Le Paris FC s’agrandit pour poursuivre son ascension

En modernisant son centre d’entraînement, le club promu en Ligue 1 cette saison souhaite faire de la formation l’un des piliers de son projet.

« À terme, il faut que nos centres de formation féminin 

et masculin soient parmi les meilleurs en France » 

   - Pierre Ferracci président du Paris FC

9 Dec 2025 - Le Figaro

Thibaud Jouffrit

Le Paris FC franchit un nouveau cap. Le club parisien a présenté ce lundi - par la voix de son président, Pierre Ferracci, et celle d’antoine Arnault, représentant de sa famille propriétaire via sa société Agache SCA - son projet d’extension et de modernisation de son centre d’entraînement. Celui-ci va s’étendre dans le parc du Grand-godet, situé sur trois communes voisines du Val-de-Marne (Orly, Choisy-le-roi et Villeneuve-le-Roi), où il est installé depuis 2018. De quatre terrains de football sur huit hectares, le site réservé au Paris FC va passer d’ici à 2028 à une superficie de 16 hectares, avec cinq nouveaux terrains dont trois disponibles dès la saison prochaine.

« Le Paris FC est un club mixte qui accorde beaucoup d’importance au football féminin à côté de l’équipe masculine. Cette extension est une nécessité sportive et économique. Nous allons ainsi donner à nos deux équipes d’élite, mais aussi aux deux centres de formation et à nos équipes de jeunes, la possibilité de travailler dans de meilleures conditions », s’est réjoui Pierre Ferracci lors d’une conférence de presse organisée en présence d’élus locaux et de Valérie Pécresse, présidente de la région Îlede-france.

Vantant « un projet durable », le président du promu en Ligue 1 assure que « tout a été pris en compte pour s’implanter le plus naturellement possible sur ces nouveaux espaces », qui vont « privilégier la sobriété et l’autonomie ». En compensation, le club et la famille Arnault s’engagent à recréer dans le même temps des espaces à disposition de la population locale dans le parc Nungesser à Villeneuve-le-roi (9 hectares) et le parc Bouvray à Orly (4 hectares). Une condition sine qua non pour obtenir le soutien de la région, avec laquelle les discussions remontent à un peu plus d’un an.

« Je suis garante de cette compensation écologique. La région a investi 2 millions d’euros pour ce centre d’entraînement. Ces infrastructures amènent à l’inclusion, à l’éducation, à l’égalité des chances et à l’ascenseur social pour des milliers de jeunes qui participent à l’écosystème sportif», a déclaré Valérie Pécresse, pour qui le Paris FC « incarne l’est francilien». Et la présidente du conseil régional de l’île-de-france d’ajouter sur les perspectives dans la capitale : « Nous sommes la première région du monde en matière d’émergence de jeunes dans le football. Notre pépinière de talents en Île-de-france, qui ne peut se comparer qu’au Brésil, ne cherche qu’à éclore. Et pour que cette pépinière éclose, il nous faut des infrastructures. »

Profiter du vivier local pour continuer à grandir, telle est donc l’ambition avouée du Paris FC, officiellement acquis par la famille Arnault en novembre 2024. Depuis, le club a obtenu sa montée en Ligue 1 puis a remporté la Coupe de France féminine face au PSG, la saison passée. Mais Antoine Arnault persiste et signe : développer la formation est «la clé de voûte du projet.»

Autrement dit « une étape encore plus importante » que les succès récents qui ont accompagné les deux équipes élites.

« Trop souvent, les joueurs franciliens partent de l’île-de-france pour se développer ailleurs, parfois à l’étranger. Il faut travailler avec ce tissu local », insiste le fils de Bernard Arnault. Resté discret sur les modalités de financement - avançant simplement avec le président Ferracci «un investissement significatif qui porte sur les trois prochaines années» - l’homme d’affaires affirme que l’extension du centre d’entraînement parisien sera « du gagnantgagnant-gagnant.» «Le club pourra encore mieux performer avec des installations à la hauteur d’une future grande équipe de Ligue 1, ce que le Paris FC espère devenir. Les habitants des communes avoisinantes verront cela aussi d’un très bon oeil et les élus locaux présents ici sauront en témoigner. Enfin, le dernier gagnant dans l’histoire est notre jeunesse, dans le sport féminin comme masculin. Les jeunes méritent d’éclore au plus près de là où ils vivent. Nous serons dignes de la confiance qui nous a été accordée », résume Antoine Arnault, remerciant au passage tous les acteurs qui ont oeuvré à la modernisation du site.

Ce fut le cas de Red Bull, actionnaire minoritaire (10,6 %) du Paris FC. Aux commandes des clubs de Salzbourg (Autriche) et de Leipzig (Allemagne), la société autrichienne a récemment prouvé ses compétences en ce qui concerne la formation et la post-formation de joueurs. « Les représentants de Red Bull ont été plus que des conseillers sur le sujet. Ils ont été très actifs et étaient les premiers à venir ici pour visiter les lieux, révèle Antoine Arnault. Notre idée est d’avoir un partenaire qui est sachant. Donc, oui, ils ont eu leur mot à dire, comme à l’époque lors du changement de stade (de Charléty à Jean-bouin lors de la montée en Ligue 1, NDLR) .»

Dans sa logique de progression « étape par étape », dixit son président, le Paris FC voit les choses en grand. Sans pour autant se précipiter ni donner d’objectifs chiffrés et datés. « À terme, il faut que nos centres de formation féminin et masculin soient parmi les meilleurs en France, avance Pierre Ferracci.

Nous sommes plus avancés du côté de l’équipe féminine (3e de Première ligue française, participation à la Ligue des champions), mais ça va venir progressivement pour l’équipe masculine (14e de Ligue 1). » Qui défiera, le 4 janvier prochain, lors du premier derby de la saison, le PSG, son imposant voisin. Et son futur rival sur tous les terrains ?

« Le PSG est installé en haut du football européen, conclut Ferracci, interrogé sur l’inévitable comparaison. On n’a pas trop de soucis pour créer une alternative et un projet différent. Avec l’enjeu de la formation et cet équilibre entre le football masculin et le football féminin, qui est aussi une partie de L’ADN du club.»