La Calabre en héritage


L’entraîneur de Lille a grandi, à Lyon,  dans un environnement familial très marqué par des racines italiennes.

27 Nov 2024 - L'Équipe
FRANÇOIS VERDENET

LILLE, LYON – Sur une base de tomate, ajoutez une boule de mozzarella, du persil, un peu d’huile d’olive, des crevettes, et vous obtenez la Genesio. Les années 1980-1990 sont loin mais Toto Li Vigni n’a pas oublié la composition d’une de ses pizzas signature. Comme Bernard Lacombe et ses potes Rémi Garde, Pascal Fugier ou Jean-Jacques Nono, Bruno Genesio était, à l’époque, un habitué du restaurant le Rital, dans le VIe arrondissement de Lyon.

À peine majeur, il affichait le physique de l’endroit, petit brun et chaîne en argent autour du cou. «J’adorais ce mec», roule avec son accent sicilien le chef de 69 ans, qui a été formé au Torino avant de bourlinguer en Serie C. «Pour le remercier de venir chez moi et m’aider à me faire connaître, je lui avais dédié une pizza. Il y a bien des Maradona à Naples, il pouvait y avoir une Genesio à Lyon! Elle est restée à la carte jusqu’à ce que je ferme l’endroit. Qu’on ait des hauts ou des bas tous les deux, Bruno est un fidèle. Comme la bonne bouffe, le foot fait partie de nos racines italiennes.»

Le nom et le prénom de l’entraîneur de Lille ne mentent pas. Claude Barzotti aurait pu dérouler la bande-son de l’installation des Genesio à Lyon. Côté paternel, la famille est originaire de Mammola, sur la pointe de la Botte. Ce bourg de 2700 âmes est niché en Calabre, pendu sur le massif de l’Aspromonte. Il y a des airs de Corse. Mammola est connu pour son monastère et on y fête le sanglier. Le grand-père, Domenico, était berger. Et comme il avait été abandonné, c’est l’équivalent de la DASS italienne qui l’a élevé et lui a donné le patronyme de Genesio.

"Mes grands-parents n’avaient pas 
une thune mais il y avait toujours 
de quoi bien manger"
   - BRUNO GENESIO, ENTRAÎNEUR DE LILLE

Juste après la Seconde Guerre mondiale, Domenico et sa femme Maria ont traversé l’Italie pour aller chercher du travail en France avec leur fils Salvator, 2 ans, lequel deviendra plus tard le papa de Bruno. «Mon père avait quatre frères et deux soeurs», explique l’ancien coach lyonnais. «Il était Italien mais a été naturalisé Français. Un de ses frères a vite été repéré par l’OL. Mais il s’est noyé le jour de ses 16 ans. Ma mère a essayé de le sauver… Elle était alors enceinte de mon frère, François, à qui mes parents ont donné le prénom de mon oncle décédé. Par soucis d’intégration, mes grands-parents et mes parents ont toujours refusé de parler italien à la maison devant nous. C’est d’ailleurs un de mes grands regrets de ne pas parler italien, même si je le comprends mieux. Je suis déjà allé en Sicile mais je ne suis jamais revenu à Mammola. J’y ai encore quelques cousins éloignés. Mais la famille est en moi.»

Les effluves remontent encore dans les souvenirs du petit Gone qui passait la «frontière» entre son quartier des ÉtatsUnis, dans le VIIe arrondissement de Lyon, pour filer dans le VIIIe sur la route de Vienne, chez ses grands-parents paternels. «Dans l’arrière-cour, ça sentait la sauce tomate dès 4 heures du matin», se délecte toujours la fine gueule de 58 ans. «Tout était fait maison sur le poêle à bois. Ça mijotait en permanence. Le dimanche midi, on faisait des tablées d’une vingtaine de personnes. Mes grands-parents n’avaient pas une thune mais il y avait toujours de quoi bien manger. Mon grand-père jouait de la guitare et moi au foot dans la cour.»


À 5 ans, Genesio prend déjà la direction de l’OL, pendant que son père crée sa boîte de plâtrier peintre, comme «tout bon Italienne de l'epoque». François, frère de Bruno, reprendra le flambeau alors que leur mère travaille dans une entreprise de carrelage en tant que secrétaire de diréction. Salvator emmène les fistons sous la pendule de Gerland pour encourager le «compatriote», Fleury De Niallo, qui deviendra plus tard un proche. Gilbert Giorgi, entrapreneur lyonnais rennomé aux mêmes origines, jouera les entremetteurs avec tous les anciens qui deviendront des copains. Lacombe est aussi dans le coup. genesio a encore le maillot de Roberto Baggio, Ballon d'Or 1993, que lui a offert l'ex-goleador lyonnais.

