La rumeur Antetokounmpo aux Spurs
Victor Wembanyama (à gauche) et Giannis Antetokounmpo,
adversaires aujourd'hui, coéquipiers demain ?
À nouveau en réflexion sur son avenir à Milwaukee, l’ailier-fort grec semble attirer l’intérêt de plusieurs franchises dont San Antonio. Mais les Texans ont-ils vraiment intérêt à tout faire pour le récupérer d’ici à la trade deadline, en février ?
9 Dec 2025 - L'Équipe
MAXIME AUBIN
SAN ANTONIO (USA) – Les deux prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de Giannis Antetokounmpo. Déjà dans les rumeurs de transferts avant le début de la saison, le «Greek Freak» a désormais entamé des discussions avec son agent pour un éventuel départ de Milwaukee d’ici à la trade deadline, soit le 5février, selon le journaliste d’ESPN Shams Charania. Décidé à remporter un deuxième titre après celui glané avec les Bucks en 2021, l’ailierfort de 31ans, blessé à un mollet, est déçu par les résultats de son équipe après 25 matches (10 victoires), et souhaiterait rejoindre une écurie plus compétitive.
Parmi ses futures destinations, la rumeur San Antonio revient avec insistance ces derniers jours. Mais un trade du double MVP (2019 et 2020) ferait-il vraiment sens pour les Spurs? Si oui, contre quels joueurs et choix de draft ? Et quid de sa complémentarité avec le Français Victor Wembanyama sur le terrain?
Un trade correspondrait-il à l’ADN des Spurs ?
L’équipe texane ne nous a pas habitués à casser sa tirelire pour aller chercher des superstars sur le marché, encore moins en plein milieu d’une saison. L’identité locale est même à l’opposé: miser sur des bons choix de draft et des joueurs de complément déjà dans la Ligue, à qui faire confiance sur le long terme jusqu’à trouver une alchimie collective. Gregg Popovich et son staff ont prouvé que la méthode fonctionnait en allant chercher cinq titres de champion ces vingt-six dernières années (1999, 2003, 2005, 2007 et 2014), et presque autant de saisons à figurer dans le haut du tableau dans la Conférence Ouest (20 qualifications en play-offs).
Sous l’égide du nouveau coach Mitch Johnson (38ans), les Spurs semblent récolter les fruits de leur stratégie: après deux saisons loin des play-offs depuis l’arrivée de Victor Wembanyama, l’équipe se montre enfin compétitive, pointant à une belle cinquième place après 22 matches (15 victoires). Même sans leur jeune intérieur français, touché à un mollet depuis le 14novembre, les Spurs ont enchaîné 7 succès sur leurs 10 dernières sorties, révélant un effectif solide et doté d’une vraie profondeur.
Sans « Wemby », le meneur De’Aaron Fox (25 points, 6,5 passes) a pris les clés du jeu, bien aidé par le rookie Dylan Harper, déjà très à l’aise offensivement en sortie de banc (12,8 points en 21,5 minutes). Les joueurs les plus anciens (Devin Vassell, Keldon Johnson, Julian Champagnie) répondent aussi présents, tandis que le meilleur rookie de la saison passée,Stephon Castle (17,3 points, 7,5 passes en 13 matches), doit bientôt faire son retour après une blessure à une hanche.
Quels joueurs seraient-ils prêts à lâcher ?
Alors, au cours d’un exercice aussi prometteur, pourquoi tout chambouler, même pour Antetokounmpo? La question mérite d’être posée, vu le talent immense de l’international grec, qui continue d’approcher les 30 points et 10 rebonds par match pour sa 12e saison dans le Wisconsin.
