Vingegaard compte les secondes


Le contre-la-montre remporté par Filippo Ganna a permis à João Almeida de reprendre du temps sur Jonas Vingegaard sans savoir s’il aurait pu faire mieux sur le parcours plus long initialement prévu.

"Évidemment, un chrono de 12 km ne nous arrangeait pas, 
mais c’était pour la sécurité de tous"
   - FERNANDEZ MATXIN, LE MANAGER 
     SPORTIF D’UAE EMIRATES

12 Sep 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

VALLADOLID (ESP) – Trois kilomètres rabotés à Bilbao, huit à Castro de Herville et carrément quinze, hier, sur un contre-la-montre initialement prévu à 27 kilomètres, cette Vuelta se rabougrit comme si elle avait passé trop de temps dans l’eau. Les organisateurs adaptent le parcours aux manifestants pro-palestiniens qui, dans la cité de Castille-et-Leon, ont encore démontré leur force de mobilisation malgré les effectifs de police, un agent tous les cinq mètres posté à côté des contestataires.

Deux cents mètres après le départ, au croisement des rues de la Torrecilla et de Los Angustias, leur profil – beaucoup de personnes âgées, des étudiants aussi – ne dessinait pas un risque majeur de dérives violentes. Derrière les barrières, ils n’ont pas vrillé, obtempérant quand la Guardia civil leur demandait de ne pas laisser leurs drapeaux déborder sur la route. Seul le niveau sonore, avec des slogans hostiles à Israël, a rappelé que leur colère ne retombait pas en raison de la présence de l’équipe Israel Premier Tech sur l’épreuve.

Mais il n’y avait pas d’exclusivité et si Pier-André Côté, le Canadien de la formation de l’État hébreu, n’a pas échappé au bourdonnement, tous les autres coureurs ont été, au moins, sifflés, peu importe le statut (Mads Pedersen) ou la nationalité puisque les Espagnols ont été également pris à partie. À part une incursion sur le parcours (sans qu’un coureur soit présent), vite et assez vivement réprimée par la police locale, le peloton a pu profiter des douze kilomètres sans craindre pour sa sécurité.

Si certains pouvaient se réjouir de voir l’exercice individuel réduit de moitié, d’autres le regrettaient, à commencer par João Almeida. Le Portugais, 3e de l’étape et 2e du général, a repris dix secondes à Jonas Vingegaard pour la première fois de la Vuelta (hors bonification et contre-la-montre par équipes), mais, sur une distance plus longue, peut-être l’addition aurait-elle été un peu plus lourde.

Beau joueur, le leader d’UAE Emirates-XRG se refusait pourtant à ces conjectures: « On ne le saura jamais, non ? Au final, c’est pareil pour tout le monde. Oui, il y avait un peu d’espoir, mais je pense que j’ai réalisé un bon contre-lamontre. J’ai fait de mon mieux. »

Pour Jonas Vingegaard, enrhumé depuis quelques jours et pas en jambes la veille sur les pentes d’El Morredero, Madrid ne doit pas approcher assez vite. Et il doit penser que c’était une bonne idée de reprendre le maillot rouge si tôt, à Valdezcaray (9e étape), et d’avoir capitalisé dessus à chaque fois qu’il l’a pu.

Car avec 40 secondes d’avance sur le lieutenant de Tadej Pogačar, sa marge ne l’autorise à aucun relâchement et, hier soir, il ignorait si le raccourcissement du chrono, remporté par Filippo Ganna (moins d’une seconde devant Jay Vine), l’avait avantagé : « C’est dur à dire, il y a deux façons de voir les choses. Sur un chrono plus court comme celui-ci, c’est un peu plus explosif. Sur un parcours plus long, vous devez trouver un rythme sur toute la durée. »

Fernández Matxin, le manager sportif d’UAE, avait bien une petite idée, mais, comme tout le monde, il s’est rangé derrière la décision de l’organisation: « Pour nous, évidemment, un chrono de 12 kilomètres ne nous arrangeait pas, mais c’était pour la sécurité de tous. Maintenant, tout est encore possible, on va y aller à fond dans la Bola del Mundo ( demain) ».

Dans l’ascension de 12,3 kilomètres (à 8,6 % de moyenne), le Danois s’attend encore « à beaucoup d’attaques » Mais, sur la jante après son Tour de France en juillet, il n’en sera pas à l’origine: « Tout va se décider à la Bola, où j’aimerais bien gagner, mais j’ai eu assez de travail ces derniers jours et je veux juste garder ce maillot. » Même pour une poignée de secondes.

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