Un final en apothéose


Kévin Vauquelin, ici dans la rue Lepic lors de la course en ligne des Jeux Olympiques de Paris, 
le 3 août 2024, connaîtra à nouveau le bonheur de courir à Montmartre, aujourd’hui.

Moins dur qu’aux JO mais plus technique avec un peloton complet, le circuit final par Montmartre, au bout de trois semaines de course, devrait se disputer comme une classique.

"Le placement au pied va être très nerveux"
  - KÉVIN VAUQUELIN

27 Jul 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL LUC HERINCX (avec Th. P.)

PONTARLIER (DOUBS) - On y retrouvera la résonance unique des vivats de la rue Lepic, sa pente durcie par des pavés inégaux et à la nuit tombée, flottant en contrebas, la vasque suspendue à sa montgolfière. Mais la comparaison s’arrête là. Le circuit de la butte Montmartre, triplement parcouru avec un passage sur les Champs-Élysées en conclusion du Tour de France, ce soir, n’est pas une copie du succès retentissant des Jeux 2024, plutôt une réinvention.

Oubliée, notamment, toute la partie dans le nord-est parisien, sur les routes « mal plates » du XIXe et XXe arrondissements où Remco Evenepoel – le champion olympique ne sera pas là non plus – avait placé sa dernière attaque décisive rue de Belleville. En l’absence de ce secteur casse-pattes, toute la difficulté du parcours sera concentrée sur la butte Montmartre abordée de façon différente, moins frontalement que par la rue des Martyrs. Cela restera un «parcours très exigeant», prévient Kévin Vauquelin (Arkéa-B&B Hotels).

La boucle traditionnelle sur les Champs s’est toujours courue très vite, Tadej Pogacar (UAE-XRG) y avait battu son record de puissance sur vingt minutes en 2022. Elle reste au programme, mais on y ajoute une dizaine de kilomètres en quittant les effluves de fête foraine et la grande roue du jardin des Tuileries par la rue Royale pour tourner autour de l’église de la Madeleine et récupérer le boulevard Malesherbes, un faux plat montant pavé que l’on quittera par un coup de cul de 150 mètres sur la rue Monceau, qui devrait étirer une première fois le peloton.

Il sera encore possible de se replacer ensuite sur les boulevards des Batignolles et de Clichy jusqu’au Moulin Rouge, où la véritable guerre débutera. Plutôt que de tirer tout droit comme aux JO, les coureurs devront emprunter un pif paf sinueux sur les rues Puget et Coustou avant de rejoindre la fameuse rue Lepic. «On sera 150 à se battre pour se positionner, sur une montée très étroite, ça va ajouter du stress, plus qu’on ne le voudrait », craignait déjà Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike) au printemps. « Le placement au pied va être très nerveux », confirme Vauquelin, qui l’a éprouvé aux Jeux. À l’exception du virage des « Beaux-Parleurs », la côte n’est pas très dure ni longue (1,1 km à 5,9 %) mais son étroitesse et ses pavés, sûrement glissants au vu des conditions annoncées orageuses, promettent une sacrée pagaille pour un peloton de 160 coureurs, contre 90 l’an dernier. « Par exemple, si moi, en tant que sprinteur, je suis en 40e position mais que je me prends une cassure, un leader dans ma roue peut se retrouver piégé et ça va faire des écarts » , anticipe Arnaud Démare (Arkéa-B & B Hotels). « Ça nous annonce une étape assez folle», plussoie Sébastien Joly, directeur de la stratégie sportive chez Decathlon-AG2R La Mondiale.

Pogacar contre les sprinteurs-puncheurs

En temps normal, n’importe quel sprinteur pourrait résister à la triple difficulté. Le Maillot Vert, Jonathan Milan (Lidl-Trek), croit d’ailleurs en ses chances. Pas Tim Merlier (Soudal-Quick Step), qui met en balance les trois semaines de course accumulées. « On va arriver émoussés, abonde Démare. Il y a les transferts, 4heures le soir après l’arrivée (hier) et encore 2h30 jusqu’au départ ( ce matin)… L’étape de la veille est usante, on a connu la haute montagne avec la pluie et le froid… Pour les sprinteurs, ça va être compliqué. En plus, les coureurs du général vont vouloir défendre leur place. Sur ces petites routes, ils vont cadenasser. »

Les grosses cuisses rompues aux classiques auront donc les meilleures chances. Le final est taillé pour Wout Van Aert (Visma-Lease a bike) mais Kaden Groves (Alpecin-Deceuninck), vainqueur en solitaire après 2916m de dénivelé positif, hier, a montré qu’il avait encore de la fraîcheur. La forme de Biniam Girmay (Intermarché-Wanty) est plus incertaine depuis sa chute à Valence mais l’Érythréen a aussi coché cette journée. Il sera facile d’éliminer des coureurs mais assez dur de s’extirper. D’autant plus qu’après le passage sous le Sacré-Coeur, la descente par la rue Lamarck n’est pas très technique et le bout droit sur le boulevard des Batignolles, emprunté en sens inverse, exige de pédaler. Il favorisera un groupe à la poursuite.

Si un hommeseul venait à s’imposer à la pédale, il ne pourrait s’agir presque que de Tadej Pogacar (UAE-XRG). Son directeur sportif, Andrej Hauptman, prévenait en souriant, hier soir: «Ce n’est pas l’objectif… Mais avec Tadej, on ne sait jamais. » Le champion du monde serait le premier Maillot Jaune à s’imposer devant l’Arc de Triomphe depuis Bernard Hinault, en 1982.

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George V LaSeine Parc Monceau Quai d’Orsay Grand Palais Les Invalides Boulevard Malesherbes Blanche Rue Puget Rue Lepic Rue Coustou Rue Norvins

UN AIR DE JO

27 Jul 2025 - L'Équipe

Le traditionnel final sur le circuit parisien a été changé et les coureurs effectueront trois passages sur la butte Montmartre, un an après l’incroyable succès populaire de l’épreuve sur route olympique. Avec la dernière ascension (1,1 km à 5,9 %) à six kilomètres de l’arrivée, un puissant baroudeur peut surprendre.

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50 -  Le Tour fête les cinquante ans de la première arrivée sur les Champs-Élysées.

En 1975, c’est le Belge Walter Godefroot qui avait remporté le sprint massif, tandis que Bernard Thévenet s’était adjugé son premier Tour. Durant cette période, seule l’édition 2024 ne s’est pas terminée à Paris, alors en préparation des JO, Nice prenant le relais.

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