Groves, le drôle de sprinteur


Habitué des arrivées massives, l’Australien passe très bien les bosses et il a surpris en s’échappant hier pour offrir une troisième étape à Alpecin-Deceuninck.

“Ce n’est pas une surprise (…). 
Il est beaucoup plus qu’un sprinteur"
   - ADRIE VAN DER POEL, PÈRE DE MATHIEU

27 Jul 2025 - L'Équipe
ANTHONY CLÉMENT

PONTARLIER (DOUBS) – Après avoir tranquillement satisfait un besoin naturel dans le jardin d’une maison, Christoph Roodhooft s’est présenté devant les caméras et un évènement improbables’ est produit: il as ou ri. Jamais là pour se faire des copains, le directeur sportif d’Alpecin-Deceuninck n’est pas du genre à inspirer une sympathie immédiate, mais il peut bien se lâcher puisque son Tour de France est un modèle de réussite collective.

Au départ de Lille, il était permis de se demander s’il n’avait pas emmené un sprinteur de trop en faisant découvrir l’épreuve à Kaden Groves (26 ans), chargé d’intégrer le train de Jasper Philipsen avec Mathieu van der Poel. À la veille de l’arrivée à Paris, les trois ont levé les bras. « Nous avions ce rêve de gagner avec trois coureurs différents et c’est incroyable de l’avoir réalisé, surtout que nous avons perdu nos deux principaux leaders, appréciait Roodhooft, qui a vu Philipsen abandonner sur chute lors de la troisième étape, alors que van der Poel a été vaincu à Montpellier par une pneumonie. Si je dois noter notre Tour, je mets 9/10. »

Tout n’a pas été merveilleux et il a fallu digérer les mauvaises nouvelles, après le triomphe de Philipsen à Lille et celui de van der Poel à Boulogne-sur-Mer. Si Groves était là pour prendre le relais lors des sprints massifs, il n’a pas pu faire mieux que septième à Dunkerque, troisième à Laval et huitième à Châteauroux, des résultats qui l’ont frustré. Il a donc trouvé un autre moyen de briller, plutôt étonnant, car les grosses bosses ne semblent pas coller à sa silhouette de costaud (1,76 m, 76 kg). « Ce n’est pas une surprise, corrige Adrie Van der Poel, le père de Mathieu. Kaden passe encore mieux les bosses que Jasper, il est beaucoup plus qu’un sprinteur. Je l’ai déjà vu gagner dans une échappée la Volta Limburg Classic en 2023, c’était impressionnant. »

Régulièrement battu quand les meilleurs sprinteurs sont réunis, l’Australien a appris à partir de plus loin et il s’est échappé deux fois lors du dernier Giro, en vain. Il a fini par réussir son coup hier, sous une pluie froide, le paradis pour lui. « On me demandait toujours si j’étais assez bon pour gagner sur le Tour, je l’ai montré, soufflait-il, heureux de l’avoir emporté d’une manière inédite, après avoir raflé au sprint deux étapes du Giro et sept de la Vuelta. J’ai vraiment vidé mon réservoir lors des quinze derniers kilomètres en solo, je ne peux pas dire que j’ai vraiment savouré. Mais les émotions sont différentes. »

Elles sont très fortes et il a bien fait de profiter de sa liberté sans attendre les Champs-Élysées. « Pour être honnête, je n’y croyais pas vraiment à cause du parcours, avouait Roodhooft. Il n’est peut-être pas le plus rapide du peloton en vitesse pure, mais il est extrêmement fort. » Et en brillant hier, il s’est ouvert de nouveaux horizons.

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