Bessèges dans la tempête
Sept équipes abandonnent
L’étape d’hier, d’abord arrêtée après qu’un véhicule s’est inséré sur le tracé, a repris mais sans sept équipes qui ont privilégié la sécurité de leurs coureurs.
"Les Français ont été très solidaires car si on ne repart pas là,
on ne repart pas du tout"
ROMAIN LE ROUX, EN CHARGE DE LA SÉCURITÉ DE L’ÉPREUVE
8 Feb 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
BESSÈGES (GARD) – Les organisateurs de l’Étoile de Bessèges devraient réfléchir à solliciter Pierre Richard comme parrain, car ils ne sont quand même pas vernis. La saison dernière, la première étape avait été annulée en raison du mouvement agricole qui avait paralysé les routes et, hier, c’est unvéhiculesurlaroutedupeloton – événement qui s’était déjà produit jeudi – qui a participé au chaos, l’étape autour de la cité gardoise ayant dans un premier temps été arrêtée. Avant de repartir, tronquée de sept équipes rentrées à la maison: Ineos Grenadiers, Soudal-Quick Step, Uno X Mobility, Lidl Trek, Decathlon AG2R La Mondiale, EF Education EasyPost et Unibet Tietema Rockets.Harry Sweeny, de l’équipe EF Education-Easy Post, qui a choisi de quitter la course, s’explique avec un commissaire UCI.
Lotto, elle, s’est élancée avec deux coureurs seulement, dont un Arnaud De Lie inspiré puisqu’il s’est imposé au sprint devant ArnaudDémare.
Stéphane Heulot, manager de la formation belge, a suivi à distance les événements: «C’était en effet très chaotique. À un moment, l’information a circulé que cela ne partait plus et certains de nos coureurs qui avaient froid ont pris la direction du bus. Arnaud et Baptiste (Veistroffer) étaient eux à l’abri dans une voiture et ont entendu à la radio que ce n’était pas vrai. Sinon, ils n’auraientpas laissé leurleader comme ça, ils ont été pris dans l’élan des grosses équipes World Tour.» Qui n’ont rien voulu savoir après ce nouvel incident auquel Benjamin Thomas, représentant des coureurs, a assisté aux premières loges: «Par rapport à hier (jeudi) la voiture était dans le sens de la course, elle roulait à très faible vitesse et elle a tourné à gauche et a coupé une partie du peloton. Ceux qui suivaient ont freiné, ce qui peut vite être dramatique sur une route mouillée. Tout de suite, on a protesté car cela recommençait. On s’est arrêtés car le pacte était qu’il devait y avoir plus de sécurité, plus de motos à l’avant de la course. Ce n’était pas le cas.»
Le matin même, les différentes parties s’étaient en effet déjà réunies pour évoquer l’incident de la veille, qui avait valu à Maxim Van Gils une chute et un abandon, mais après une quinzaine de kilomètres et la montée du col de Tré lis, le véhicule incriminé se faufilait entre l’échappée matinale et le restedupeloton: «Elle avait été sécurisée par la gendarmerie mais elle est repartie tout de suite après alors que le peloton arrivait. On peut toujours tomber sur un idiot ou un inconscient » , pointait Benjamin Giraud, directeur sportif de Cofidis, indulgent vis-à-vis de l’organisation. Romain Le Roux, en charge de la sécurité de l’épreuve justement, semblait touché par la polémique et la désertion d’une partie du peloton, à l’image de bénévoles que certains ont vu pleurer: «On avait pris les dispositions par rapport à ce qui s’est passé jeudi mais malheureusement une voiture s’ est de nouveau intégrée. Les coureurs ne s’ estimaient pas en sécurité. Les Français ont été très solidaires car si on ne repart pas là, on ne repart pas du tout.»
« C’est abusé », soufflait d’ailleurs un mécano en réaction à ce parking vidé de la plupart des cars des formations majeures qui, à l’orée de la saison, n’ont voulu prendre aucun risque. À commencer par Decathlon, donc. Son directeur du développement stratégique, Mathieu Charpentier, expliquait avoir pris cette décision «à contre-coeur mais les conditions de sécurité n’étaient plus réunies pour les coureurs, d’autant qu’ensuite, il y a eu d’autres véhicules sur la route.»
