Le verrou de la Redoute


Hier, dans la côte de la Redoute, Remco Evenepoel, tout sourire, était accompagné de l’ancien coureur Philippe Gilbert, vainqueur de Liège en 2011 et qui est ici chez lui. Deux coéquipiers de Tadej Pogacar les entouraient : Florian Vermeersch ( à g.) et le Français Pavel Sivakov. 

La mythique côte ardennaise a retrouvé son prestige avec le nouveau parcours de Liège-Bastogne-Liège. Tremplin doré et rendez-vous incontournable pour les très grands, elle a pris beaucoup de poids dans le scénario. Trop ?

“La Redoute empêche la course de mouvements, 
à cause de cette grande descente, 
très longue, pour l’approche'' 
   - VALENTIN MADOUAS

26 Apr 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS

LIÈGE (BEL) - C’est un peu un dilemme de riches, mais le retour depuis 2019 de l’arrivée de Liège-Bastogne-Liège dans le centre de la Cité ardente, et plus en haut d’Ans, a eu un double effet. Le nouveau final a redonné son prestige à la côte de la Redoute, mais a aussi verrouillé d’une certaine manière le scénario, plus stéréotypé, puisque tout ou presque s’y joue désormais. «On ne prend pas trop de risques en disant rendez-vous à la Redoute», souriait hier après-midi Julien Bernard à son hôtel de Maastricht. D’autant qu’en parallèle du nouveau tracé, l’avènement d’une génération d’artificiers fous a renforcé l’importance de ce tremplin idéal, dont le sommet sera situé demain à 34 km de l’arrivée, où Remco Evenepoel en 2022 et 2023 et Tadej Pogacar l’an passé ont forgé leurs succès. «Les leaders n’ont plus peur de faire la course à partir delà, poursuit Bernard, équipier de Mattias Skjelmose chez Lidl-Trek. Il n’y a plus de transition, moins de moments où ça peut s’organiser derrière. Après la Redoute, tu remontes la nouvelle côte (Cornémont), tu as un petit plateau, tu redescends au pied des Forges, tu remontes, tuas cinq bornes plates à peine, tu tournes à droite, tu descends et tu es déjà au pied de la Roche-aux-Faucons. Quand Pogacar fait la différence, c’est hyper dur de combler l’écart.»

En conférence de presse, Evenepoel soulignait que le changement opéré il y a deux ans dans la Redoute,où les coureurs ne grimpent plus jusqu’au sommet, mais virent à droite pour aller chercher la montée non répertoriée de Cornémont, avait accentué le phénomène. « Ça aide vraiment à attaquer, appréciait le double champion olympique. Ça rend l’effort plus long, jusqu’aux Forges, et c’est plus difficile de revenir. » En plus, comme le relève Guillaume Martin-Guyonnet, tout miser sur la Roche-aux-Faucons, à seulement 13 km du terme, représenterait un «risque».

«Ce n’est finalement qu’un seul kilomètre vraiment dur, ils ne sont pas sûrs de lâcher tout le monde», décrypte le grimpeur de Groupama-FDJ, qui courra son 10e Liège demain (6e en 2023). Voilà pour l’aval, qui fait de la Redoute une rampe de lancement parfaite. En amont, la course est presque impossible à dynamiter.

Quand on a demandé à Valentin Madouas si la Redoute pesait trop sur la course, il n’a pas longtemps hésité. «Oui, a répondu le Breton, 5e en 2023 et 7e l’an passé. Elle empêche la course de mouvements, à cause de cette grande descente, très longue, pour l’approche. Dans Desnié, tu vas devoir faire un tel effort pour gagner dix secondes… Mais derrière, le peloton va t’avaler, la bagarre pour le placement va te tuer. » Dans cette descente où le compteur approche des 90 km/h et « où les derniers équipiers sacrifient leur course » (Bernard), « tu peux perdre trente secondes très vite, même si tu es un groupe de 4-5», complète Martin-Guyonnet, qui suggère qu’une autre approche de la Redoute pourrait changer la donne. Et plus tôt alors? «Le Rosier, ce n’est pas assez dur», tranche Bernard. «Il faudrait anticiper, mais il n’y a pas mille endroits et les équipiers sont encore frais», souffle Madouas, qui se demande si la Redoute ne devrait pas être positionnée plus loin de l’arrivée, mais note tout de même qu’ «il y a souvent une opportunité après le triptyque, après la Haute-Levée, un moment où ça se regarde un peu.»

