EVENEPOEL - Sans pitié

À deux bornes de la ligne, alors qu’il était parti 2’30’’ derrière Tadej Pogačar, 

Remco Evenepoel dépassait son grand rival. Exceptionnel dans un chrono de ce standing.

Evenepoel, triple couronne

Le Belge a décroché, hier, un troisième titre d’affilée en chrono, après avoir rattrapé Tadej Pogačar juste avant l’arrivée. Un moment rare qu’il n’avait ni prévu ni imaginé.

« Je suis peut-être dans ma meilleure forme de la saison 

et après cette journée, je ne peux pas me cacher »

   - REMCO EVENEPOEL

22 Sep 2025 - L'Équipe

PHILIPPE LE GARS

KIGALI – Les Belges les plus virulents contre l’organisation des Championnats du monde au Rwanda – les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues depuis mars – vont peut-être revoir leur jugement. Avec deux des leurs sur le podium hier, ils ont déjà pris le pouvoir sur cette semaine arc-en-ciel. Ça n’a d’ailleurs pas perturbé Remco Evenepoel, qui a remporté certainement le plus beau de ses trois titres mondiaux du chrono, après Glasgow en 2023 et Zurich l’an passé. Car cette fois, il s’est offert un rare privilège: parti 2’30’’ derrière Tadej Pogačar, il a repris le Slovène juste avant le panneau des deux derniers kilomètres, dans la méchante côte pavée de Kimihurura. Une correction que l’autre grand favori du jour n’avait encore jamais connue à ce niveau de compétition.

Certes, Pogačar n’a jamais vraiment brillé dans cette discipline en fin de saison (6e à Glasgow en 2023, sa meilleure place sur les trois Mondiaux qu’il a disputés) mais personne n’avait imaginé le quadruple vainqueur du Tour s’effondrer dans ces proportions (4e à 2’ 37’’ du Belge). Au bout de dix kilomètres, au premier temps intermédiaire, Evenepoel avait déjà pris le large ( 45'' d’avance), mais la portion lui était plus favorable, surtout avant la dernière bosse. Et rien ne laissait présager le dépassement final. «C’est difficile à accepter, admettait Tadej Pogačar, le visage blême après l’arrivée. Être doublé comme ça est toujours décevant, mais Remco était tellement fort aujourd’hui (hier), il était à 100 %. Et j’espère que dimanche prochain, il ne sera qu’à 99%.»

Leur duel était annoncé mais Evenepoel n’avait pas voulu en faire une fixette. «Dans les derniers moments de la course, je suis resté concentré car je voyais bien que je me rapprochais de lui. J’ai évidemment voulu le dépasser et je savais que je devais forcer encore plus. Peut-être que j’ai voulu le faire trop vite mais le risque était d’exploser. Du coup, j’ai ralenti un peu dans la montée car je savais que j’avais encore de la puissance dans les jambes. J’espérais seulement qu’il ne reste pas trop longtemps dans mon sillage car cela aurait pu priver Ilan (Van Wilder) de la troisième place.»

Le scénario était idéal pour les Belges, même si personne ne fanfaronnait. « J’avais trop de douleurs dans les jambes pour profiter d’une quelconque satisfaction (de doubler Pogačar) », ajoutait Remco Evenepoel, toujours aussi fair-play avant de rappeler aux journalistes qu’il leur avait annoncé la couleur la semaine dernière. «Vous voyez que je ne vous ai pas menti en vous assurant que j’étais au top » , souriait-il avant d’ajouter qu’il espérait remporter un quatrième titre l’an prochain pour rejoindre les recordmen de victoires, Fabian Cancellara (2006, 2007, 2009, 2010) et Tony Martin (2011, 2012, 2013, 2016). «Je veux devenir le premier de l’histoire à gagner quatre titres d’affilée. Je l’avais déjà en tête aujourd’hui ( hier) et je le pense encore plus maintenant.»

