« Ne pas se prendre pour un autre »


Le propriétaire du Paris FC, détaille le projet de développement du club racheté par sa famille il y a un peu plus d’un an. 
Une évolution qu’il veut prudente, progressive et qui passe par l’agrandissement du centre d’entraînement, annoncé hier.

“Je crois que (N’Golo Kanté) aussi voulait venir, 
mais son club ne l’a pas laissé partir"

“Concernant le Parc des Princes, je ne veux même pas en entendre parler"

9 Dec 2025 - L'Équipe
LAURENT GRANDCOLAS et ARNAUD HERMANT


C’est à l’occasion de l’annonce, hier, du lancement de l’agrandissement du centre d’entraînement situé à Orly (Val-de-Marne), qu’Antoine Arnault, 48 ans, le représentant de sa famille, actionnaire majoritaire du Paris FC, nous a accordé un entretien. Dans ses bureaux à Paris, où trônent de nombreu ses photos de sport, il s’est confié durant plus d’une heure sur l’engagement de sa famille, sa vision du club et son avenir. Il a aussi fait un premier bilan de la saison en cours et a évoqué sa passion pour le club.

Le bilan sportif 

Quel bilan tirez-vous de cette presque première moitié de Championnat?

Jenevaispasvoussurprendreenvous disantquejesuissatisfaitmaisaussiunpeu frustré. Parceque,excepté à Angers( 0-1) pour la 1re journée et le match contre Auxerre (1-1) le 29 novembre, où il y avait beaucoup d’absent set où nous sommes finalement contents de prendre un point, l’équipe méritait mieux sur certains matches. Mais n’oublions vraiment pas que nous sommes un promu et qu’il ne faut pas non plus se prendre pour un autre. Nous avons toujours dit etrappelé que l’objectif, cette saison, était le maintien. Nous n’ysommes pas encore mais si l’équipe continue à jouer.

Vous avez toujours soutenu Stéphane Gilli depuis votre arrivée. Est-ce toujours le cas dans cette période un peu délicate (quatre matches sans victoire)? Allez-vous recruter cet hiver?

Nous allons nous renforcer, oui .Nous réfléchissons avec Marco Neppe (le directeur sportif), lecoachetlestaffà différentespistes. Vous pouvezimaginer lespostesoùnousavonsdesbesoins (attaquant de pointe et milieu). À partir delà, nousauronsuneéquipemieuxéquilibrée qui performera et qui nous permettra deregarderdevantauclassement. Pour autant, je l’affirme sans hésiter, nous sommes satisfaits du jeu de l’équipe et, auris que de merépéter, il faut avoir l’humilité de ne pas en vouloir trop dès la première année. Je comprends que certains voudraient tout de suite nous voir accrocher l’Europe, mais çan’est tout simplement pas possible. Et ils peuvent le dire au tant de fois qu’ils le veulent, je leur répondrait oujours la même chose: étape a près étape, pierre par pierre. Il n’yaque comme ça que nous arriverons à construire quelque chose de solide.

Ce exagéré de dire que'le'mercato Est- de cet été est raté?

Il y a un tempsd’adaptationaussipourles recruesetnousavons 100% confiance en elles. Elles doivent s’adapter à une nouvelle ville, un nouveau club, un nouvel environnement, de nouveaux partenaires. Alors non, ce n’est pas un mercato raté. Il est vrai aussi quenousavionsunedirection sportive (avec François Ferracci) quiavait une grosse pression pour bâtirassez vite une équipe de niveau Ligue1.

Une arrivée de N’Golo Kanté pourrait-elle encore être d’actualité?

Elle l’a été, vraiment. Cela ne s’est joué à pas grand-chosecetété.C’estdommageet j’étais triste qu’il neviennepas. Je crois que lui aussi voulait venir, mais son club (Al-Ittihad, Arabie Saoudite) ne l’a pas laissé partir. Nous respectons cela. C’est dommage par ce qu’avec N’Golo dans cette équipe, cela aurait créé une dynamique supplémentaire et peut-être bien cinq points de plus au classement. Bref, ce n’est plus d’actualité.

Et Lucas Stassin, de Saint-Étienne?

Jen’aborderaipaslesujetproprementdit, maisjeprofitedel’occasion pour passer un message. Ma famillen’est pas venue au Paris FC pour faire n’importe quoi. Il n’est donc pas question que nous servions à alimenter le marché des transferts et à créer une bulle.

