EN FORCE ET EN BEAUTÉ
Jonathan Milan célèbre sa première victoire
pour sa première participation au Tour de France.
JONATHAN MILAN GRANDE PREMIÈRE
Jonathan Milan a écrasé le sprint de Laval de sa puissance, de son agilité et de son habileté pour se débrouiller seul, devant Wout Van Aert et Kaden Groves, alors que Tim Merlier a été pénalisé par une crevaison.
13 Jul 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
LAVAL – C’est l’heure de gloire des sprinteurs, un samedi et un dimanche du Tour de France rien que pour eux, une rareté, et Jonathan Milan n’a pas raté l’occasion d’éclore aux yeux du grand public, en prime time, sur la plus grande scène du monde, pour décrocher sa première étape sur sa première Grande Boucle, à 24 ans.
Même si ces deux étapes de transition en plein week-end ont avant tout été dessinées pour aller chercher la montagne et le Massif central un 14 juillet, les grosses cuisses méritent cette lumière que les favoris du général captent la plupart du temps, eux qui par ailleurs suent sang et eau pour survivre au rythme imprimé par leurs petits copains dans les bosses.
Surtout, les sprinteurs sont une population malmenée, égratignée par les canons modernes qui ne supportent plus l’attente et l’ennui qui précèdent un sprint, mais imposent une orgie d’action, un défilé épileptique d’images d’attaques, de chutes, d’attaques, de chutes. Même si le parcours de ce Tour de France leur ménage plusieurs opportunités, sept a minima, la tendance est un peu partout à durcir les tracés, ou au moins à essayer de compliquer la vie des sprinteurs, avec l’ajout d’une côte, d’un coup de cul, et l’insertion de la butte Montmartre dans le circuit des Champs-Élysées lors de la 21e étape en est un exemple criant.
Forcément des sales gosses,
accessoirement des boeufs
La triple ascension des pavés de la rue Lepic ne les élimine pas a priori, mais elle va leur compliquer diablement la tâche et potentiellement les priver du rendez-vous le plus prestigieux de leur saison. Pas grave, les bolides sont une caste qu’on peut sacrifier, souvent au profit des puncheurs d’ailleurs. L’instauration des cartons jaunes braque également naturellement les projecteurs sur eux, groupe à risques qui va le plus en pâtir, plus surveillés qu’un piéton dans une commune d’un certain bord politique.
Chaque emballage et le moindre coup de coude sont désormais scrutés, disséqués, sujets à discussion, d’interminables débats, qui souvent remettent en cause la nature même d’un sprint, forcément liée aux notions de vitesse, de danger et de péril. Sans que l’on sache, en outre, si les commissaires arrosent de sanctions comme lors de la 1re étape à raison ou s’ils se laissent manger le cerveau par l’atmosphère générale et la demande sécuritaire en hausse.
Quoi qu’il en soit, les sprinteurs sont escortés d’une forme de présomption de mauvais comportement, ils sont forcément des sales gosses et accessoirement des boeufs. On ne nie pas que les cuissots de Milan dans le sprint de Laval auraient pu faire tourner les grille-pain des hôtels des suiveurs du Tour ce matin, le sprint est aussi un art délicat qui ne se résume pas qu’à des watts. Il réclame d’assimiler des dizaines de paramètres en un battement d’ailes, une boîte crânienne qui s’illumine soudainement comme une constellation dans une nuit d’été, le placement, le vent, la position des équipiers, des adversaires, les virages, lancer au bon moment, au bon endroit, et pour l’illustrer, il suffit de revoir comment l’Italien s’est faufilé dans les dernières centaines de mètres, sans poisson-pilote, bien aidé par ses épaules de catcheur il est vrai.
L’Italien a conquis cette première victoire dans le Tour grâce à trois facteurs principaux: son agilité et sa capacité à manoeuvrer seul dans le final donc, le boulot de son équipe en amont, pour bien le propulser à la sortie des nombreux ronds-points qui ont étiré le paquet dans les derniers kilomètres, et l’absence de Tim Merlier, handicapé par une crevaison à 12 km de l’arrivée. Le Belge est parvenu à recoller, mais il a ensuite payé toute cette énergie pour revenir et tenter de se replacer.
