BIXENTE LIZARAZU: «Luis Enrique les a rassurés»


Le champion du monde 1998, subjugué par la performance extraordinaire du PSG, souligne notamment le rôle crucial de l’entraîneur dans la gestion de ses jeunes joueurs.

“On ressentait chez lui (Marquinhos) une rage particulière, il était comme habité ''

«Que pensez-vous du terme de “chef-d’oeuvre” pour caractériser ce qu’a réussi le PSG dans cette finale ?La joie de Luis Enrique et de Senny Mayulu, auteur du 5e but parisien, hier lors de la finale de la Ligue des champions.

1 Jun 2025 - L'Équipe
LUC HAGÈGE

On peut en effet l’employer. Car avoir autant demaîtrise dans une finale, cela n’existe pas enfait ! Les Parisiens n’ont pas eu un seul moment de doute, ils ont tout maîtrisé, àtous les niveaux, technique, athlétique et tactique, dans le contrôle du ballon, dans les attaques placées oules transitions, dans le pressing et le contre-pressing… J’ai eul’impression d’assister à une opposition entre une équipe de jeunes fougueux et enthousiastes et uneautre très âgée, complètement dépassée. C’est d’ailleurs incroyable que l’Inter Milan soit passée à côté des on match à ce point-là. Mais c’est vrai que gagner 5-0 une finale de Ligue des champions, je peux dire, avec le sourire et pour le clin d’oeil, que ça peut se comparer avec le fait de remporter 3-0 une finale de Coupedumonde( ce que “Liza” afait avec les Bleus contre le Brésil en 1998).

Quels joueurs parisiens symbolisent lemieux ce triomphe absolu ?

Sur cette finale, j’ai justement identifié trois symboles forts dans trois domaines différents. Achraf Hakimi, auteur du premier but ( 12e) et qui a dix poumons, a symbolisé la très nette supériorité athlétique du PSG, Désiré Doué, c’est la marque d’un talent absolu et Ousmane Dembélé, le symbole de l’altruisme. Détaillons les prestations des deux attaquants français. Que dire dec elle de Doué (19ans), auteur d’un doublé (20e, 63e) et d’une passe décisive (12e)

Ila une incroyable insouciance. Celle de tenter des gestes techniques improbables et difficiles dans un match à très haute pression, des petits ponts, des passements de jambe, des roulettes et de les réussir. Il a progressé à une vitesse incroyable sur ces derniers mois, gagnant beaucoup en efficacité et il a en plus une margede progression énorme.

Quant à Dembélé, auteur de deux passes décisives et d’une avant-dernière passe (une superbe talon na de ), a-t-il accompli un grand pas vers le Ballon d’Or ?

Sans doute, mais ce n’est pas tellement le sujet pour l’instant. Je veux surtout souligner son extraordinaire état d’esprit, son altruisme. Au-delà deses passes décisives, il aété monstrueux dans sa capacité àfaire le pressing sur le gardien Yann Sommer, pour gêner ses relances. À l’image de “Kvara”, auteur du quatrième but ( 73e) et lui aussi exemplaire dans le combat, il aété très important dans ce succès, sans forcément être brillant. Il montre des choses qu’il ne montrait pas avant oùil était parfois un peu dilettante. Il dégage désormais une agressivité et une rage devaincre exceptionnelles. Et son replacement dans l’axe depuis décembre est l’une des grandes réussites de Luis Enrique.

Sur lequel vous avez été parfois sceptique. Comment analysez-vous la part deresponsabilité du coach espagnol dans ce triomphe ?

Ila eu bien sûr un déclic lors du renversement réussi contre Manchester City ( de 0-2 à4-2, en phase de ligue, le 21 janvier). Cequi a changé de sa part est l’acceptation de pouvoir jouer aussi à fond sur la transition, tout en restant très fort sur les attaques placées. Il y amaintenant énormément de variété et cela ne ronronne plus comme parfois la saison dernière ou même en début de saison. Et sur le plan mental, il a joué un rôle fondamental par son discours visant à en lever dupoids àsa jeune équipe. Il a désacralisé l’obligation absolue de remporter la Ligue des champions àtout prix. Il ad’abord insisté sur la volonté d’être exigeants avec euxmêmes, d’avoir l’envie de progresser et qu’ainsi, cela viendrait. Il a amené du recul et dela sérénité. Il les a rassurés.

Et le capitaine, Marquinhos, qui a connutant de désillusions, a enfin pu être récompensé.

On ressentait chez lui une rage particulière, il était comme habité. Dansle passé, il a parfois un peu surjoué son rôle de hâbleur, mais là, il a montré qu’il était très costaud mentalement. Maintenant, lui et sa jeune équipe vont devoir digérer ce succès et aller à la Coupe du monde des clubs après cette victoire est complètement inédit et nesera pas simple à gérer…»

***

EN BREF

BIXENTE LIZARAZU
55 ans
Ex-latéral gauche de Bordeaux, de l’Athletic Bilbao, du Bayern Munich et de Marseille.
97 sélections (1992-2004), 2 buts.
Vainqueur de la Coupe du monde ( 1998) et de l’Euro ( 2000).
Vainqueur de la Ligue des champions (2001).
Consultant L’Équipe, TF1 et Ici (exFrance Bleu).

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