"Au fond de nous, on sait 
qu'il n'y a rien de tel 
qu'un bon plat de pâtes 
et une partie de cartes." 
   - GILBERT GIORGI, PROCHES DE GENESIO

«Bruno est comme moi, d'abord français mais vite italien dès qu'il y a un Italie-Allemagne ou un autre adversaire», sourit Giorgi, 73 ans propriétaire notamment de la celebre Villa Florentine à Lyon, et qui è été administrateur de l'OL de 1991 à 2021. «J'ai fait tous les déplacements européens de l'OL pendant trente ans. Bruno nous a fait vibrer quand on a éliminé l'AS Rome de Mohamed Salah en Ligue Europa (4-2; 1-2 en huitièmes de finale, en 2017) ou quand on a fait nul à la Juventus Turin de Gianluigi Buffon en Ligues de champions (1-1 lors de la phase de groupes en 2016). Je sais qu'il a été marqué èar l'AC Milan de Arrigo Sacchi. On est tous les deux passionnés de vélo egalement. Le mond a changé mais nos racines se sont renforcées. Au fond de nous, on sait qu'il n'y a rien de tel qu'un bon plat de pâtes et une partie de cartes. Mais là, Bruno doit vraiment progresser!».

De Lyon à Lille, en 61 matches européens dirigés, tous de qualifications inclus, l'entraîneur du LOSC s'est en tout cas amélioré à son jeu quotidien. Le temps où les tribunes du Groupama Stadium réclamaient son départ en entonnant «Genesio démission» sur l'air du chant révolutionnaire italien Bella ciao en avril 2019 après une élimination en demi-finale de Coupe de France face à Rennes (2-3), est dépassé. Avec Pep Guardiola, José Mourinho, Diego Simeone et Carlo Ancelotti à son tableau de chasse en Ligue des champions, le technicien est attendou à Bologne. La Genesio façon "hot-dogues" pourrait alors redevenir un plat signature sur la terre de ses ancêtres.

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Après avoir ressenti une douleur aux adducteurs en fin de match lors de la victoire contre Rennes dimanche (1-0), Edon Zhegrova est « opérationnel » selon Bruno Genesio, même si le Kosovar n’a pas débuté l’entraînement hier. Absent lors des trois derniers matches pour une blessure aux adducteurs, Thomas Meunier devrait faire son retour dans le onze de départ. Comme annoncé, Angel Gomes n’est pas du voyage, et observera une période de repos jusqu’à Noël pour un problème récurrent à un mollet.

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Il patrimonio della Calabria

L'allenatore del Lille è cresciuto a Lione, dove la sua famiglia ha profonde radici italiane.

27 novembre 2024 - L'Équipe
FRANÇOIS VERDENET

LILLE, LIONE - Su uno strato di pomodoro, aggiungete una pallina di mozzarella, prezzemolo, un po' di olio d'oliva e qualche gamberetto, e otterrete Genesio. Gli anni 1980-1990 sono ormai lontani, ma Toto Li Vigni non ha dimenticato la composizione di una delle sue pizze-simbolo. Come Bernard Lacombe e i suoi compagni Rémi Garde, Pascal Fugier e Jean-Jacques Nono, Bruno Genesio era un habitué del ristorante Rital nel 6° arrondissement di Lione.

Appena maggiorenne, aveva l'aspetto del locale, con i suoi capelli scuri e la catena d'argento al collo. “Mi piaceva quel ragazzo”, dice con il suo accento siciliano lo chef 69enne, che si è formato al Torino prima di passare in Serie C. “Per ringraziarlo di essere venuto da me e di avermi aiutato a farmi un nome, gli ho dedicato una pizza. A Napoli ci sono le "Maradona", ma a Lione potrebbe esserci una "Genesio"! È rimasta nel menu fino alla chiusura del locale. Sia che abbiamo avuto alti e bassi insieme, Bruno è un cliente abituale. Come il buon cibo, il calcio fa parte delle nostre radici italiane”.

Il nome e il cognome dell'allenatore del Lille non mentono. Claude Barzotti potrebbe essere la colonna sonora del trasferimento di Genesio a Lione. Da parte di padre, la famiglia è originaria di Mammola, sulla punta della Botte. Questo paesino di 2.700 anime si trova in Calabria, arroccato sul massiccio dell'Aspromonte. Ha un'aria di Corsica. Mammola è famosa per il suo monastero e qui si celebra il cinghiale. Il nonno Domenico era un pastore. E poiché era stato abbandonato, l'equivalente italiano del DASS (servizi sociali) francese lo ha cresciuto e gli ha dato il cognome Genesio.