On espère donc voir les deux coureurs les plus rapides de ce Tour au coude-à-coude cette fois à Châteauroux, tout à l’heure, car, en l’absence du turbulent Jasper Philipsen, leur duel est une excellente nouvelle pour l’attrait du sprint, qui a un peu manqué de rivalités et de personnages ces derniers temps, une autre explication du désintérêt dont la spécialité a pu être la victime.
Une grande partie du peloton encore en RTT aujourd’hui
Milan contre Merlier, c’est une opposition de styles sur le vélo, de physiques, mais aussi de caractères. Là où le champion d’Europe est taciturne, réservé, le maillot vert est solaire, rigolard et toujours souriant, en tout cas une fois le vélo rangé. S’il confirmait sa percée au sommet du sprint, il en serait le meilleur ambassadeur, le porte-drapeau de ce clan opprimé.
Pour le reste, Milan n’a pas eu de mal à briser les reins d’un Wout Van Aert renaissant et de Kaden Groves, malgré le gros boulot de son équipier de luxe Mathieu Van der Poel, au terme d’une étape calme qui a fait dubien à tout le monde, simplement animée par la fugue du duode TotalEnergies Mattéo Vercher-Mathieu Burgaudeau, qui a brisé lasieste à 80 km de l’arrivée et a bien résisté, notamment le second jusqu’à 9 bornes du terme.
Au lendemain de sa violente chute, le lieutenant de Tadej Pogacar Joao Almeida, corps amoché et côte fissurée, a ainsi passé la meilleure journée possible pour soigner ses plaies et tenter de se retaper avant la bataille du Massif central, demain. Aujourd’hui, une grande partie du peloton devrait encore être en RTT, un répit bien mérité après une première semaine frénétique.
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Jonathan Milan festeggia la sua prima
vittoria al suo primo Tour de France.
JONATHAN MILAN - LA GRAN PRIMA VOLTA
Jonathan Milan ha vinto la volata di Laval con potenza, agilità e capacità di difendersi, precedendo Wout Van Aert e Kaden Groves, mentre Tim Merlier è stato penalizzato da una foratura.
13 lug 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
LAVAL - È il momento migliore dei velocisti, un sabato e una domenica del Tour de France tutti per loro, una rarità, e Jonathan Milan non si è lasciato sfuggire l'occasione di sbocciare agli occhi del grande pubblico, in prima serata, sul più grande palcoscenico del mondo, per conquistare la sua prima tappa nella sua prima Grande Boucle, all'età di 24 anni.
Anche se queste due tappe di transizione nel mezzo del fine settimana sono state concepite soprattutto per affrontare le montagne e il Massiccio Centrale (il 14 luglio), le cosce grosse meritano i riflettori che i favoriti della classifica generale ottengono per la maggior parte del tempo, mentre sudano acqua e sangue per sopravvivere al ritmo imposto dai loro piccoli amici nelle asperità.
Soprattutto, i velocisti sono un popolo martoriato e graffiato dai canoni moderni che non tollerano più l'attesa e la noia che precedono una volata, ma impongono un'orgia di azione, una sfilata epilettica di immagini di attacchi, cadute, attacchi, cadute. Anche se il percorso di questo Tour de France offre loro diverse opportunità, sette almeno, la tendenza è più o meno ovunque quella di rendere i percorsi più duri, o almeno di cercare di rendere la vita più difficile ai velocisti, con l'aggiunta di una salita, un calcio nel sedere, e l'inserimento della Butte Montmartre nel circuito degli Champs-Élysées nella 21a tappa ne è un esempio lampante.
Certo che spono dei modelli,
incidentalmente buoi
La tripla salita del pavé di rue Lepic non li eliminerà a priori, ma renderà il loro compito diabolicamente difficile e li priverà potenzialmente dell'evento più prestigioso della loro stagione. Non importa, le auto da corsa sono una casta che può essere sacrificata, spesso a vantaggio dei puncheur. L'introduzione dei cartellini gialli mette naturalmente sotto i riflettori anche loro, il gruppo a rischio che soffrirà di più, osservato più da vicino di un pedone in un comune di un certo orientamento politico.
Ogni manovra e la più piccola spinta sono ora esaminate, sezionate e oggetto di un dibattito infinito, che spesso mette in discussione la natura stessa di una volata, necessariamente legata a concetti di velocità, pericolo e rischio. E non sappiamo se i commissari abbiano ragione a comminare penalità, come hanno fatto nella prima tappa, o se stiano lasciando che il loro cervello venga divorato dall'atmosfera generale e dalla crescente richiesta di sicurezza.
