Des Frenchies éblouis




Kévin Vauquelin (à gauche) et Dorian Godon (à droite) rejoignent Axel Laurance au sein de l’effectif d’Ineos Grenadiers. Les trois Français, en quête de méthodes de travail différentes, sont déjà en stage et ne cachent pas leur enthousiasme avant le lancement de la saison 2026.

Recrutés cet hiver, Kévin Vauquelin et Dorian Godon ont rejoint Axel Laurance dans l’équipe britannique Ineos-Grenadiers, où leurs personnalités joviales et ambitieuses rencontrent un encadrement historiquement à la pointe.

“Notre génération sort plus facilement de sa zone de confort (…) 
on veut juste aller où c’est le mieux pour être 
sûr d’avoir tout tenté pour réussir ''
   - KÉVIN VAUQUELIN

9 Dec 2025 - L'Équipe
LUC HERINCX

OLIVA (ESP) – Fut un temps où le rouleau compresseur britannique suscitait défiance, agacement et jets d’urine sur le bord des routes françaises. Il y a fort à parier qu’un retour en puissance du train Sky, sous l’appellation et les couleurs d’Ineos Grenadiers (depuis 2019), générerait l’été prochain plutôt enthousiasme et forfanterie chauvine.

Chouchou du public français lors de la dernière Grande Boucle qu’il a terminée à la 7e place du général, Kévin Vauquelin (fin de contrat Arkéa-B & B Hotels) a rejoint cet hiver la formation dirigée par Dave Brailsford en compagnie de Dorian Godon (fin de contrat Decathlon-AG2R La Mondiale), lui-même bien identifié par son maillot de champion national et sa moustache rousse iconique. Depuis vendredi en stage collectif sur la côte méditerranéenne espagnole, ils découvrent de nombreux nouveaux visages et retrouvent celui d’un troisième larron français qui a bien débroussaillé le terrain depuis son arrivée chez les anglophones il y a un an: Axel Laurance, breton badin déjà adoubé président du BDE par ses coéquipiers. « Axel est l’un des mecs les plus drôles du peloton. Quand tu te sens mal le matin, tu peux discuter avec lui et retrouver immédiatement le sourire », décrit l’Italien Filippo Ganna.

Sa bonne humeur contagieuse facilite l’arrivée des deux nouveaux Frenchies pour former un trio de « gars pas vraiment stressés, simples » (Laurance), dont les personnalités collent à « l’esprit familial » d’Ineos, ce qui a surpris Godon, pour une formation septuple vainqueure du Tour depuis 2012. « La mentalité, c’est vraiment de venir aider, pas de se moquer, apprécie Vauquelin, qui a pris des cours d’anglais pour mieux s’intégrer. Bon, après à table, c’est sûr que quand t’entends Joshua Tarling et Ben Turner parler tu ne comprends rien (rires). Mais certains essaient aussi de dire quelques mots en français et nous, on essaie d’éviter le plus possible. »

Laurance y est vigilant: « Ce que je dis toujours, c’est qu’on est dans une équipe anglaise, donc c’est à nous de nous adapter, on ne vient pas pour changer la culture de l’équipe. »

Une culture qu’ils ont observée et vu évoluer avec admiration voire un peu d’intimidation pendant leur adolescence. « C’est une équipe qui m’a toujours donné envie parce que j’ai vu qu’on n’y laissait pas les choses au hasard, re

trace Vauquelin. Moi qui viens de la piste, je savais que les Britanniques avaient toujours une olympiade d’avance. Maintenant que je suis dedans, je ne me rends pas encore compte. C’est un truc de fou d’être ici… » En seulement trois jours, les deux bons rouleurs que sont Godon et Vauquelin ont apprécié de passer déjà deux entraînements sur le vélo de contre-lamontre, le Lyonnais de 29 ans s’amusant même hier à « bien tourner devant avec Ganna » , double champion du monde de l’exercice (2020 et 2021) qui a de son côté apprécié « le sens de l’humour » du Français pendant la sortie. « Le staff est toujours dans la nouveauté en chrono parce que l’objectif c’est d’être devant Remco (Evenepoel), le meilleur au monde dans ce domaine, souligne Vau

quelin. Tout est mieux, plus poussé. Ils ont une cellule de performance, d’ingénieurs, qui sont largement en avance. Alors que chez Arkéa, c’était plutôt moi qui devais demander les innovations. Donc ça va être un avantage, cette expertise. »

Le partenariat maillot signé cette année par Ineos avec le sponsor français TotalÉnergies explique en partie la francisation de l’effectif mais les recrues concernées semblent y trouver leur compte. « Notre génération sort plus facilement de sa zone de confort, pointe Vauquelin. On en parlait avec Valentin Paret-Peintre (Soudal-QuickStep) et Alex Baudin (EF Education-EasyPost): maintenant, on veut juste aller où c’est le mieux pour être sûr d’avoir tout tenté pour réussir. » De longues discussions se profilent avec son nouveau manager sportif, Geraint Thomas, vainqueur du Tour 2018. Le Normand attend juste de parfaire son anglais pour approfondir avec le Gallois.

***

Heulot nouveau manager de TotalÉnergies

On commence à y voir plus clair dans la transition en cours chez TotalEnergies. Après l’épisode en novembre de son vrai-faux départ, Jean-René Bernaudeau a annoncé dans un entretien à Ouest-France, hier, que Stéphane Heulot allait devenir manager général de sa formation à compter du 1er janvier. Le Breton était libre depuis septembre et son départ négocié de chez Lotto, où il officiait depuis 2023 au même poste et qu’il a conduit en World Tour pour 2026. Les deux hommes ont trouvé un intérêt commun cet automne. « Je vais rester à la tête de l’équipe, car elle m’appartient, a détaillé Bernaudeau auprès du quotidien breton. Stéphane va la développer comme manager général. » Le patron historique l’aurait annoncé à ses coureurs et à son staff dimanche soir, à Calpe, en Espagne, où ils sont regroupés pour le premier stage de la saison. Le propriétaire vendéen justifie ce choix par la nécessité de « forces vives », « pour assurer la pérennité de l’équipe », alors que le sponsor-titre Total a refusé d’aller au-delà de son engagement actuel, qui court jusqu’à fin 2026. Jean-René Bernaudeau, 69 ans, garde donc les rênes d’une équipe qu’il dirige depuis 2000. Quant à Heulot, 54 ans, ancien coureur de RMO, Gan, la Française des Jeux et BigMat Auber 93, porteur du maillot jaune pendant trois jours lors du Tour 1996, il revient dans le cyclisme français après avoir été notamment le propriétaire de l’équipe Saur-Sojasun (2010-2012), devenue Sojasun en 2013.

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