Vingegaard, et maintenant ?


Le Danois a annoncé qu’il reviendrait sur le Tour l’an prochain. Avant ça, il va surtout se reposer et ne sait pas de quoi sera faite sa fin de saison.

22 Jul 2024 - L'Équipe
PIERRE MENJOT

NICE – Le pas léger, rieur en écoutant Remco Evenepoel répondre à ses côtés en conférence de presse, Jonas Vingegaard savourait. « Si vous m’aviez demandé il y a quatre mois, j’aurais dit que faire deuxième était une défaite, mais vu tout ce que j’ai traversé, quand j’aurai le temps de réfléchir à tout ça dans quelques semaines, je serai peut-être encore plus fier de cette deuxième place que de mes deux victoires » , assurait le Danois (27 ans).Deuxième du Tour de France, Jonas Vingegaard pourrait faire son retour sur les routes de la Clasica San Sebastian, mi août.

Dans un monde normal, il aurait doublé Tour et Vuelta, comme l’an dernier (vainqueur du premier, 2e du second), afin de voir s’il pouvait enchaîner deux grands Tours à très haut niveau. Mais rien ne s’est passé comme prévu, avec sa grave chute le 4 avril au Tour du Pays Basque. « Depuis que je suis sorti de l’hôpital (le 16 avril), j’étais tout de suite tourné vers le Tour, dit-il. Depuis novembre même, je n’ai pas eu un jour de pause pour reposer mon esprit. C’était toujours l’entraînement, la nutrition, m’améliorer, puis la chute est arrivée et il fallait essayer de revenir, atteindre un niveau assez haut pour pouvoir participer au Tour. Ç’a été un énorme combat juste pour être là, et je suis fatigué mentalement. »

Une reprise éventuelle lors de la Clasica San Sebastian

Pas de Tour d’Espagne, donc, d’autant que sa femme attend un deuxième enfant. Son après-Tour devrait donc ressembler à celui de 2022, quand le leader des Visma-Lease a bike, épuisé par son premier sacre français, avait priorisé le repos, engagé seulement sur le peu relevé Tour de Croatie et le Tour de Lombardie, soit sept jours de course. « Je dois vraiment me reposer et nous verrons ensuite ce que je ferai pour le reste de l’année » , évacuait-il hier.

Les médias néerlandais évoquent une participation éventuelle à la Clasica San Sebastian (10 août), amputée de tous les coureurs sélectionnés aux JO, et au Tour de Pologne (12 au 18 août), deux courses de niveau World Tour. Les Championnats du monde en Suisse (la course en ligne se tiendra le 29 septembre), taillés pour les grimpeurs-puncheurs, pourraient lui correspondre, mais Vingegaard n’a jamais été un assidu de la sélection.

Entourer au mieux le Danois

Une fois l’année terminée, il sera alors temps de se projeter sur 2025. « J’adorerais revenir sur le Tour de France, ma course préférée, la plus belle, pour en gagner un troisième » , affirmait-il sur France Télévisions. Avec quelques garanties, malgré sa préparation tronquée. « Elle était loin d’être idéale, mais il y a certains jours où j’étais à des niveaux plus hauts que jamais, comme au plateau de Beille, sur une ascension de quarante minutes, disait-il. Cela me donne de l’espoir, je crois que je peux faire bien mieux l’année prochaine. » La semaine dernière, son entraîneur chez Visma, Tim Heemskerk, imaginait aussi l’année à venir avec excitation, vu les progrès express de son poulain. « Je me dis qu’avec une préparation normale, il aurait été encore plus fort, jugeait le Néerlandais. Il va encore progresser. Il a perdu de la masse musculaire avec sa chute, ce qui affecte son explosivité et il faudra faire des exercices de force pour revenir à son niveau d’avant. » Comme il l’avait fait avant le Tour 2023, pour lutter face à Pogacar.

Le dernier chantier est moins lié à Vingegaard lui-même. À l’image du Danois, beaucoup de coureurs de Visma ont été malades (Laporte, Kuss) ou blessés (Kruijswijk, Van Aert) depuis le début d’année, et le niveau global des frelons s’en est ressenti cet été face à l’armada UAE, injouable en montagne. La recrue Matteo Jorgenson (8e du général) a montré sa fiabilité sur les forts pourcentages comme sur les terrains accidentés mais il aura manqué Sepp Kuss, dont le début de saison était très en deçà de son niveau habituel, et d’autres lieutenants que pourraient être Cian Uijtdebroeks, s’il passe un cap, ou Attila Valter.

***


L’équipe néerlandaise a suspendu ses communications radio, qui pouvaient être diffusées à l’antenne, lors des dernières étapes du Tour. Selon elle, cela livrait des informations aux adversaires.

Silence radio pour Visma

NICE – Visma-Lease a bike coupe le son. Alors qu’elle fait partie des équipes qui, depuis l’été dernier, acceptaient que leurs conversations à la radio (de la voiture des directeurs sportifs aux coureurs) soient diffusées à la télé, après passage par un filtre (en décalé et si cela n’affecte pas la course), la formation néerlandaise a coupé le canal depuis jeudi dernier, de même que l’équipe Ineos. Christophe Laporte lors de la 5e étape entre Saint-Jean-deMaurienne et Saint-Vulbas.

«Nous avions déjà eu des soucis l’an dernier, nous en avions parlé avant le Tour, et nous en avons à nouveau cette année » , explique Jasper Saeijs, responsable marketing de Visma.

Divergence d’opinions 
entre l’équipe 
et l’organisation

L’équipe de Jonas Vingegaard estime que certains des extraits diffusés « affectent la stratégie, peuvent être utiles aux autres équipes, poursuit Saeijs. Et, en réalité, nous avons aussi tiré avantage de certaines communications radio. Ce n’est pas ce qui était prévu. Je sais que l’organisation chargée de trier les communications n’a pas de mauvaises intentions, elles sont même très bonnes au contraire, mais ce n’est pas tout à fait clair, notre opinion et la leur sont un peu trop éloignées. Le temps pour résoudre ce problème était trop court, donc il valait mieux suspendre pour le moment.»

Le responsable l’assure, pas question de quitter définitivement le dispositif, «car vous connaissez notre équipe, nous aimons lancer de nouveaux projets, impliquer les fans, les rapprocher de la course. Mais ça ne peut pas affecter la stratégie» .

De même, il promet que cet arrêt brutal n’est pas un coup de pression en vue de renégocier les droits, qui s’élèvent à 5000 euros par équipe ayant accepté le deal. «C’était un contrat de deux ans, et l’argent sera un point de discussions, bien sûr, répond Saeijs. Mais même si beaucoup d’argent était apporté aux équipes, cela ne doit pas affecter le résultat de la course, car ce n’est pas pour ça que c’est fait.» (P. Me)

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