Les infrastructures « Ce centre sera la clé de voûte du futur » Ce lundi ont été officialisés les plans de l’extension du centre d’entraînement. Était-ce une priorité?

C’est une étape très importante dans le développement du club. Nous avons toujours dit que nous voulions construire les choses les une sa près les autres dans un temporationnel. Ce centre sera la cléde voûte du futur. C’est une pierre de plus dans ce que nous avons déjà accompli. Nous souhaitons tout professionnaliser, du centre d’entraînement au centre de formation. J’en profite pour remercier toutes les commune sa voisinantes (Orly, Choisy-le-Roi, Villeneuve-le-Roi) et les pouvoirs publics qui on tété extrêmement aidants. Bravo à Pierre Ferracci (le président du club de puis 2012) qui a été l’artisan de ce centre d’entraînement. Je n’oublie pas Red Bull (*) qui a été très actif. Ce fut d’ailleurs le sujet d’une de nos premières réunions, où étaient notamment présents Oliver Mintzlaff (directeur général de Red Bull), Jürgen Klopp (responsable du football) et Mario Gomez (directeur technique).

Pouvez-vous détailler un peu le projet?

Il y auraàcourttermecinqterrains supplémentaires et ensuite, nousnous développeronssur 8 hectares de plus, soit 16 au total. Cela nous permettrad’avoiren mêmetemps les entraînements des équipesmasculine, féminine et unepartie du centre de formation. Des compensations sont prévues pour les municipalités pour offrir de nouveaux espaces. Nous allons donc a ménager, pas loin, de nouveaux parcs qui seront encoremieux quele précédent en matière d’installation, de sécurité et d’éclairage. Tout le monde en bénéficie.

Quels étaient les freins les plus importants?

Voussavez,dèsquevousmettezdansla même marmite du football, la famille Arnault et des terrainspublics, assezvite ce la peut faireréagir. Mais nous avons réussi à expliqueret à convaincre. Comme tout ce que nous entre prenons. Nous le faisons dans les règles, mais nous allons même un petit peu au-delà, notamment sur le plan environnemental. Très vite, même les plus réfractaire sont compris que c’était pour le bien des habitants de ces communes. Ce n’est pas un projet à but commercial.

Et en termes de coût?

Tout est dans le budget transmis à la DNCG dans le quelilyavaituneenveloppe “infrastructures” significative. Cela fait partie de l’ensemble du projetderachat. Nous nenous sommes pas engagés uniquement pour le football, mais aussi pour contribuerautis su social,économique etlocal. Pour notre famille, il s’agit d’un projet important, notamment mon père (Bernard Arnault, actionnaire majoritaire et PDG de LVMH), quivabientôtsedéplacersur le site. C’est un architecte dans l’âme. Il adorevoir “l’avant-après”, d’autant que c’est un investissement conséquent pour nous.

Vous satisfait de jouer à Jean-Êtes-Bouin?

NousavonsétéheureuxàCharléty,mais quittercestade pour Jean-Bouin était la bonne décision. Ici, les installations sont de très bonne facture, les hospitalités excellentes et les spectateurs repartent du stade heureux. Et ce n’est pas tout: les joueurs et le staff nous remercient également. Je me souviens de Jürgen Klopp, lors des avenue face à Amiens (1-0, le 11 janvier), qui avait été très clair: “Pour peu que le club monte en Ligue 1, on ne peut pas jouer ici pour une première année. Il faut changer de stade.” Nous sommes donc très satisfaits de jouer à Jean-Bouin.

Vous y voyez-vous à long terme?

Je ne me pose pas la question pour l’instant. Nous avons un bailjus qu’en 2029 et une relation excellente avec le Stade Français (autre club résident de Jean-Bouin). Nous allons faire notre petit bout de chemin dans cestade. Moi, je l’aime bien et je pense qu’il faut se satisfaire de ce que nous avons. Nous pourrons peut-être envisager des a méliorations, mais je ne suis pas vraiment là pour dire qu’il nous faut un stade de 40000 places, mêmesionest un jour en Coupe d’Europe. Cest a de est déjà aux normes européennes, et 19000 personnes, même en Couped’Europe, ce n’est pas indigne. Je me demande si on ne préfère pas un stade plein qui vibre à fond, plutôt qu’unstadetropgrandqui sonne un peu creux. En fin, j’anticipe votre question, concernant le Parc des Princes (stade voisin quele Paris-SG, en conflit avec la mairie de Paris, menace de quitter), je ne veux même pas en entendre parler. C’est le stade du PSG et ce serait irrespectueux d’évoquer le sujet.

