Des idées derrière la tête


Hier, Juan Ayuso a remporté sa première étape dans un grand Tour.

Juan Ayuso a parfaitement assumé son rôle d’outsider en remportant la première étape montagneuse dans les Abruzzes. Il tenait à marquer des points face à Primoz Roglic, qui reprend le maillot rose pour quatre secondes.

17 May 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PHILIPPE LE GARS

TAGLIACOZZO (ITA) – Voilà une victoire qui va marquer les esprits, celui surtout de ce petit monde du cyclisme qui attendait de voir enfin ce jeune talent espagnol aux commandes sur un grand Tour. À 22 ans, Juan Ayuso a beau déjà faire (presque) partie des meubles, il n’avait jamais pu encore remporter une étape sur un grand Tour ou montrer qu’il a les épaules pour viser la plus haute marche d’un podium final sur trois semaines.

Il n’est pas passé loin sur la Vuelta (3e du général à Madrid lors de la première de ses deux participations en 2022) et même sur le Tour de France qu’il a découvert l’an passé avec une 3e place à Valloire derrière Tadej Pogacar et Remco Evenepoel mais devant Primoz Roglic. Le Valencien au regard noir en avait assez de voir son nom résumé à celui d’un coureur prometteur certes, « mais qui reste toujours celui qui a failli gagner, il est temps de passer à autre chose», comme il le confiait avant le départ en Albanie.

Hier il a chassé ces démons que Primoz Roglic symbolisait encore jusque-là, car c’est le Slovène qui a le plus souvent brisé ses rêves de victoires sur la Vuelta notamment. Entre les deux, les relations sont juste courtoises, l’aîné aime à titiller ce gros talent en devenir, rien que pour dire que malgré ses 35 ans, il peut encore jouer avec ses nerfs. Hier, la tendance a commencé à basculer du côté de l’Espagnol même si on ne parle là que d’une poignée de secondes. En attaquant à 400 mètres du sommet, Ayuso s’est surtout rassuré. « Je voulais rattraper le temps perdu sur Roglic (16 secondes sur le contre-la-montre, plus 2 autres lors de la 4e étape), affirmait-il l’air enfin radieux. C’est une première victoire sur un grand Tour que j’attendais depuis tellement longtemps, j’en avais besoin pour me donner confiance. »


Quand il avait débarqué chez UAE en cours de saison en 2021, il n’avait pas encore 19 ans, mais il était déjà gonflé d’ambition. « Il s’est parfois plaint qu’on attendait beaucoup trop de lui à cette époque, raconte un proche de ses parents, alors que c’est lui qui répétait qu’il allait tout casser dès ses premières courses. Il a dû déchanter, mais ça lui a beaucoup appris. »

Une victoire pour sortir de l’ombre de Pogacar

Sur cette 7e étape, il a surtout pu profiter d’un énorme travail de l’équipe des Émirats, qui a reproduit le même service tout confort qu’elle offre à Pogacar habituelen lançant la machine au pied de la dernière ascension avec le « vieux » Rafal Majka (35 ans), suivi d’Adam Yates pour lancer la dernière fusée. Avec même un autre espoir, le Mexicain Isaac del Toro en appui (2e).

Cette fois, l’Espagnol ne s’est pas loupé, il a contré Egan Bernal, qui s’était peut-être vu trop beau trop tôt, et laissé Roglic à quatre secondes (14 avec les 10 secondes de bonifications), ce qui n’a pas empêché le Slovène de récupérer le Maillot Rose abandonné comme prévu par Mads Pedersen. Pas sûr que le leader des Red Bull-Bora avait vraiment coché cette étape, encore bien loin des grandes batailles à venir en haute montagne durant la troisième semaine, car c’est là qu’il sera alors temps de faire les (vrais) comptes.

Mais ceux d’hier suffisaient au bonheur d’Ayuso. «C’est sans aucun doute un grand pas en avant pour moi, j’ai déjà été proche de la victoire d’étape sur la Vuelta et le Tour, mais je n’ai jamais réussi à aller jusqu’au bout.» Il avait besoin de cette victoire non pas pour prouver son talent, mais plutôt pour sortir enfin de l’ombre dans laquelle il vit auprès de Pogacar, qui aspire naturellement toute la lumière chez les UAE. Alors qu’il racontait avec passion ce finalement explosif, on comprit qu’il avait attendu depuis longtemps ce moment personnel, qui n’appartenait enfin qu’à lui. « Je savais comment faire pour attaquer, on n’a qu’une seule cartouche dans un tel final. J’ai donc laissé les autres se fatiguer pour faire mon effort au bon moment. »

Mais il ne veut pas en rester là, il attend maintenant l’étape de demain, qui empruntera certains chemins blancs des Strade Bianche «pour prendre le Maillot Rose. Le but c’est d’être en tête du classement général lors de la journée de repos lundi », a-t-il annoncé tout en assurance, fidèle à sa jeune légende.

