UAE, un plan sans accroc
La formation de Tadej Pogacar avait ciblé l’étape du Galibier pour tester la force collective des équipes adverses.
“Une étape de rêve, peut-être dans le top 5''
TADEJ POGACAR
3 Jul 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL YOHANN HAUTBOIS
VALLOIRE (SAVOIE) – Avant de reprendre son avion, Matar Suhail alYabhouni al-Dhaheri a assisté à un grand spectacle, au moins jusqu’au sommet du Galibier, où Tadej Pogacar a basculé en tête. Ensuite, le président d’UAE Team Emirates, arrivé hier matin, a fermé les yeux et détourné la tête dans la descente, effrayé à l’idée qu’un de ses coureurs glisse sur une flaque d’eau. Tadej Pogacar avec le maillot jaune, hier, après sa victoire lors de la 4e étape du Tour.
Le magnat de l’immobilier avait donc bien choisi son jour pour venir voir son équipe, ou plutôt « on lui a conseillé de venir ce jour-là », souriait, hier soir, Mauro Gianetti, le manager de la formation émirienne, avant de ramener son patron à l’aéroport de Turin puis de filer à Lugano voir sa future petite fille attendue dans les prochaines heures. Gianetti avait donc tout prévu et l’enchaînement du Lautaret et du Galibier visait à tester leurs rivaux, la marotte d’UAE Team Emirates, depuis le départ de Florence.
« Mais, cette fois, notre plan était de voir la condition des équipes, pas seulement des leaders, expliquait le Suisse. On voulait savoir si certaines restaient avec deux ou trois leaders comme au début du Tour ou seulement un seul. Pour cela, il fallait mettre une grosse pression dans le Lautaret et l’équipe a été immense également dans le Galibier, où Tadej (Pogacar) a finalisé. » Le Slovène a également salué la performance de sa formation depuis Briançon dans un langage que la bienséance nous interdit de répéter ici, mais cela se situait sous la ceinture: «Rouler comme on a fait aujourd’hui, c’est dingue. Ils ont fait un boulot de fous et on doit continuer.» Continuer d’esseuler Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike) et de faire le ménage chez les autres concurrents sans pour autant laisser trop de jus dans la défense du maillot. «Le Tour est long, insiste Gianetti. Aujourd’hui (hier), on a vu les enjeux, les niveaux de chacun. On va le défendre sur les coureurs dangereux au classement général, pas sur tous les coureurs.»
Avec une avance de quarantecinq secondes sur Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) et cinq de plus sur Vingegaard, le double vainqueur du Tour (2020 et 2021) a «creusé un écart que nous espérions, et il a gagné l’étape, qui était l’objectif principal, appuie Andrej Hauptman, directeur sportif d’UAE. C’est toujours facile d’avoir un plan, mais, à la fin, les coureurs décident quand attaquer car ils sont au coeur de la course.»
Pogacar se sentant « en confiance », il a enclenché pour aller chercher « une étape de rêve, peutêtre dans le top 5 » de son panthéon personnel. Arrivé à son hôtel, il pouvait alors se réfugier dans sa chambre et laisser le staff débriefer. Montés dans le car à 18 h 20, Fernandez Matxin et Hauptman, les directeurs sportifs, en sont sortis à peine dix minutes plus tard. Il n’y avait pas grand-chose à dire sur ce plan, qui s’ est déroulé sans accroc.
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