Evenepoel à sa manière


Encore troisième de l’étape, le Belge « se fout de Pogacar », reste concentré sur sa troisième place au général et donne à son équipe des gages pour gagner un jour son Tour.

15 Jul 2024 - L'Équipe
PIERRE CALLEWAERT

PLATEAU DE BEILLE (ARIÈGE) – Comme au Lioran et au Pla d’Adet, Remco Evenepoel s’est hissé seul hier au plateau de Beille pour accrocher une belle troisième place de troisième. Dans chacune des ascensions finales de la semaine, où se tissait le maillot jaune et se profilait son futur propriétaire, il a regardé de loin Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard s’envoler sans lui laisser le moindre goodie en souvenir de son premier passage sur le Tour. Il les a laissé filer hier à 10,5km de la ligne, où il racontait à la chaîne Sporza: « J’ai quand même essayé de suivre: si Jonas avait baissé de rythme, j’aurais pu revenir. Après je me suis fixé mon propre rythme pour ne pas dépasser mes limites. C’est quand Tadej a attaqué que l’écart s’est vraiment creusé. Je fais un peu à ma manière et pour le moment, c’est la bonne.»Remco Evenepoel n’a qu’une obsession : monter sur le podium à Nice dimanche prochain. Et pas seulement pour le maillot blanc.

En montagne, cette semaine, Evenepoel a concédé aux deux phénomènes des minutes qui montrent qu’il n’a pas encore aujourd’hui le type de moteur pour leur disputer ce Championnat du monde d’escalade à bicyclette. Surtout, il rappelait au Pla d’Adet samedi être bloqué sur sa propre course: «Je m’en fous de Pogacar, il est trop fort. » Ils en rigolaient ensemble au pied du podium: alors qu’il pédalait derrière lui sur home-trainer, Pogacar lui a lancé: «J’adore voir tes fesses!» À quoi le Belge répliquait qu’il aimerait bien voir les siennes d’un peu plus près quand il attaque.

Il pourrait prendre quelques libertés cette semaine

S’il s’enfonçait maintenant par malchance dans les profondeurs du général (il craint le Covid-19 peut-être plus que Joao Almeida, 4e au général à 5’35’’ derrière lui), la ville de Bruxelles n’enfilerait pas forcément un maillot blanc au Manneken Pis mais il pourrait rentrer la tête haute dans son village d’origine de Scheepdal. Fort d’une victoire d’étape magistrale – le contre-la-montre de Gevrey-Chambertin –, de trois places de troisième, d’un classement du meilleur jeune, et d’une démonstration quotidienne qu’il dompte ses impatiences et ses envies de jouer au vélo.

Est-ce assez? Pour Tom Steels, directeur sportif, non : « Le but est qu’il se préserve d’un mauvais jour, qu’il reste en bonne santé et qu’il monte sur le podium à Nice.» Depuis Florence, l’équipe Soudal-Quick Step voit son coureur se révéler. «C’est un Tour très difficile, poursuit Steels. Mais il est toujours là, toujours au même niveau. La façon dont il court et dont il récupère, c’est le meilleur niveau qu’il nous ait jamais montré. Ça en dit beaucoup sur lui. Et ça en dit aussi beaucoup pour le futur. Un podium ici, c’est un pas de plus vers la possibilité de gagner le Tour un jour.»

Après le repos aujourd’hui puis une étape à première vue économique – pour sprinteurs – vers Nîmes demain, le Brabançon pourrait prendre quelques libertés cette semaine, selon Steels : « Les UAE vont courir de façon peut-être plus défensive et, si Remco le sent, il peut toujours décider de tenter ce qu’il veut, sans prendre de risques pour protéger lui aussi sa place.»

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