Resté en famille dans le coin, Yves Lampaert, lui, partageait son sentiment mitigé sur la situation alors que son équipe SoudalQuick Step avait déjà pris le chemin de la Belgique: «On est forcément déçus car c’est dommage d’arrêter une jolie course comme Bessèges. Mais ce n’était pas très sécurisé, on voulait envoyer un signal aux organisateurs et à l’UCI.» Une décision assumée selon lui «à 100% par tous les gars», même Paul Magnier, pourtant leader de l’ épreuve. Les formation s françaises, hors Decathl on donc, ont joué le jeu de l’organisation car «si on ne fait pas la course, l’Étoile de Bessèges disparaît», assurait Benjamin Thomas, vainqueur de l’épreuve en 2022 et qui a assumé de repartir. Tout en louant «les efforts réalisés par l’organisation qui ne peut pas contrôler toutes les incivilités », Mathieu Charpentier considérait qu’ «on aurait pu aussi avoir la mort d’un coureur. On soutient les dirigeants de la course, on a besoin d’eux mais dix points UCI ne valent pas la vie des coureurs.»
Benjamin Thomas insistait de son côté pour qu’il y ait «une vraie prise de conscience des organisateurs. Il faut changer les choses, avec des circuits locaux fermés, mettre des barrières ou une rubalise pour sécuriser les petites intersections si on ne peut pas avoir une personne physique. Au moins, les gens sauraient qu’il y a une course qui passe car là, ils sortent de chez eux pour aller acheter le pain.»
Aujourd’hui, la direction a bien conscience de la difficulté de pouvoir tout sécuriser, du départ àl’arrivée, la route n’ étant pas privatisée comme pour le Tour: «Qu’estce qu’on peut faire en plus? interroge Le Roux. On a déjà le maximum de motos, vingt de la gendarmerie et huit de l’ organisation, avec les mêmes pilotes. Par rapport à l’an dernier, on a même plus de bénévoles pour bloquer les routes( annexes ), une centaine environ. Peutêtre que nous ne sommes pas assez profession na lisés pour organiser des courses, je ne sais pas.»
Stéphane Heulot apportait tout son soutien aux responsables de l’épreuve: «Je partage la cause de la sécurité, il n’y a même pas de discussion. Mais j’ai félicité Arnaud ( De Lie) et je l’ai remercié pour les organisateurs car ils font leur maximum et ce sont tous des bénévoles. Je ne contribuerai pas à tuer cette épreuve.» Son leader, au micro de la chaîne L’Équipe, allait dans son sens: «Si tout le monde s’arrêtait, l’Étoile de Bessèges aurait eu du mal à continuer. S’il n’y a plus de courses pour nous, on peut mettre la clé sous la porte et aller travailler dans le monde “réel”. Je pense que j’ai fait le bon choix, j’ai respecté l’organisateur. » Qui n’en a pas fini avec la poisse car à l’arrivée au mont Bouquet, aujourd’hui, les 78 rescapés du jour pourraient être cueillis par des conditions dantesques avec de l’orage, de la pluie et peut-être même de la neige.
***
Tempesta alla Bessèges
Sette squadre abbandonano
La tappa di ieri, inizialmente interrotta dopo l'incidente di un veicolo sul percorso, è ripresa ma senza sette squadre che hanno dato la priorità alla sicurezza dei loro corridori.
"I francesi hanno dimostrato molta solidarietà, perché se non si torna lì, non si torna affatto”.
ROMAIN LE ROUX, RESPONSABILE DELLA SICUREZZA DELL'EVENTO
8 febbraio 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
BESSÈGES (GARD) - Gli organizzatori dell'Étoile de Bessèges dovrebbero pensare di chiedere a Pierre Richard di far loro da padrino, perché non sono proprio geniali. La scorsa stagione, la prima tappa è stata annullata a causa del movimento degli agricoltori che ha paralizzato le strade, e ieri è stato un veicolo sulla strada principale - un evento che si era già verificato giovedì - a contribuire al caos, con la tappa intorno alla città di Gard inizialmente bloccata. Harry Sweeny, del team EF Education-Easy Post, che ha scelto di abbandonare la corsa, ha spiegato la sua decisione a un commissario della UCI.
La Lotto è partita con due soli corridori, tra cui un ispirato Arnaud De Lie, che ha vinto lo sprint davanti ad Arnaud Démare.
Stéphane Heulot, manager della squadra belga, ha seguito gli eventi a distanza: “È stato davvero molto caotico. A un certo punto si è sparsa la voce che la corsa era stata annullata e alcuni dei nostri corridori che erano infreddoliti si sono diretti verso l'autobus. Arnaud e Baptiste (Veistroffer) erano al riparo in un'auto e hanno sentito alla radio che non era vero. Altrimenti non avrebbero lasciato il loro leader in quel modo, erano presi dallo slancio delle grandi squadre World Tour”.
Non volevano avere nulla a che fare con questo nuovo incidente, a cui Benjamin Thomas, rappresentante dei corridori, ha assistito da davanti: “Rispetto a ieri (giovedì, n.d.r.), l'auto era in direzione della corsa, viaggiava a una velocità molto bassa e ha svoltato a sinistra tagliando fuori parte del gruppo. Quelli dietro hanno frenato, cosa che può essere drammatica su una strada bagnata. Abbiamo immediatamente protestato perché stava accadendo di nuovo. Ci siamo fermati perché il patto era che ci fosse più sicurezza, più motociclette in testa alla corsa. Non è stato così.