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Ieri Juan Ayuso ha vinto la sua prima tappa in un grande Giro.

Quei retropensieri nella testa

Juan Ayuso ha interpretato alla perfezione il ruolo di outsider vincendo in Abruzzo la prima tappa di montagna. Voleva mettere un punto contro Primoz Roglic, che ha conquistato la maglia rosa con quattro secondi di vantaggio.

17 maggio 2025 - L'Équipe
DALL'INVIATO SPECIALE PHILIPPE LE GARS

TAGLIACOZZO (ITA) - È una vittoria che lascerà un segno indelebile, soprattutto nel piccolo mondo del ciclismo che aspettava di vedere questo giovane talento spagnolo alla guida di un grande Giro. A 22 anni, Juan Ayuso è già (quasi) un nome noto, ma non era mai riuscito a vincere una tappa in un grande Giro o a dimostrare di avere le carte in regola per puntare al gradino più alto del podio finale in una corsa di tre settimane.

Non ha fatto molta strada nella Vuelta (3° posto assoluto a Madrid nella prima delle sue due apparizioni nel 2022) e nemmeno nel Tour de France, che ha scoperto l'anno scorso con un 3° posto a Valloire dietro a Tadej Pogacar e Remco Evenepoel ma davanti a Primoz Roglic. Il valenciano dagli occhi scuri ne aveva abbastanza di vedere il suo nome riassunto come quello di un corridore promettente, “ma pur sempre quello che ha sfiorato la vittoria, è ora di andare avanti”, come ha confidato prima della partenza in Albania.

Ieri ha scacciato i demoni che Primoz Roglic (gli) ha sempre simboleggiato, perché è lo sloveno che più spesso ha infranto i suoi sogni di vincere la Vuelta in particolare. I rapporti tra i due non sono che cortesi, con il corridore più anziano che si diverte a stuzzicare questo grande talento in divenire, solo per dimostrare che, nonostante i 35 anni, può ancora giocare con i nervi. Ieri la situazione ha cominciato a girare a favore dello spagnolo, anche se si tratta solo di una manciata di secondi. Attaccando a 400 metri dalla vetta, Ayuso ha rassicurato soprattutto se stesso. Volevo recuperare il tempo perso su Roglic (16 secondi nella cronometro, più altri 2 - nel Km Red Bull, ndr - nella quarta tappa)", ha detto, finalmente raggiante. È la prima vittoria in un Tour importante e che aspettavo da tanto tempo, e ne avevo bisogno per darmi fiducia".

Quando è arrivato alla UAE durante la stagione 2021, non aveva ancora 19 anni, ma era già pieno di ambizioni. A volte si lamentava del fatto che all'epoca ci si aspettasse troppo da lui“, racconta una fonte vicina ai suoi genitori, ”anche se era lui che continuava a dire che avrebbe spaccato tutto fin dalle prime gare. Sarà rimasto deluso, ma gli ha insegnato molto.

Una vittoria per uscire dall'ombra di Pogacar

In questa 7ª tappa, ha potuto beneficiare soprattutto del duro lavoro del team UAE Emirates-XRG, che ha riprodotto lo stesso comodo servizio che solitamente offre a Pogacar, lanciando il treno ai piedi della salita finale con il “vecchio” Rafal Majka (35°), seguito da Adam Yates per poi sganciare il razzo finale. Con un'altra speranza, il messicano Isaac del Toro in appoggio (2°).

Questa volta lo spagnolo non ha sbagliato un colpo, ha contrastato Egan Bernal, che forse si era visto troppo bene troppo presto, e ha lasciato Roglic a quattro secondi di distacco (14 con i 10 secondi di abbuono), il che non ha impedito allo sloveno di recuperare la Maglia Rosa abbandonata come previsto da Mads Pedersen. Non è detto che il leader della Red Bull-Bora-hansgrohe avesse davvero puntato su questa tappa, che è ancora lontana dalle grandi battaglie che si svolgeranno in alta montagna nella terza settimana, perché sarà allora che si tireranno le (vere) somme.

