Krösche, le magicien de Francfort


Actuel directeur sportif, Markus Krösche est 
arrivé à Francfort depuis le RB Leipzig en 2021.

Sur le devant de la scène après la vente record d’Hugo Ekitike à Liverpool, le directeur sportif du club allemand montre à nouveau qu’il est devenu en quelques années un as de la négociation.

"On cherche seulement à ce qu’ici, 
les joueurs deviennent la meilleure version d’eux-mêmes"
   - TIMMO HARDUNG, BRAS DROIT 
     DE KRÖSCHE À FRANCFORT

27 Jul 2025 - L'Équipe
MATTEO AMGHAR

Même pendant ses vacances en famille, Markus Krösche fait payer les grands clubs européens. Mi-juillet, c’est depuis les bords de la mer Égée, en Crête, que le directeur sportif de l’Eintracht Francfort a poursuivi les âpres négociations avec Liverpool au sujet d’Hugo Ekitike. Les deux clubs ont fini par trouver un accord et l’attaquant français s’est envolé pour l’Angleterre en laissant derrière lui un joli pactole: 90 M€, bonus compris.Actuel directeur sportif, Markus Krösche est arrivé à Francfort depuis le RB Leipzig en 2021.

En dix-sept mois, le club de la Hesse aura donc fait fructifier un investissement initial de 20 M€ (3,5 M€ de prêt payant puis 16,5 M€ de transfert au PSG). Une plus-value hors norme devenue monnaie courante pour Krösche (44 ans), spécialiste en la matière depuis son arrivée à l’été 2021.

Débarqué en provenance du RB Leipzig où il a fait ses armes pendant deux ans, Krösche n’a pas hésité à faire un pas en arrière sportif contre plus de libertés dans ses actions. Avec son équipe, l’homme aux faux airs de prince charmant, lié à l’Eintracht jusqu’en 2028, a fait basculer le club dans une nouvelle galaxie (Ligue Europa 2022 et 3e place de Bundesliga la saison passée).

Un directeur sportif persuasif mais conciliant avec l’entourage

Bon vendeur, l’Eintracht l’était déjà avant lui. Son prédécesseur, Fredi Bobic (2016-2021), garde à son actif plusieurs coups, notamment la vente de la doublette Sébastien Haller-Luka Jovic à l’été 2019 pour 113 M€. Mais parfaitement entouré en coulisses, celui qui a passé l’intégralité de sa carrière de joueur pro à Paderborn (Allemagne) sans connaître la Bundesliga (2001-2014) enchaîne les coups et ne se rate que rarement. Si les échecs du Norvégien Jens Petter Hauge ou du Néerlandais Donny Van de Beek sont pour lui, les ventes lucratives de Randal Kolo Muani, Jesper Lindström, Willian Pacho, Omar Marmoush et Ekitike portent son sceau ( voir ci-contre).

Alors qu’il prépare déjà sa cinquième saison dans la Hesse, Krösche n’a collaboré qu’avec deux entraîneurs, gage de stabilité et de réussite: Oliver Glasner (aujourd’hui à Crystal Palace) et Dino Toppmöller. Constamment à la recherche de jeunes éléments à polir avant revente, le directeur sportif sait se montrer persuasif auprès des joueurs tout en se mettant les entourages en poche grâce à une prise de contacts régulière.

S’il lui est déjà arrivé d’envoyer un maillot du club à une future recrue pour qu’il s’imagine avec, le DS chouchoute chaque nouveau venu. Dirigeant aguerri, le natif d’Hanovre sait se mettre à la place du joueur. En octobre dernier, au podcast Spielmacher, il confiait voir son job « comme un mélange entre poker et jeu d’échecs » . « Il faut toujours agir de manière tactique, ne pas dévoiler son jeu » , détaillait-il à propos de ses méthodes. À l’Eintracht Francfort, pour chaque joueur en passe d’être vendu, un successeur est déjà identifié. « On doit toujours être prêt et anticiper. Si un joueur que l’on veut finit par être au-dessus de nos moyens, on peut alors en sortir un autre de notre chapeau. Il faut aussi faire preuve d’une certaine rigueur, de fermeté, et parfois dire non. »

« Je ne pense pas qu’il y ait une recette particulière, ce serait trop facile. On cherche seulement à ce qu’ici, les joueurs deviennent la meilleure version d’eux-mêmes », nous lançait en décembre Timmo Hardung, bras droit de Krösche. « On crée un environnement propice à l’épanouissement afin que les potentiels soient exploités au maximum. Hugo ( Ekitike), par exemple, a ressenti dès le premier jour l’amour que le club voulait lui donner. Qu’il ait choisi de nous rejoindre a été une décision forte de sa part, tout le monde s’est montré reconnaissant en retour et les supporters l’ont vite adoré », ajoutait-il.

Convaincu du potentiel d’Ekitike

Dans le cas de figure du Français, qui a clamé sur Instagram y avoir passé « la meilleure année de [ sa] vie » , cela se vérifie. Avec un exattaquant comme entraîneur, le Rémois, suivi depuis son prêt à Vejle au Danemark (en 2021), avait trouvé le mentor idéal.

Également entouré de nombreux francophones dans le staff (Toppmöller, l’adjoint Nelson Morgado) et dans le vestiaire (Trapp, Theate, Nkounkou, Skhiri, Dina Ebimbe, Chaïbi, Bahoya, Wahi), Ekitike a vu les dirigeants de l’Eintracht, Krösche en tête, croire en lui comme jamais. « Chaque année, la DFL ( Ligue allemande de football) invite des journalistes à sa réception du Nouvel An. En janvier 2024, on a pu discuter longuement avec lui au sujet d’Arnaud Kalimuendo et d’Hugo Ekitike et il nous disait : “Kalimuendo est bon, mais Ekitike est incroyable” », rejoue Christopher Michel, journaliste suiveur de l’Eintracht pour Absolut Fussball.

« Il nous a alors expliqué en détail à quel point c’était un attaquant complet. Il était tellement convaincu par son potentiel et ne comprenait pas comment le PSG pouvait le laisser partir. Pour lui, Ekitike allait rapidement tripler sa valeur marchande et devenir un attaquant à 60-70 M€. » Un an et demi plus tard, il en a donc obtenu 20 M€ de plus. Un nouveau miracle.

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