Comment jugez-vous le développement du club? Est-il conforme à vos attentes?

La première étape était la montée en L1. Maintenant, ladeuxièmeétape,c’estde pérenniser le club là où il est, d’essayer cette année des emaintenir le plus tranquillement possible et ensuite, augré des investissementset des améliorations, deprogresser. Avoir un centre d’entraînement à la hauteur était une premièrepriorité. Il est aussi nécessaire de développer naturellement la marque Paris FC. C’est la mission de Jean-Marc Gallot, le nouveau DG. C’est sa spécialité et la raison desavenue. Faire grandir une marque, c’est aussi augmenter les recettes de sponsoring, de merchandising, la notoriété, les rése aux sociaux mais aussi l’hospitalité au stade, le fait qu’il y ait de plus en plus d’enfants ou de fans qui portent le maillot Paris FC, c’est aussi développer l’identité du club. Il s’agit d’unvéritable travail defond pour le quelnousavonsunecertaine expertise. Ce la se construir a sur plusieurs années mais nous comptons investir aussi là-dessus, surledigital et la visibilité partout: au stade, dans les rues, dans les magasins de sport au travers, par exemple, du partenariat avec Adidas. Son quotidien au Paris FC « Je pensais que j’irais à un match sur cinq à l’extérieur et, en réalité, j’y suis presque à chaque fois »

Vous attendiez-vous à vivre les choses aussi intensément? 

Je suis un habitué des stades. J’étais un supporter, et je suis devenu supporter et représentant de l’actionnaire majoritaire du Paris FC. Donc c’est une espèce de double shot d’adrénaline qui me fait vivre intensément les matches, que ce soit au stade ou devantl a télé. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit dans detelles proportions. C’est même plutôt l’inverse. Quandjem’investis dans un domaine qui me passionne, par fois ce la setransforme assezvite en soucis. Mais avec le Paris FC, j’aimetoutce qu’il y a autour et la passion est décuplée. Je prends du plaisir, y compris pourréglerlesproblèmes, je ne sais pas comment vous expliquer. J’ai me ce club, voilà tout. Je souhaitequ’ilréussisse. Je pensais que j’ir ais à un match sur cinq à l’extérieur et, enréalité, j’y suispresque à chaque fois, je ne peux pas m’enempêcher.

Êtes-vous davantage reconnu désormais?

Au stade, oui, c’estindiscutable. Les passionnésdefootveulentunselfie ou me posent des questions sur l’équipe, le club, etça,c’esttrèssympa. Cela touche aussi l’ensemble de ma famille, en premierlieu monpère. Il m’a raconté qu’un jour, alors qu’il traversait la rue devant le Bon Marché (dans le VIIe arrondissement de Paris), un homme est descendu de son véhiculeau feurouge et lui a dit: “M. Arnault, je suis fan du Paris FC depuis vingtans, merci pour ce que vous faites, c’est fantastique, j’adore.” Il sont fait une photo ensemble. Avant, ce genre d’interaction, même pour lui, était moins fréquent. Ilsent bien que quelque chose est entrain desepasser au tour de ceclub, mais aussi en famille. Ce qui nous soude encore davantage avec mes frères.

Est-ce nouveau pour vous, tout cela?

Il y a un mois, un monsieur m’arrête et me dit: “M. Arnault, je voulais vous remercier. Avec mon fils de 10 ans, on adore le foot maison n’apas les moyensde s’abonnerà Ligue1+, et pour la première fois de sa vie, je l’emmèneausta de demain. Alors merci pour lestarifs que vous proposez, parce qu’à 10 euros, je peux venir.” Cela m’a touché. Ce sont des petites choses qui ne nous arrivaient pas avant. Nous incarnons plutôt le luxe, l’intouchable, donc cela change un peu la manièredontnous sommesperçus, qui nous sommes vraiment. Nous menons ce projet en famille. C’était très important dès le départ et, que ce la soitaustade ou dans notre boucle WhatsApp avec mes frères, nous sommes tous à fond derrière l’équipe.»

(*) Red Bull est actionnaire du club à hauteur de 10,6 %, la famille Arnault est l’actionnaire majoritaire avec 52,4 %. Pierre Ferracci a conservé 29,8 %, et Sport Holding 7,2 %.

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