaire pour faire sortir le trophée du pays
Depuis, il y a eu cinq autres moutures puisqu’une réglementation instaurée en 1968-1969 a permis aux clubs de conserver l’original s’ils remportaient le titre à cinq reprises ou trois fois d’affilée. L’Ajax Amsterdam (1971, 1972, 1973), le Bayern Munich (1974, 1975, 1976), l’AC Milan (1963, 1969, 1989, 1990, 1994) et Liverpool (1977, 1978, 1981, 1984, 2005) en ont profité.
La version actuelle est ainsi sortie des ateliers en 2006, affichant 7,5 kg sur la balance, pour 73,5 cm de haut (des mensurations valables aussi pour les répliques). Sauf nouveau changement dans les textes de l’UEFA, une septième version ne devrait pas être commandée. Depuis 2008-2009, la règle a été modifiée et les «serials vainqueurs » ne peuvent plus conserver l’original (ce à quoi le Real aurait pu prétendre avec ses trois victoires entre 2016 et 2018). Les répliques, elles, ne peuvent pas circuler librement. Elles « doivent rester en tout temps sous le contrôle du club en question et ne doivent pas quitter le pays du club sans l’accord préalable écrit de l’UEFA» , est-il indiqué dans le règlement de l’instance, qui précise que les clubs doivent même « répondre à toute demande de l’administration de l’UEFA de confirmer l’emplacement des répliques» .
La confédération européenne ne souhaite pas non plus que son trophée soit associé à un tiers. Elle précise que « les clubs ne doivent pas permettre qu’une réplique du trophée soit utilisée dans un contexte qui accorderait une visibilité » à un sponsor ou un partenaire commercial. L’UEFA ne plaisante pas avec son image.
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