AKLIOUCHE - Le temps des attentes
Maghnes Akliouche lors du match nul
contre Tottenham à Monaco (0-0), le 22 octobre
AKLIOUCHE - Décollage attendu
Devenu international, le milieu offensif de Monaco, capitaine à Brest vendredi, suscite beaucoup d’attentes au sein d’un collectif en jachère. Sans pouvoir toujours les satisfaire.
“(Akliouche) paie aussi le manque d’efficacité
offensive de Monaco en général"
- RICARDO FATY, ÉDUCATEUR
À L’INF CLAIREFONTAINE
9 Dec 2025 - L'Équipe
21 h CANAL + SPORT
ANTOINE MAUMON DE LONGEVIALLE, ROMAIN LAFONT et FLAVIEN TRÉSARRIEU
La rançon de la gloire, en somme. Maghnes Akliouche suscite des attentes immenses de la part des supporters monégasques et, forcément, le sentiment de déception n’est jamais très loin. C’est normal, en même temps. Le milieu offensif à la gueule d’ange est devenu en septembre international français, il a commencé lors des deux derniers rassemblements à entrer dans la rotation chez les Bleus et il a même inscrit son premier but, en Azerbaïdjan (3-1).
Principale valeur marchande de l’AS Monaco, le natif de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) continue d’avoir une belle cote et d’être suivi par de grosses écuries, à l’instar d’un Manchester City qui songeait à le recruter cet été et n’a pas renoncé à le faire venir à court terme. Le joueur de 23 ans (sous contrat jusqu’en 2028) a même porté le brassard au coup d’envoi du déplacement de l’ASM à Brest, vendredi (0-1).
Mais dans le sillage d’un paquebot monégasque décidément imprévisible, le capitaine a coulé au stade Francis-Le Blé. Comme le résumé d’une saison où il alterne les prestations de classe, comme contre Strasbourg (3-2), Tottenham (0-0) ou à Nantes (5-3), et d’autres beaucoup plus neutres comme contre Lens (1-4) ou à Rennes (1-4). Et où son manque de stats continue à être palpable: s’il a signé deux passes décisives à Bodo (1-0) et Paphos (2-2) en C1, il n’a été directement impliqué sur des buts que lors d’une seule des douze dernières journées de L1.
6e joueur de champ le plus utilisé en L1
« Sa saison est un peu en dents de scie, reconnaît Ricardo Faty, éducateur à l’INF Clairefontaine et consultant pour Ligue 1+,
Il te livre des matches de haut niveau, comme Paphos, où il était vraiment intéressant. Mais selon son positionnement, il y a des moments où il peut être un peu en dedans. Est-ce par manque de fraîcheur ou parce qu’il a sur le dos le poids d’avoir la création dans le jeu ?»
Les deux pistes méritent d’être explorées. Akliouche est le seul Monégasque à avoir passé la barre des 1500 minutes, cette saison, toutes compétitions confondues. Il est même le sixième joueur de champ de notre Championnat le plus utilisé depuis le mois d’août. La thèse d’un coup de mou passager n’est donc pas à exclure. Quant à la seconde piste, l’ex-milieu de l’ASM Édouard Cissé image: « Un crack a besoin d’être stimulé “footballistiquement” et/ou se fondre dans le collectif. (Rayan) Cherki confirme cela depuis qu’il est à Manchester City. Il est UN parmi d’autres. »
Et autour d’Akliouche, en ce moment, ce n’est pas fameux : Mika Biereth est en panne de but et de confiance, Takumi Minamino alterne efficacité et grossiers ratés, tandis qu’Ansu Fati marque le pas.
Présent en bord terrain à Brest vendredi, Ricardo Faty reprend : « Il paie aussi le manque d’efficacité offensive de Monaco en général. Et je pense qu’il se cherche aussi un peu tactiquement du fait du changement de coach et du positionnement qu’on lui demande. C’est quelque chose qui peut perturber un créateur. Contre Brest, je voyais qu’il cherchait sa position. On sentait qu’il y avait chez lui de la frustration de ne pas être plus trouvé.»
L’arrivée de Sébastien Pocognoli a forcément bouleversé ses repères. Le 4-4-2 presque immuable d’Adi Hütter a laissé dans un premier temps la place à un 3-4-2-1 auquel les joueurs ont eu du mal à s’adapter. Et qui a à nouveau été abandonné depuis trois matches pour un 4-2-3-1.
Au-delà des considérations tactiques, en attend-on trop d’un joueur dont les fulgurances continuent d’être un régal pour les yeux mais moins pour le tableau d’affichage ? « On en demande à tous les joueurs,
Alors oui, peut-être plus à certains qu’à d’autres, notamment au capitaine, pour maintenir le groupe à flot. On demande aux leaders techniques de prendre des initiatives. Après, c’est la constance. Je ne prends pas seulement Maghnes, mais chacun dans son registre, on attend plus de constance. »
Pour autant, Faty n’est pas inquiet : « Il est en évolution, il n’est pas en train de stagner. Sa prestation contre l’Azerbaïdjan l’a montré, son entrée en Islande ( tembre) aussi
Même si ça reste des matches “faciles”, montrer de belles choses à ce niveau de compétition n’est jamais anodin, ça prouve qu’il est en progression.»
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