Roglic, le rose mais pas trop


Leader du classement général depuis la veille, le Slovène, une nouvelle fois, ne s’est pas embêté à défendre son maillot qu’endosse Diego Ulissi.

“Les gars devant étaient vraiment très forts et, 
de notre côté, nous avons fait ce qu’on avait à faire''     
- PRIMOZ ROGLIC

18 May 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS

Sur ses terres transalpines, Diego Ulissi attendait depuis des années, depuis toujours peutêtre, d’enfiler le maillot rose et hier, entouré de son staff, il a regardé les minutes puis les secondes s’égrener, les yeux levés sur l’arche de la ligne d’arrivée de Cas tel rai mon do, dans l’ attente de connaître les temps de Lorenzo Fortunato, échappé comme lui depuis 118 kilomètres avant d’être lâché, puis le leader du classement général Primoz Roglic, arrivé avec un petit peloton. À deux semaines de l’arrivée du Giro à Rome, Primoz Roglic s’est débarrassé du maillot de leader hier, ce qui ne l’a nullement contrarié.

Pour douze secondes sur son coéquipier et compatriote, pour dix-sept sur le Slovène, le coureur de XDS Astana partira ce matin de Gubbio vers les chemins blancs avec la « Maglia rosa » qu’il a embrassée sur le podium. Son explosion de joie tranchait avec la placidité du leader de Red Bull Bora Hansgrohe, qui ne s’est pas foulé pour garder sa première place, laissant même l’échappée du jour filer sans aucun de ses équipiers. Déjà, en début de Giro, Roglic avait tiqué quand, deuxième du contre-lamontre à Tirana derrière Joshua Tarling, il avait pris les commandes du général pour une seule petite seconde devant Mads Pedersen. Trop tôt pour ce stratège converti qui sait combien l’ histoire de ce grand Tour spécifique, parfois incontrôlable (sauf l’an dernier avec Tadej Pogacar), se joue dans les dernières heures romaines, comme ce fut son cas en 2023 quand il renversa Geraint Thomas, la veille de la dernière étape. Alors, le lendemain, avant de quitter l’Albanie et de rejoindre l’Italie, Roglic n’avait pas bougé une oreille quand Pedersen avait empoché l’étape de Vlora et les bonifications qui lui permettaient de repasser devant. Pas de bol pour le Slovène, les neuf secondes d’avance du Danois au général (passées à 17 après la 5e étape) n’ont tenu que quatre jours quand le coureur de Lidl-Trek lâcha la rampe dans l’ascension de Tagliacozzo où Juan Ayuso s’était imposé et avait devancé son aîné. Mais sans lui reprendre la tunique rose pour quatre petites secondes cette fois.

Sur une étape accidentée comme celle d’hier, les chances de voir le Slovène se débarrasser du paletot si lourd à porter en début d’épreuve, encore plus depuis qu’il a perdu sur chute son lieutenant Jai Hindley à Naples, étaient assez minces du côté des favoris et c’est donc plutôt chez les baroudeurs éloignés de la ligne de front qu’il fallait regarder. Romain Bardet, offensif au lendemain de sa chute, aurait pu se draper en rose ce matin mais le Français finit par s’essouffler sur la fin (9e de l'étape), sur les pentes de Montelago. Roglic n’a pas pris cette peine et il a préféré garder les siens au frais en vue des échéances beaucoup plus montagneuses et périlleuses de la troisième semaine. « Honnêtement, l’étape a été difficile mais oui, il a fallu laisser partir le maillot (rose), a-t-il concédé au micro d’Eurosport. Les gars devant étaient vraiment très forts et, de notre côté, nous avons fait ce qu’on avait à faire. » C’est-àdire pas grand-chose, à part avoir un oeil sur le coureur espagnol d’UAE Team Emirates qui a secoué les favoris sur la fin, sans insister pour combler son petit trou sur le Slovène, pas inquiet du déroulé de la course : « il reste encore des jours de course, non ? »

Le coureur de 35 ans était à peine froissé que son équipe rétrograde à la deuxième place des voitures sur les chemins blancs aujourd’hui : « Cela ne change pas grand-chose, on sera quand même bien placés. » Pas à la première place, donc, qu’il lorgne plutôt du côté de Rome, le 1er juin.

***

Première pour Plapp


Luke Plapp peut remercier le motard de la télévision qui lui a tendu sa bouteille d'eau alors qu’il était à sec, embarqué dans un raid solitaire débuté à 43 kilomètres de l’arrivée. L’Australien doit surtout son succès à Castelraimondo à lui seul après avoir rejoint, en compagnie de Romain Bardet et du Belge Sylvain Moniquet, une échappée qui s’était dessinée à 118 kilomètres du but avec une quinzaine de coureurs. Le triple champion national sur route (2022, 2023, 2024) a alors fait parler ses qualités de rouleurs, collaborant dans la montée de Montelago, à 50 kilomètres du terme, avec Diego Ulissi et Wilco Kelderman, sur lesquels il était là encore revenu. Avant de prendre seul la tangente, comptant jusqu’à plus d’une minute sur ses poursuivants. À 24 ans, Plapp a remporté sa première victoire sur un grand Tour.

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