In ogni caso, i velocisti sono stati scortati da una sorta di presunzione di cattiva condotta, sono inevitabilmente monellacci e, tra l'altro, buoi. Non si può negare che le cosce di Milan nello sprint di Laval avrebbero potuto accendere i tostapane negli alberghi dei suiveur del Tour oggi, ma lo sprint è anche un'arte delicata che non si basa solo sui watt. Richiede di assimilare decine di parametri in un batter d'occhio, un cranio che si illumina improvvisamente come una costellazione in una notte d'estate, il posizionamento, il vento, la posizione dei compagni di squadra e degli avversari, le curve, il lancio al momento giusto, nel posto giusto, e per capirlo basta guardare come l'italiano si è fatto strada nelle ultime centinaia di metri, senza pesce-pilota, aiutato dalle sue spalle da lottatore.
L'italiano ha ottenuto la sua prima vittoria al Tour grazie a tre fattori principali: la sua agilità e la sua capacità di manovrare da solo nel finale, il lavoro svolto in precedenza dalla sua squadra per spingerlo bene fuori dalle numerose rotonde che allungavano il gruppo negli ultimi chilometri, e l'assenza di Tim Merlier, penalizzato da una foratura a 12 km dall'arrivo. Il belga è riuscito a recuperare, ma ha poi pagato tutte quelle energie tornando indietro e cercando di riposizionarsi.
Speriamo quindi di vedere i due corridori più veloci di questo Tour testa a testa questa volta a Châteauroux, più avanti, perché, in assenza del turbolento Jasper Philipsen, il loro duello è un'ottima notizia per l'appeal della volata, che negli ultimi tempi è stata un po' carente di rivalità e personaggi, un'altra spiegazione per la mancanza di interesse di cui la specialità potrebbe essere stata vittima.
Gran parte del gruppo ancora oggi in RTT
Milan contro Merlier è uno scontro di stili in bicicletta, di fisici, ma anche di caratteri. Dove il campione europeo è taciturno e riservato, la maglia verde è solare, amante del divertimento e sempre sorridente, almeno una volta riposta la bicicletta. Se si confermerà al vertice dello sprint, sarà il miglior ambasciatore, il portabandiera di questo clan oppresso.
Per il resto, Milan non ha avuto problemi a spezzare le reni a un risorgente Wout Van Aert e a Kaden Groves, nonostante il duro lavoro del suo compagno di lusso Mathieu van der Poel, al termine di una tappa tranquilla e buona per tutti, ravvivata semplicemente dalla fuga della coppia Total Energies, Mattéo Vercher-Mathieu Burgaudeau, che è scattata a 80 km dall'arrivo e ha opposto una buona resistenza, in particolare il secondo corridore fino a 9 km dal traguardo.
Il giorno dopo la violenta caduta, il luogotenente di Tadej Pogacar, João Almeida, con il corpo contuso e una costola incrinata, ha avuto il miglior giorno possibile per curare le ferite e cercare di recuperare prima della battaglia del Massiccio Centrale di domani. Oggi, gran parte del gruppo dovrebbe comunque prendersi una pausa, una meritata tregua dopo una prima settimana frenetica.
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Pogacar indécis sur sa participation la Vuelta
D. P. à Laval
Le Tour de France n’a pas encore atteint la première journée de repos ni les premiers cols de montagne, mais Tadej Pogacar l’ultra-favori, est déjà interrogé sur la suite de son programme. Va-t-il courir la Vuelta (23 août au 14 septembre) cette saison comme son programme le prévoyait? La réponse du Slovène est restée évasive.
«Normalement, on a envisagé ma participation. Mais je ne sais pas... il faudra que je réfléchisse. Je ne sais pas si je veux passer encore un mois entier loin de la maison», a soufflé le Maillot Jaune hier à Laval, après une journée tranquille sur le vélo pour la 8e étape du Tour. «Pogi», qui a demandé en course, via l’oreillette, des nouvelles de sa compagne Urska Zigart en lice sur le Giro (7e hier, 8e au général), préfère se focaliser sur les deux dernières semaines de la Grande Boucle et ne souhaite pas confirmer sa participation. «On décidera après le Tour.»
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