Le Brestois espère qu’un groupe de 6-7 pourrait s’extraire là, se bâtir une minute d’avance et tenter de survivre pour aller chercher une place d’honneur à Liège. Un scénario que douche cependant Kim Andersen. « Le vent sera mauvais pour tenter quelque chose avant, analyse le directeur sportif de Lidl-Trek. Ilya une nouvelle côte, qui paraît-il est la plus dure de Belgique (col de Haussire), mais c’est trop tôt et ensuite vent de face jusqu’à Vielsalm. Aussi dans la Haute-Levée, même s’il n’est pas fort, ce sera quand même plus dur de sortir. Et encore en haut de la Redoute, toute la portion pour retrouver la grande route. On aura peut-être un plus gros groupe en contre si Pogacar ou Evenepoel sont sortis.»

Hier après-midi, Madouas avait jeté un oeil à la composition fraîchement publiée des UAE et avait noté que l’équipe du champion du monde avait préféré sélectionner Florian Vermeersch plutôt que Jan Christen, pourtant très fort mercredi dans la Flèche Wallonne. Un profil davantage rouleur et un signe de plus que les Émiriens vont vouloir contrôler et verrouiller l’approche de la Redoute. Où, tout le monde le sait, Pogacar voudra prendre son envol.

***

Il chiavistello della Redoute

Ieri, sulla côte de la Redoute, Remco Evenepoel, tutto sorridente, era accompagnato dall'ex corridore Philippe Gilbert, vincitore della Liegi nel 2011 e di casa qui. Al loro fianco due compagni di squadra di Tadej Pogacar: Florian Vermeersch (a sinistra) e il francese Pavel Sivakov. 

La leggendaria salita delle Ardenne ha riacquistato il suo prestigio con il nuovo percorso della Liegi-Bastogne-Liegi. Trampolino d'oro e sede imperdibile per i migliori, ha assunto un grande peso nello scenario. Troppo?

“La Redoute impedisce alla corsa di muoversi, 
a causa di questa grande discesa, 
molto lunga, per l'avvicinamento”. 
   - VALENTIN MADOUAS

26 aprile 2025 - L'Équipe
ALESSANDRO ROOS

LIÈGE (BEL) - È un po' il dilemma dei ricchi, ma il ritorno dal 2019 dell'arrivo della Liegi-Bastogne-Liegi al centro della Cité ardente, e non più in cima ad Ans, ha avuto un duplice effetto. Il nuovo traguardo ha ripristinato il prestigio della côte de la Redoute, ma ha anche bloccato in qualche modo uno scenario più stereotipato, in cui quasi tutto si riduce al filo di lana. “Non corriamo troppi rischi dicendo 'ci vediamo alla Redoute'”, sorrideva Julien Bernard ieri pomeriggio nel suo hotel di Maastricht. Tanto più che, oltre al nuovo percorso, l'avvento di una generazione di pazzi contendenti ha rafforzato l'importanza di questo trampolino ideale, la cui cima sarà situata domani a 34 km dall'arrivo, dove Remco Evenepoel nel 2022 e 2023 e Tadej Pogacar lo scorso anno hanno forgiato i loro successi. I leader non hanno più paura di correre da lì”, continua Bernard, compagno di squadra di Mattias Skjelmose alla Lidl-Trek. Non ci sono più transizioni, meno momenti in cui le cose possono essere organizzate nelle retrovie. Dopo la Redoute, si sale sulla nuova salita (Cornémont), c'è un piccolo altopiano, si scende ai piedi delle Forges, si risale, ci sono solo cinque chilometri pianeggianti, si gira a destra, si scende e si è già ai piedi della Roche-aux-Faucons. Quando Pogacar fa la differenza, è davvero difficile colmare il divario”.

