Rendez-vous samedi


Ému aux larmes après un premier Tour parfait mais éreintant achevé à la troisième place, Remco Evenepoel veut gagner le contre-la-montre olympique du 27 juillet. Bien plat, celui-ci…

"C’est un peu comme un bon vin. Il faut le laisser mûrir"
   - TOM STEELS, DIRECTEUR SPORTIF DE SOUDAL

22 Jul 2024 - L'Équipe
PIERRE CALLEWAERT

NICE – Pas le temps de traîner sur la promenade des Anglais. Dans cinq jours, le 27 juillet, Remco Evenepoel s’élancera d’une rampe de départ de contre-lamontre depuis l’esplanade des Invalides à Paris. Il pourra, sur un parcours plat de 32,4km, laisser au garage sa machine allégée de 140 g de peinture qui l’a mené hier au bout du chrono de clôture de Nice et reprendre son vélo habituel pour aller chercher l’or avec les 62 dents de son plateau avant. Remco Evenepoel hier à l’arrivée du contrela-montre entre Monaco et Nice.

En attendant, repos. Avant de remettre le contact, dès mercredi, lors d’un créneau prévu sur le parcours parisien, Evenepoel doit récupérer. Tom Steels, directeur sportif de Soudal, se disait fier de son coureur auprès du car de son équipe. Il appréhende surtout une fatigue nerveuse : « La transition du Tour au chrono des Jeux ne sera vraiment pas facile pour Remco. Après un grand Tour aussi épuisant que celui qu’il a vécu, c’est difficile mentalement de se concentrer sur un nouvel objectif. Physiquement, ça ira, et je pense même qu’il pourrait faire un bon chrono, mais ça peut jouer dans les deux sens.»

Il aura récupéré une semaine de plus pour la course en ligne, le 3août, et pourra profiter d’un effet de surcompensation : «Le programme est assez simple, maintenant, résume Steels. Bien se concentrer sur la récupération. Et comme on ne peut pas construire une nouvelle condition, on essaie de rester sur sa base actuelle.» Ses larmes de fatigue et d’émotions séchées, le 3e du Tour lançait déjà sur la place Masséna : « Samedi, je veux gagner. Ma concentration sera totale sur le contre-la-montre olympique.» Premier Belge à finir sur le podium depuis Jurgen Van Den

Broeck, en 2010, Evenepoel a voulu éclairer les suspicieux : «J’espère que tout le monde continuera à croire en moi et qu’on arrêtera de dire que je ne peux pas courir de grands Tours.» Il a répété sa fierté de « finir derrière les deux meilleurs coureurs du monde » malgré une préparation bouleversée par sa chute au Pays basque en avril: «Ça a été une course contre la montre, mais qui s’est bien terminée et c’est prometteur pour l’avenir.»

L’avenir? Si le patron de la Soudal, Patrick Lefevere, reconnaissait hier dans les Laatste Nieuws qu’il espérait que Remco puisse un jour gagner le Tour, il se voulait lucide: «Tadej n’est pas si vieux ( il a 25 ans). Ce n’est pas facile pour Remco (24 ans) de courir contre l’Eddy Merckx de notre époque» .

Steels ne veut pas se presser pour emmener plus haut son coureur. Sa plus grande fierté personnelle sur le Tour est d’abord d’avoir vu toute son équipe rouler samedi au pied de la Couillole mais aussi d’avoir vu « Evenepoel courir comme s’il avait déjà couru dix Tours de France».

Conscient qu’il n’a « pas le même moteur» que ses deux adversaires, Evenepoel dit lui-même avoir de la marge pour atteindre leur niveau. Steels a un discours surprenant sur la méthode concrète à suivre : « C’est un peu comme un bon vin. Il faut le laisser mûrir. Chaque année, on devient un petit peu meilleur. Si vous continuez à vous entraîner en évitant les gros problèmes, que vous ne tombez pas dans le surentraînement, vous y arrivez. Il faut juste être attentif à garder l’équilibre, il faut s’améliorer tranquillement en prenant de l’âge.»

***

« Une nouvelle ère »

Pour la première fois, un coureur encore en activité endosse le rôle de consultant pour «L’Équipe». Romain Bardet apportera au long de la saison son expertise tout en nous faisant profiter de son expérience au coeur du peloton.

“Six étapes pour Pogacar, 
trois pour Biniam Girmay, 
trois pour Jasper Philipsen… 
Cela a laissé peu d’opportunités aux 
attaquants, il n’y avait pas d’ouverture"

ROMAIN BARDET
33 ans, DSM-Firmenich PostNL, 
2e DU TOURDEFRANCE 2016, 
3e EN 2017, 2e DU MONDIAL 2018.

«C’est l’un des Tours de France les plus durs que j’ aie cour us. Les allures sont incroyables, les tempos n’ ont rien à avoir avec mes grandes années. Il y a 40 watts de plus sur une heure, c’ est-à-dire 10% plus rapide. Samedi, juste par curiosité, je me suis calé dans les roues de Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard quand ils sont revenus sur nous et c’ est le même constat, c’ est impressionnant. On est vraiment entrés dans une nouvelle ère. Quand je vois le niveau des onze premiers du général, c’ est monumental. Ça va trop vite. 

Dans les années à venir, le Tour va être bouché pour énormément de coureurs et il est hors de portée pour tous les Français actuellement. Heureusement que je n’ ai pas joué le général cette année, cela aurait été horrible: à mon meilleur niveau, il aurait déjà été excellent d’ être dans les mêmes eaux que Giulio Ciccone (11e) et Santiago Buitrago (10e). 

Le niveau a encore augmenté depuis mais cela correspond un peu à ce qu’ a vécu David G au du (9e) l’ an dernier. J’ ai énormément de respect pour ces mecs-là qui se battent encore pour le général. D’un autre côté, même en étant parmi les meilleurs grimpeurs du Tour, les Enric Mas (9 eau classe ment du maillot à pois) ou Simon Yates (11e) n’ avaient pas les clés pour s’ imposer. Six étapes pour Pogacar, trois pour Biniam Girmay, trois pour Jasper Philipsen… Cela a laissé peu d’ opportunités aux attaquants, il n’ y avait pas d’ ouverture. 

Les deux arm ad as, UAE Emirates et Visma-Lease a bike, n’ontja mais été mises en difficulté, elle sont toujours eu le contrôle. Paradoxalement, je ne me sens pas sur les rotules comme j’ ai pu finir certains Tours parceque j’ ai roulé tranquillement quand je le voulais. C’ était super de courir en étant plus en phase avec mes attentes et mon niveau. J’ aurais peut-être eu des regrets de ne pas exister à nouveau depuis la première étape si je n’ avais pas été à l’ avant ces derniers jours, mais je suis content d’ avoir fini ce Tour de la façon dont je l’ avais imaginée .»

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