Sur le plan financier, les Spurs disposent d’ une marge de manoeuvre réduite. Ils déboursent déjà 182 millions de dollars en salaires cette année, soit 27 de plus que le maximum autorisé, et seulement dix de moins que le «first apron», ce premier seuil de taxe qui sanctionne les équipes trop dépensières. En clair, San Antonio serait contraint de se séparer d’un gros contrat pour absorber celui, colossal, d’Antetokounmpo, fixé à 54 millions de dollars (environ 46 M€) et 58 la saison prochaine.
Le meilleur actif dans la négociation serait sans doute De’Aron Fox, meneur All-Star de 27 ans, qui touche 37 millions annuels dans le sud du Texas. En cas d’échange, les Spurs pourraient toujours compter sur leurs deux joueurs d’avenir à son poste, Harper et Castle, 19 et 21ans.
L’autre avantage des Spurs est d’avoir accumulé plus de 30 choix de draft dans les sept prochaines années, dont 14 premiers tours. Une véritable mine d’or susceptible d’intéresser n’importe quelle équipe contrainte de se reconstruire après le départ de son joueur principal.
Le « Greek Freak » et « Wemby » seraient-ils compatibles ?
Si cette tractation, bien improbable aujourd’hui, aboutissait, resterait à savoir comment associer Antetokounmpo et Wembanyama. S’il a prouvé qu’il pouvait jouer à plusieurs postes, le Francilien est en train de montrer qu’il est bien meilleur quand il se rapproche du panier, un endroit où il peut profiter de sa taille (2,24m) et de son développement physique récent pour dominer. Problème: c’est précisément la zone de prédilection du Grec (2,11m), joueur à inscrire le plus de points dans la peinture cette saison (19,9 par match en moyenne).
La priorité des Spurs demeure le shoot à trois points, un exercice dans lequel Antetokounmpo a largement pêché tout au long de sa carrière (seulement 28,6%), alors que Wembanyama doit lui aussi faire des progrès dans le domaine (33,9% en carrière). Difficile, donc, d’imaginer les deux géants cohabiter sans une adaptation profonde de leur jeu.
Sauf énorme surprise, il faudra donc attendre le All-Star Game de février, à Los Angeles, pour voir les deux joueurs revêtir le même maillot. Celui de la sélection « World », une des trois équipes qui s’affronteront dans un nouveau format de tournoi et qui réunira les meilleurs joueurs étrangers de la Ligue.
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A. P.
Oklahoma City se rapproche du record
Même sans son maître à jouer, Shai Gilgeous-Alexander (32,8 points, 4,7 rebonds, 6,4 passes par match), laissé au repos pour la première fois de la saison, l’Oklahoma City Thunder n’a pas dévié de sa trajectoire : le très large succès remporté dimanche sur le parquet du faible Utah Jazz (131-101) a envoyé le champion en titre vers une quinzième victoire de rang. Mais surtout un 23e triomphe en 24 sorties. Demain soir, lors du choc contre les Phoenix Suns à domicile pour le compte des quarts de finale de la NBA Cup, l’équipe guidée par Mark Daigneault aura alors l’occasion, en cas de victoire, d’égaler le meilleur début de saison de l’histoire de la Grande Ligue, établi en 2015-2016 par les Golden State Warriors de Stephen Curry (24 victoires dès le début d’exercice, une défaite au 25e match).
Rien ne garantit que l’incontesté leader de la saison parviendra à se hisser au niveau des Californiens - dont il faut rappeler qu’ils ont échoué à remporter le titre en 2016 après avoir établi le meilleur bilan de l’histoire de la NBA (73 victoires pour 9 défaites) - mais le résultat du premier affrontement face aux Suns (victoire 123119 à OKC) promet une soirée d’un potentiel record haletante pour la franchise du Français Ousmane Dieng (14 points contre Utah, son record cette saison). Mais cette fois-ci Phoenix pourrait se présenter sans son joueur phare, Devin Booker (25 points par match), absent depuis une semaine (aine). Un éventuel coup de pouce supplémentaire sur la route d’une saison qui ne demande qu’à basculer de l’exceptionnel à l’historique.
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