“I miei nonni non avevano un soldo
ma c'era sempre abbastanza da mangiare”.
   - BRUNO GENESIO, ALLENATORE DEL LILLE

Subito dopo la Seconda guerra mondiale, Domenico e sua moglie Maria attraversarono l'Italia per trovare lavoro in Francia con il figlio Salvatore di 2 anni, che sarebbe poi diventato il padre di Bruno. “Mio padre aveva quattro fratelli e due sorelle”, spiega l'ex allenatore del Lione. “Era italiano ma è diventato cittadino francese naturalizzato. Uno dei suoi fratelli fu subito individuato dall'OL. Ma annegò il giorno del suo 16° compleanno. Mia madre cercò di salvarlo... All'epoca era incinta di mio fratello François, che i miei genitori chiamarono come il mio defunto zio. Per motivi di integrazione, i miei nonni e i miei genitori si sono sempre rifiutati di parlare italiano in casa davanti a noi. È uno dei miei grandi rimpianti quello di non parlare italiano, anche se lo capisco abbastanza. Sono già stato in Sicilia, ma non sono mai tornato a Mammola. Ho ancora qualche lontano cugino là. Ma la famiglia è dentro di me.

Il profumo è ancora presente nei ricordi del piccolo Gone, che era solito attraversare il “confine” tra il suo quartiere di Les États Unis, nel 7° arrondissement di Lione, e la casa dei nonni paterni nell'8° arrondissement sulla strada per Vienna. “Nel cortile si sentiva l'aroma della salsa di pomodoro fin dalle 4 del mattino”, racconta ancora il 58enne. “Tutto era fatto in casa sulla stufa a legna. Era sempre a fuoco lento. La domenica a pranzo avevamo tavolate di una ventina di persone. I miei nonni non avevano un soldo, ma c'era sempre abbastanza da mangiare. Mio nonno suonava la chitarra e io giocavo a calcio nel cortile.

All'età di 5 anni, Genesio aveva già preso la via dell'OL, mentre il padre si era messo in proprio con un'attività di imbianchino, come “ogni buon italiano dell'epoca”. Il fratello di Bruno, François, ne prende il testimone, mentre la madre lavora in una ditta di piastrelle come segretaria di direzione. Salvatore portava i ragazzi sotto l'orologio del Gerland a fare il tifo per il loro “connazionale”, Fleury De Niallo, che in seguito sarebbe diventato un caro amico. Gilbert Giorgi, allenatore del Lione con lo stesso nome e le stesse origini, faceva da intermediario con tutti i vecchi compagni che sarebbero diventati amici. Genesio conserva ancora la maglia indossata da Roberto Baggio, vincitore del Pallone d'Oro 1993, regalatagli dall'ex attaccante del Lione col quale Baggio se l'era scambiata.

“In fondo, sappiamo che 
che non c'è niente di meglio 
di un buon piatto di pasta 
e una partita a carte." 
   - GILBERT GIORGI, AMICO DI GENESIO

Bruno è come me, all'inizio francese ma subito italiano quando c'è una partita Italia-Germania o un altro avversario”, sorride Giorgi, 73 anni, proprietario della famosa Villa Florentine di Lione, e che è stato direttore dell'OL dal 1991 al 2021. “Ho partecipato a tutte le tournée europee dell'OL per trent'anni. Bruno ci ha emozionato quando abbiamo eliminato la Roma di Mohamed Salah in Europa League (4-2; 1-2 negli ultimi 16 anni nel 2017) o quando abbiamo pareggiato con la Juventus di Gianluigi Buffon in Champions League (1-1 nella fase a gironi nel 2016). So che è stato segnato dal Milan di Arrigo Sacchi. Siamo entrambi appassionati di ciclismo. Il mondo è cambiato, ma le nostre radici si sono rafforzate. In fondo, sappiamo che non c'è niente di meglio di un buon piatto di pasta e di una partita a carte. Bruno però con quelle deve davvero migliorare!"

Da Lione a Lilla, in 61 partite europee allenate, comprese tutte le qualificazioni, il tecnico del Lille di sicuro ne ha migliorato il gioco. I giorni in cui gli spalti del Groupama Stadium invocavano la sua partenza, scandendo “Genesio dimettiti” sulle note della canzone rivoluzionaria italiana Bella ciao nell'aprile 2019 dopo l'eliminazione in semifinale di Coppa di Francia contro il Rennes (2-3), sono ormai lontani. Con Pep Guardiola, José Mourinho, Diego Simeone e Carlo Ancelotti nell'albo d'oro della Champions League, il tecnico è atteso al Bologna. Lo stile “hot dog” di Genesio potrebbe tornare a essere un piatto forte nella terra dei suoi antenati.

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Dopo aver avvertito un dolore ai muscoli adduttori nel corso della vittoria di domenica per 1-0 contro il Rennes, Edon Zhegrova è “operativo” secondo Bruno Genesio, anche se il kosovaro non ha iniziato ad allenarsi ieriThomas Meunier, che ha saltato le ultime tre partite per un infortunio a un tallone, dovrebbe tornare nella formazione titolare. Come annunciato, non parteciperà Angel Gomes, che rimarrà a riposo fino a Natale per un problema ricorrente al polpaccio.

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