Vingegaard marche seul


Le Danois a lâché cinquante secondes à Tadej Pogacar hier, dans la première étape de montagne, un moindre mal selon lui. Mais c’est surtout les failles de son équipe qui ont été visibles dans l’ascension finale.En vue du sommet du Galibier, Jonas Vingegaard ne peut répondre à l’attaque de Tadej Pogacar (au premier plan).

3 Jul 2024 - L'Équipe
PIERRE MENJOT (avec Y. H.)

VALLOIRE (SAVOIE) – Jonas Vingegaard avait fini depuis longtemps sa récupération sur le vélo quand ses premiers équipiers sont arrivés au car. C’est que les autres Visma-Lease a bike ont mis un peu plus de temps que le Danois pour rallier l’arrivée, hier, confirmation d’une crainte : le collectif néer est bien moins effrayant cette année que lors des derniers étés, entre les forfaits (Sepp Kuss, Steven Kruijswijk, Dylan Van Baarle) et les formes loin d’être optimales (Wout Van Aert).

Le Lautaret à peine passé, avec les huit kilomètres d’ascension les plus durs à venir dans le Galibier, seul Matteo Jorgenson restait aux côtés de son leader, avant de craquer quatre bornes plus loin,laissantVingegaardseulface à quatre UAE.

« Cela nous a surpris un peu, on avait pensé que Jorgenson serait plus costaud, analysait Mauro Gianetti, le manager de Tadej Pogacar et de son armée, gagnante du duel hier (lire page 3). Maintenant, cela va être plus dur pour Jorgenson, on sait que c’est Jonas qui va jouer le général. »

L’Américain, vainqueur de Paris-Nice et 2e du Dauphiné cette saison, ressemblait à l’homme idéal pour brouiller les cartes, mais il a perdu presque trois minutes hier face à Pogacar (en comptant les bonifications). « Pas ma meilleure journée, je n’ étais pas là quand Jonas a eu besoin de moi, soufflait-il. Quand (Juan) Ayuso a pris le relais, je me suis dit “Wow, je ne peux pas tenir ce rythme, je suis à la limite”. On voulait mettre un gros rythme dans le Galibier pour minimiser l’explosivité de Pogacar, mais il était clair dès le premier virage que nous n’avions pas le nombre suffisant de coureurs pour le faire.»

Le combat entre équipes a donc vite basculé, mais c’est encore un duel qui s’est dessiné quand Pogacar, calé dans la roue de Vingegaard, a attaqué à 850 mètres du sommet. Seul le Danois fut capable de le suivre. Les deux épingles suivantes, 300 mètres plus loin, lui ont été fatales, le Slovène relançant quand lui ne pouvait pas se lever de sa selle, et il n’avait même pas dix secondes de retard au sommet, ce qui lui fit dire que son rival « n’était pas bien meilleur » que lui.

Comme une revanche de Laruns 2023

Mais il restait la descente, sur une route large et propre malgré la neige fondue par endroits, et la partie finale, plus roulante, le plombait, au point que le groupe Evenepoel-Roglic le rattrapait, pour un total de 50 secondes lâchées dans les rues de Valloire.

Un premier vrai écart pour le premier jour de montagne. L’an dernier, c’était Vingegaard qui avait infligé une claque à son adversaireau même moment (1’04’’ à Laruns), et celui-ci n’avait jamais pu combler ce retard. Alors, contre-kem’s cette fois ? « Nous sommes arrivés sur ce Tour en pensant perdre du temps sur trois des quatre premières étapes, jusqu’à deux minutes, donc en perdre juste aujourd’hui (hier), seulement (il répète) cinquante secondes au total, c’est mieux que ce que l’on pouvait espérer », répondait-il au contraire.

Le double vainqueur sortant du Tour le répétait, il est arrivé au Grand Départ de Florence « avec des doutes », sur sa condition mais surtout sur sa capacité à rouler en peloton, après sa grave chute au Tour du Pays Basque le 4avril, et c’est sans pression qu’il s’est lancé. « C’est normal que Tadej soit le grand favori », récitait-il encore au départ hier. Mais le premier week-end l’ avait rassuré, parce qu’il n’avait pas perdu de temps, parce qu’il a battu son record sur cinq minutes d’efforts lors de la montée de San Luca, dimanche à Bologne, et ce n’est donc pas ce revers au quatrième jour qui va le perturber. « Le Tour est encore long, mon heure, notre heure viendra », promettait-il. À condition de ne pas perdre trop de secondes d’ici là.

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