ROGLIC - Un premier coup de hache


Le Slovène a remporté une deuxième étape dans cette Vuelta et surtout amputé l’avance de Ben O’Connor au général de près d’une minute.

25 Aug 2024 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS

CAZORLA (ESP) – Troisième catégorie qu’ils écrivaient sur le livre de route, des pourcentages insignifiants ou presque, pas d’inquiétude, les pentes de fou seraient pour une prochaine fois… La blague, ce coup de cul final de Cazorla était en réalité un nouveau coupe-gorge bien vicelard, avec le soleil qui frappait en plus comme un sourd, et il n’y avait qu’à voir l’état d’explosion du peloton sur la route, éparpillé comme le sac de billes d’un gamin bordélique, pour comprendre qu’il n’y a jamais rien de simple ou de normal dans cette course, que toutes les bosses d’arrivée sont par définition diaboliques.Primoz Roglic part à l’attaque et s’envole dans la montée vers Cazorla, hier.

On mettra donc cela sur le compte des mirages de la Vuelta, comme ceux formés par l’horizon vaporeux, chargé de chaleur, de l’Andalousie, de ses imprévisibilités, ses incongruités, au même titre que Giulio Ciccone (Lidl-Trek) et Txomin Juaristi (Euskaltel - Euskadi) qui se sont retrouvés à terre à 16km de l’arrivée parce qu’un chevreuil avait décidé de leur couper la route.

Devra-t-on également ranger dans le dossier mirages et illusions l’idée que Ben O’Connor, fort de sa démonstration dans l’étape de Yunquera jeudi et des quasi 5 minutes d’avance qu’il possédait au général, était en position de remporter cette Vuelta?

C’est en tout cas l’impression qui dominait hier soir à Cazorla. L’Australien de Decathlon - AG2R La Mondiale est certes encore assis sur un magot de 3’49’’ sur Primoz Roglic, mais l’avantage qu’on croyait solide est apparu bien plus friable hier. Comme si le Slovène avait renversé le sablier et que la réduction du temps était désormais inexorable. Le leader de Red Bull - Bora fut placé sur la rampe de lancement par Daniel Martinez au pied de la dernière ascension, alors qu’une grosse gamelle collective se produisit, au milieu du paquet et de la chaussée, dans laquelle son autre garde du corps, Aleksandr Vlasov, fut retardé. Pas grave, Roglic prit rapidement la tête des opérations pour serrer la vis du groupe des favoris, bientôt réduit à moins de dix unités.

Une différence effectuée en deux petits kilomètres

À ce moment-là, O’Connor tenait encore bien la roue de son rival, mais le Slovène plaça une nouvelle attaque à 3km de l’arrivée et là, le maillot rouge, un peu plus loin, eut besoin des services de Felix Gall pour faire le joint. Et une fois que l’Autrichien avait réussi à mastiquer l’écart, Roglic ralluma un pétard et cette fois, le fil céda. Gall emmenait O’Connor, mais on voyait bien que le leader de la course était au rupteur, il avait même du mal à garder la roue de son lieutenant. À l’arrivée, Roglic empocha près d’une minute avec les bonifications sur le maillot rouge. En seulement deux bornes. O’Connor finit au courage et on ne comprit pas pourquoi Gall ne l’escorta pas jusqu’à la ligne plutôt que de terminer12 secondes devant lui, ce qui semblait bien inutile, surtout pour finir 11e de l’étape. «Il ne pouvait plus me servir à quoi que ce soit dans ces derniers mètres» , évacua O’Connor.

L’équipe française ne fut pas la seule à subir la supériorité de Roglic et les dégâts furent importants à différents niveaux. Effrayante sur le papier au départ de Lisbonne, la formation UAE a totalement explosé, à l’image de Joao Almeida, affaibli par le Covid, qui a serré son moteur à un peu plus de 2 km du sommet pour débourser près de 5 minutes à l’arrivée. Si bien que le mieux placé au général pour les Émiriens est désormais le rookie Isaac Del Toro (17e), mais à 6’32’’ d’O’Connor tout de même. Sepp Kuss a lui aussi encore pris un éclat (1’07’’ à l’arrivée), retardé dans la chute du début de la montée. Beaucoup des favoris annoncés avant la course sont donc en difficulté et l’on voit monter en puissance d’autres prétendants, comme Enric Mas (Movistar), qui a fini avec Roglic. Mais aussi Mikel Landa (Soudal Quick-Step), ou les jeunots Antonio Tiberi (23ans, Bahrain - Victorious), Mattias Skjelmose (23 ans, Lidl-Trek) ou Lennert Van Eetvelt (Lotto Dstny), qui continue à bien se défendre.

Au-delà d’étape ses glic montré gains a impressionné dans de très chronométriques, sa cette deuxième remuant, Vuelta car victoire il et plus s’est Ro - de agressif tend souvent que d’ordinaire, le dernier kilomè - où il attre pour planter tout le monde, ce qui dit beaucoup de ses intentions. Il a beau répéter qu’il craint que son dos, toujours douloureux de ses chutes dans le Tour, le lâche plus tard dans la course, il n’a pas eu peur de le mettre à l’épreuve ses accélérations. lors de ses nombreu- Quant à O’Connor, il garde évidemment un bon matelas.

« Ce n’était pas mon meilleur jour, je ne m’attendais pas à perdre autant de temps, mais il y a toujours des hauts et des bas dans un grand Tour » , nuançait l’Australien à l’arrivée. Il reconnaissait avoir souffert de la chaleur, comme le jour du pico Villuercas, mardi, où il avait déjà laissé du temps à Roglic (1’11"). La courte bosse finale d’hier ne constituait pas non plus le type d’efforts qu’il préfère. Aujourd’hui, dans une étape qu’il a qualifiée de «peutêtre la plus importante de la Vuelta », il trouvera une vraie journée de montagne, 4300m de dénivelé positif et de longues ascensions qui lui conviennent mieux.

Mais la fournaise enveloppera une nouvelle fois les alentours de Grenade. En revanche, ce devrait être la dernière fois alors que le peloton regagnera le nord du pays demain à l’occasion de la première journée de repos et perdra une dizaine de degrés dans le transfert.

***

14 - Primoz Roglic a remporté hier la 14e victoire d’étape de sa carrière sur la Vuelta. Il a ouvert son compteur en 2019 (1) puis a continué en 2020 (4), 2021 (4), 2022 (1) 2023 (2) et 2024 (2). Les deux tiers de ses succès sur les Grands Tours l’ont été sur le sol espagnol (14 sur 21).

Commenti

Post popolari in questo blog

Dalla periferia del continente al Grand Continent

Chi sono Augusto e Giorgio Perfetti, i fratelli nella Top 10 dei più ricchi d’Italia?

I 100 cattivi del calcio