La joie retrouvée de Pogacar
Tadej Pogačar testant ses chaussures avant la reconnaissance
du parcours avec ses coéquipiers, hier à Québec.
Vainqueur éreinté à l’issue du Tour, le Slovène revient à la compétition aujourd’hui à Québec, entamant ses six derniers défis de la saison, plus en harmonie avec son tempérament.
12 Sep 2025 - L'Équipe
LUC HERINCX
QUÉBEC (CAN) – Nous l’avions quitté sur un triomphe mais l’air revêche, lassé d’un Tour de France décidément trop long et assommant notamment en raison de son protocole quotidien. Nous le retrouvons l’oeil malicieux, paisiblement assis avec sa bande de copains devant leur hôtel au coucher de soleil sur Québec.
Comme l’an dernier, un mois et demi après sa Grande Boucle victorieuse, Tadej Pogačar va reprendre la compétition aujourd’hui sur les hauteurs du fleuve Saint-Laurent, au Canada, où il a débarqué dès lundi soir avec ses équipiers d’UAE Emirates-XRG, un jour avant tout le monde « pour explorer un peu et voir d’autres paysages qu’à la maison » , tel qu’ils l’avaient collégialement décidé sur le Tour où ils étaient déjà presque tous de la partie (seuls Joao Almeida et Marc Soler, engagés sur la Vuelta, manquent à l’appel).
Revoilà le Pogačar jovial, après une campagne de classiques exigeante puis un Tour qui l’a montré sous un nouveau jour, intouchable sur le vélo mais surmené en dehors. « D’une certaine façon, Tadej était au bout du rouleau » , a concédé son manager sportif, Matxin Fernandez, dans la Dernière Heure. « Quand vous faites trois semaines de courses à bloc, c’est normal d’être fatigué à l’arrivée, a relativisé “Pogi”. Je ne sais pas pourquoi ça a fait autant de bruit cette année. »
Depuis, le champion du monde « passé du temps calme à la maison » et aurait trouvé les ressorts pour étirer un peu plus cette saison déjà et encore historique. Un ultime bloc de six courses se présente à lui avec les deux Grands Prix canadiens (aujourd’hui et dimanche), le chrono et la course en ligne des Mondiaux (21 et 28 septembre à Kigali [Rwanda]), le Championnat d’Europe (5 octobre) puis le Tour de Lombardie (11 octobre), et moins d’une semaine d’intervalle entre chacune sur trois continents différents, ce qui représentera un véritable défi logistique et physique.
Un nouveau parcours qui pourrait changer la donne
Pour ne pas trop tirer sur la corde, le Slovène de 26 ans s’est donc évité un énième stage en altitude mais cela pourrait lui manquer à Kigali, à 1 500 m au-dessus du niveau de la mer où il n’arrivera que quelques jours avant le chrono et avec un décalage horaire à digérer.
« J’ai encore de la motivation pour mes six dernières courses » , a-t-il rassuré, et c’est de loin le plus important. On sait le Slovène vite sujet à l’ennui mais les défis à venir renouent avec son caractère ardent. L’idée d’aller « challenger Remco ( Evenepoel) » sur le chrono au Rwanda lui donne le sourire, les circuits canadiens attirent un plateau de coureurs folâtres qui partagent une même idée du cyclisme (Arnaud De Lie, Julian Alaphilippe, Michael Matthews), et si Québec a toujours résisté au double vainqueur de Montréal (2022 et 2024), le nouveau parcours sur les Plaines d’Abraham (une montée de 2 km va remplacer la succession de trois raidards) pourrait changer la donne. Au démarrage de cette nouvelle spirale plus enthousiasmante, Pogačar a même dû répondre à une question existentielle : « Je ne sais pas si c’est la meilleure, mais je vis cette vie » , a-t-il conclu dans un éclat de rire.
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