La mattina stessa le varie parti si erano già riunite per discutere dell'incidente del giorno precedente, che aveva provocato la caduta e il ritiro di Maxim Van Gils, ma dopo una quindicina di chilometri e l'ascesa del Col de Tré Lis, il veicolo incriminato si era infilato tra la fuga iniziale e il resto del gruppo: “Era stato messo in sicurezza dalla gendarmeria, ma è ripartito subito dopo, proprio mentre il gruppo stava arrivando. Si può sempre incontrare un idiota o un incosciente”, ha sottolineato Benjamin Giraud, direttore sportivo della Cofidis, indulgente nei confronti dell'organizzazione. Romain Le Roux, responsabile della sicurezza dell'evento, è sembrato toccato dalle polemiche e dall'abbandono di parte del gruppo, così come alcuni volontari, alcuni dei quali sono stati visti piangere: “Avevamo preso le misure necessarie per affrontare quanto accaduto giovedì, ma purtroppo un'auto è entrata di nuovo. I corridori non si sentivano al sicuro. I francesi sono stati molto solidali perché se non si riparte da lì, non si riparte affatto”.
“È troppo”, ha detto un meccanico in reazione al fatto che il parcheggio si è svuotato della maggior parte degli allenatori delle squadre più importanti che, all'inizio della stagione, non volevano correre rischi. A cominciare da Decathlon. Il suo direttore dello sviluppo strategico, Mathieu Charpentier, ha spiegato di aver preso questa decisione “a malincuore, ma le condizioni di sicurezza non erano più soddisfatte per i corridori, soprattutto perché dopo c'erano altri veicoli sulla strada”.
Yves Lampaert, che aveva soggiornato con la sua famiglia nella zona, ha condiviso i suoi sentimenti contrastanti sulla situazione dopo che la sua squadra Soudal - Quick-Step si era già diretta in Belgio: “Siamo delusi perché è un peccato fermare una grande corsa come la Bessèges. Ma non era molto sicuro e volevamo mandare un segnale agli organizzatori e all'UCI”. A suo avviso, questa decisione è stata presa “al 100% da tutti i ragazzi”, anche da Paul Magnier, il leader della corsa. Le squadre francesi, esclusa la Decathlon, sono state al fianco degli organizzatori perché “se non corriamo la gara, l'Étoile de Bessèges scompare”, ha dichiarato Benjamin Thomas, vincitore nel 2022 e che ha deciso di partecipare nuovamente. Pur lodando “gli sforzi compiuti dagli organizzatori, che non possono controllare tutte le inciviltà”, Mathieu Charpentier ha considerato che “avremmo potuto anche avere la morte di un corridore. Sosteniamo i direttori di gara, ne abbiamo bisogno, ma dieci punti UCI non valgono la vita dei corridori”.
Benjamin Thomas, da parte sua, ha insistito sul fatto che “gli organizzatori devono davvero svegliarsi. Le cose devono cambiare, con circuiti chiusi locali, barriere o nastro adesivo per proteggere i piccoli incroci se non possiamo avere una persona fisica. Almeno la gente saprebbe che c'è una gara, mentre magari esce di casa per andare a comprare il pane”.
Oggi la direzione è ben consapevole della difficoltà di assicurare tutto, dall'inizio alla fine, dato che la strada non è privatizzata come per il Tour: “Cosa possiamo fare di più?”, chiede Le Roux. Abbiamo già il numero massimo di moto, venti della gendarmeria e otto degli organizzatori, con gli stessi corridori. Rispetto all'anno scorso, abbiamo anche più volontari per bloccare le strade (annessi), circa un centinaio. Forse non siamo abbastanza professionali per organizzare le gare, non lo so”.
Stéphane Heulot ha dato il suo pieno appoggio ai responsabili dell'evento: “Condivido la causa della sicurezza, non c'è nemmeno da discutere. Ma mi sono congratulato con Arnaud (De Lie) e l'ho ringraziato per gli organizzatori perché stanno facendo il massimo e sono tutti volontari. Non contribuirò a uccidere questo evento”. Il suo leader, parlando con L'Équipe, si è detto d'accordo con lui: “Se tutti si fossero fermati, l'Étoile de Bessèges avrebbe avuto difficoltà a continuare. Se non ci sono più gare per noi, possiamo chiudere le porte e andare a lavorare nel mondo 'reale'. Credo di aver fatto la scelta giusta, ho rispettato l'organizzatore”. Per i 78 sopravvissuti alla gara di oggi potrebbe esserci ancora del maltempo, con temporali, pioggia e forse anche neve.
Commenti
Posta un commento