Durante la conferenza stampa, Evenepoel ha sottolineato che la modifica apportata due anni fa sulla Redoute, in cui i corridori non salgono più verso la vetta, ma girano a destra per percorrere l'inesplorata salita di Cornémont, ha accentuato il fenomeno. Aiuta molto ad attaccare”, ha detto il due volte campione olimpico. Lo sforzo è più lungo, fino a Les Forges, ed è più difficile tornare indietro. Inoltre, come sottolinea Guillaume Martin-Guyonnet, puntare tutto sulla Roche-aux-Faucons, a soli 13 km dall'arrivo, rappresenterebbe un “rischio”.

“Alla fine si tratta di un solo chilometro molto duro, quindi non sono sicuri di poter staccare tutti”, spiega lo scalatore della Groupama-FDJ, che domani correrà la sua decima Liegi (sesta nel 2023). Questo per quanto riguarda la discesa, che rende La Redoute un trampolino di lancio perfetto. A monte, la corsa è quasi impossibile da battere.

Quando a Valentin Madouas è stato chiesto se La Redoute pesasse troppo sulla gara, non ha esitato a lungo. Sì”, ha risposto il bretone, 5° nel 2023 e 7° l'anno scorso. Impedisce alla gara di muoversi, a causa di questa grande e lunghissima discesa di avvicinamento. A Desnié, dovrai fare uno sforzo tale per guadagnare dieci secondi... Ma dietro, il gruppo ti inghiottirà e la lotta per la posizione ti ucciderà”. Su questa discesa, dove il tachimetro si avvicina ai 90 km/h e “dove gli ultimi compagni di squadra sacrificano la loro corsa” (Bernard), “si possono perdere trenta secondi molto rapidamente, anche se si è in un gruppo di 4-5”, aggiunge Martin-Guyonnet, che suggerisce che un approccio diverso alla Redoute potrebbe cambiare le cose. Le Rosier non è abbastanza difficile”, dice Bernard. “Dovremmo pensare al futuro, ma non ci sono mille posti e i compagni di squadra sono ancora freschi“, mormora Madouas, che si chiede se la Redoute non dovrebbe essere posizionata più lontano dall'arrivo, ma osserva che ‘spesso c'è un'opportunità dopo il trittico, dopo l'Haute-Levée, un momento in cui le cose si risollevano un po’”.

Il nativo di Brest spera che un gruppo di 6-7 possa staccarsi, accumulare un minuto di vantaggio e cercare di sopravvivere per conquistare un posto d'onore a Liegi. Tuttavia, Kim Andersen non è favorevole a questo scenario. Il vento non sarà adatto per tentare qualcosa prima di allora”, analizza il direttore sportivo della Lidl-Trek. Ilya ha una nuova salita, che si dice sia la più dura del Belgio (Col de Haussire), ma è troppo presto e poi c'è vento contrario fino a Vielsalm. Anche nella Haute-Levée, anche se non è forte, sarà comunque più difficile uscire. E ancora, in cima alla Redoute, tutto il tratto per tornare sulla strada principale. Potremmo avere un gruppo più numeroso al banco se Pogacar o Evenepoel sono fuori.

Ieri pomeriggio, Madouas ha dato un'occhiata alla formazione della UAE appena pubblicata e ha notato che la squadra del campione del mondo ha preferito scegliere Florian Vermeersch piuttosto che Jan Christen, molto forte nella Flèche Wallonne di mercoledì. Un profilo più rouleur e un altro segno che gli emiratini vorranno controllare e bloccare l'avvicinamento a La Redoute. Dove, come tutti sanno, Pogacar vorrà prendere il largo.

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