Pogacar fidèle à lui-même


Tadej Pogacar a passé les 67 derniers kilomètres 
du parcours seul devant un public médusé et conquis.

Le Slovène, ravi de son séjour rwandais, avait un plan, lancer la bataille de loin. Il s’y est tenu, même si les dernières montées, en solitaire, lui ont pesé.

“J’ai eu des doutes mais je devais continuer, 
car j’avais encore des ressources. 
Finalement, le plus dur fut le dernier tour '

“Ça restera pour moi une expérience incroyable, 
ici, en Afrique (…) je n’oublierai jamais ce séjour ''

   - TADEJ POGACAR

29 Sep 2025 - L'Équipe
PHILIPPE LE GARS

KIGALI – En fin de semaine dernière lors de sa conférence de presse, Tadej Pogacar avait regretté que le mont Kigali soit trop loin de l’arrivée, estimant que «ça aurait pu être amusant s’il avait été plus près» .Tadej Pogacar a passé les 67 derniers kilomètres du parcours seul devant un public médusé et conquis.

Mais le Slovène n’est pas du genre à cogiter trop longtemps. Sans doute avait-il déjà son plan en tête, car à défaut de s’amuser sur les pentes du mont Kigali, il était convaincu que c’était là qu’il fallait provoquer la première sélection, peut-être même la seule. «Pourtant tout le monde n’était pas d’accord chez nous, affirmait-il après la course. Mes coéquipiers les plus expérimentés m’ont dit de ne pas attaquer, mais je me sentais très bien. J’espérais pouvoir sortir là avec un petit groupe parce que le parcours était dessiné pour qu’il y ait des dégâts à cet endroit, il était donc fait pour moi. Je suis content d’avoir alors pris la course en main. Avec Juan Ayuso et Isaac Del Toro (ses coéquipiers cette saison chez UAE), rouler tous les trois le plus longtemps possible était le scénario parfait. Mais Juan a eu des problèmes dans le mont Kigali et Isaac des soucis d’estomac, il me semble.»

Il restait alors 66 kilomètres à parcourir et le Slovène se retrouvait seul à l’avant, face à ses responsabilités. Pas de quoi l’affoler – il a plutôt l’habitude de ce genre de situation –, mais «j’étais soulagé d’en finir, reconnaissait-il, car gérer cette échappée tout seul n’était pas évident. Les montées devenaient de plus en plus difficiles mais aussi les descentes. J’ai eu des doutes mais je devais continuer, car j’avais encore des ressources. Finalement, le plus dur fut le dernier tour.»

Il était surtout soulagé d’avoir atteint son objectif. « Je suis très fier qu’on ait réussi à aller au bout avec l’équipe pour garder ce maillot. Le défendre sur un tel parcours, le plus dur que j’aie fait sur des Mondiaux, était mon grand objectif de la saison.»

Il avait bien du mal à comparer ce titre avec celui de Zurich, l’an passé. « Les deux sont spéciaux. L’an passé, c’était la première fois, mais défendre son titre est toujours une des choses les plus dures à faire. On est venus au Rwanda, le voyage a été long, comme la préparation, juste pour garder ce maillot. Ça restera pour moi une expérience incroyable, ici en Afrique.»

Tadej Pogacar, contrairement à ses principaux rivaux Jonas Vingegaard ou Mathieu Van der Poel, n’a pas hésité à faire ce voyage aussi pour écrire l’histoire. « Ici, dès mon arrivée, tout a été différent de ce que je connaissais auparavant, mais dans le bon sens. On a fait des sorties d’entraînement magnifiques avec Urska (Zigart, sa compagne, 23e de la course femmes samedi) et mes équipiers, on a profité de cet environnement que nous ne connaissions pas. Je n’oublierai jamais ce séjour.»

Il en négligeait presque ses états d’âme pendant le Tour de France, où il n’avait pas caché sa lassitude après son quatrième succès. «Finir un grand Tour fatigué, c’est normal, j’espère que je n’étais pas le seul. Ensuite, pendant l’été, c’est difficile de couper complètement le vélo trop longtemps. En partant en vacances deux semaines, on perd beaucoup de sa forme. Donc j’ai pris huit jours tranquille, et je suis reparti me préparer. Notre organisation avec Urska nous a aussi pesé, son programme de courses ne coïncide pas tout le temps avec le mien.»

Hier soir, dès 19heures, il était déjà à l’aéroport, direction l’Europe et Monaco, avec deux derniers objectifs en tête: le Championnat d’Europe dimanche et le Tour de Lombardie le samedi suivant (le 11octobre). «Mais je suis soulagé de ne pas avoir à ranger mon armoire, le maillot (arc-enciel) gardera sa place.»

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