Ma i risultati di ieri sono stati sufficienti per rendere Ayuso felice. È un grande passo avanti per me“, dice, ”ho sfiorato la vittoria di tappa in passato alla Vuelta e al Tour, ma non sono mai riuscito ad andare fino in fondo". Aveva bisogno di questa vittoria non per dimostrare il suo talento, ma piuttosto per uscire finalmente dall'ombra in cui vive con Pogacar, che naturalmente succhia tutte le luci della ribalta all'UAE Emirates-XRG. Mentre raccontava con passione questo finale squisitamente esplosivo, è emerso chiaramente che aveva atteso a lungo questo momento personale, che finalmente apparteneva solo a lui. "Sapevo cosa dovevo fare per attaccare, perché in un finale come quello hai solo una cartuccia da sparare. Così ho lasciato che gli altri si stancassero e ho attaccato al momento giusto".

Ma non vuole fermarsi a questo, e ora guarda alla tappa di domani, che prevede di percorrere alcuni sterrati delle Strade Bianche “per conquistare la Maglia Rosa”. L'obiettivo è essere in testa alla classifica generale nel giorno di riposo di lunedì", ha annunciato fiducioso, fedele alla sua giovane leggenda.

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Romain Bardet avec le genou ensanglanté.

P. L. G.
Journée noire pour Bardet et Gaudu

“Je vais essayer de récupérer, 
car j’ai envie de faire le maximum pour ma dernière fois''

Il restait un peu plus de quarante kilomètres avant l’arrivée quand une chute à première vue anodine sur la gauche de la chaussée impliquait les deux leaders français, Romain Bardet et David Gaudu.



Si le premier avait pu remonter assez rapidement sur le vélo pour rentrer dans le peloton dix kilomètres plus loin, c’est toute l’équipe Groupama-FDJ qui s’était relevée pour attendre son leader breton et le ramener avec les autres leaders avant le pied de la dernière ascension au terme d’une poursuite  digne d’un contre-la-montre.

Les deux ont rejoint l’arrivée, mais Bardet a lâché plus de 5 minutes dans l’histoire et David Gaudu 51” (25e). Le leader de GroupamaFDJ avait la tête des très mauvais jours sur la ligne d’arrivée et se plaignait du poignet. « Ça fait chier, j’étais concentré toute la journée, je ne comprends pas. Il y a un coureur qui fait un écart devant moi, je touche sa roue, et voilà. »

Bardet avait passé la ligne avec le genou gauche en sang. « Mais ce n’est pas ça le plus grave, expliquat-il plus tard avant de rentrer à son hôtel, j’ai heurté la rotule, et ça me fait mal en pédalant. On va traiter ça cesoir (hier),pourl’instantc’estsupportable, mais quand je suis à fond, ça me tire vraiment à l’intérieur. » L’Auvergnat essayait de garder le moral («il reste bon»), alors que ce Giro est le dernier grand Tour de sa carrière. « Je vais essayer de récupérer, car j’ai envie de faire le maximum pour ma dernière fois. J’espère que c’est seulement l’histoire de quelques jours et que je vais pouvoir repartir de l’avant. »

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Romain Bardet con il ginocchio sinistro insanguinato.

P. L. G.
Giornata nera per Bardet e Gaudu.

"Cercherò di recuperare, 
perché voglio fare del mio meglio per la mia ultima volta"

A poco più di quaranta chilometri dall'arrivo, una caduta apparentemente innocua sul lato sinistro della strada ha coinvolto i due leader francesi, Romain Bardet e David Gaudu.

Mentre il primo è riuscito a risalire in bici abbastanza rapidamente e a rientrare in gruppo dieci chilometri dopo, è stata l'intera squadra Groupama-FDJ a rialzarsi per aspettare il suo leader bretone e riportarlo con gli altri big prima di arrivare ai piedi della salita finale, al termine di un inseguimento degno di una cronosquadre.

Entrambi hanno raggiunto il traguardo, ma Bardet ha perso più di 5 minuti e David Gaudu 51" (25°). Il leader della Groupama-FDJ ha avuto una pessima giornata al traguardo e si è lamentato per i dolori a un polso. "Sono stato concentrato tutto il giorno, non capisco. C'è un corridore che sbanda davanti a me, io tocco la sua ruota et voilà".

Bardet ha tagliato il traguardo con il ginocchio sinistro insanguinato. "Ma non è questa la cosa peggiore“, ha spiegato più tardi prima di rientrare in albergo, ”ho picchiato la rotula e mi fa male quando pedalo. Ci penseremo stasera (ieri, ndr), al momento non è insopportabile, ma quando spingo al massimo, sento tirare forte dentro". Il nativo di Auvergne ha cercato di tenere alto il morale (“sto ancora bene”), anche se questo Giro è il suo ultimo grande Tour della carriera. "Cercherò di recuperare, perché voglio fare del mio meglio per la mia ultima volta. Spero sia solo una questione di pochi giorni e che sarò di nuovo in grado di andare avanti".

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