Du bon, du vrai Evenepoel dans le texte, toujours aussi direct quand il s’agit d’annoncer ses objectifs. Ceux de dimanche prochain pour l’épreuve en ligne sont tout aussi clairs. « Il y aura tout le temps des montées et des descentes comme aujourd’hui, même si les monter seul est différent, ça peut en effet faire gagner du temps. Mais là, je suis peut-être dans ma meilleure forme de la saison et après cette journée, je ne peux pas me cacher. Certes, ça sera complètement différent… Ce sera six heures et demie de course sur un parcours qui ressemble un peu à une classique comme l’Amstel Gold Race.»

Là où il avait justement fait sensation pour sa deuxième course de rentrée, au printemps dernier, après son accident en décembre. Il avait été battu au sprint par Mattias Skjelmose et Tadej Pogačar après un final époustouflant. Il ne manquera donc pas d’idées tout au long de cette semaine.

***

A due chilometri dal traguardo, e partito 2'30'' dopo Tadej Pogačar, Remco Evenepoel 

ha superato il suo grande rivale. Un risultato eccezionale in una cronometro di questo livello.

EVENEPOEL - Senza pietà

Evenepoel, tripla corona

Il belga ha conquistato ieri il terzo titolo consecutivo nella cronometro, dopo aver raggiunto Tadej Pogačar poco prima dell'arrivo. Un momento raro che non aveva né previsto né immaginato.

«Forse sono nella mia migliore forma della stagione 

e dopo questa giornata non posso nascondermi»

   - REMCO EVENEPOEL

22 settembre 2025 - L'Équipe

PHILIPPE LE GARS

KIGALI – I belgi più critici nei confronti dell'organizzazione dei Mondiali di ciclismo in Ruanda – le relazioni diplomatiche tra i due Paesi sono interrotte da marzo – potrebbero riconsiderare il proprio giudizio. Con due dei loro sul podio ieri, hanno già preso il potere in questa settimana arcobaleno. Questo non ha disturbato Remco Evenepoel, che ha conquistato il più bello dei suoi tre titoli mondiali a cronometro, dopo Glasgow nel 2023 e Zurigo lo scorso anno. Perché questa volta si è concesso un privilegio raro: partito 2'30'' dopo Tadej Pogačar, ha ripreso lo sloveno poco prima del cartello degli ultimi due chilometri, nella dura salita in pavé di Kimihurura. Un'onta che l'altro grande favorito di giornata non aveva mai subìto a questo livello di competizione.

Certo, Pogačar non ha mai brillato particolarmente in questa disciplina a fine stagione (6° a Glasgow nel 2023, il suo miglior piazzamento nei tre Mondiali disputati), ma nessuno avrebbe immaginato che il quattro volte vincitore del Tour potesse crollare in questo modo (4° a 2' 37'' dal belga). Dopo dieci chilometri, al primo intermedio, Evenepoel aveva già preso il largo (45'' di vantaggio), ma il tratto era più favorevole a lui, soprattutto prima dell'ultima salita. E nulla lasciava presagire il sorpasso finale. «È difficile da accettare», ha ammesso Tadej Pogačar, con il volto pallido dopo l'arrivo. «Essere superati in questo modo è sempre deludente, ma Remco era così forte oggi (ieri), era al 100%. E spero che domenica prossima sarà soltanto al 99%».

Il loro era un duello annunciato, ma Evenepoel non aveva voluto fissarsi su questo. «Negli ultimi momenti della gara sono rimasto concentrato perché vedevo che mi stavo avvicinando a lui. Ovviamente volevo superarlo e sapevo di dover spingere ancora di più. Forse ho voluto farlo troppo in fretta, ma il rischio era quello di esplodere. Così ho rallentato un po' nella salita perché sapevo di avere ancora forza nelle gambe. Speravo solo che non rimanesse troppo a lungo nella mia scia perché avrebbe potuto privare Ilan (Van Wilder) del terzo posto».

Lo scenario era ideale per i belgi, anche se nessuno se ne è vantato. «Avevo troppo dolore alle gambe per godermi la soddisfazione (di superare Pogačar)», ha aggiunto Remco Evenepoel, sempre corretto, prima di ricordare ai giornalisti che aveva già anticipato loro la notizia la settimana scorsa. «Vedete che non vi ho mentito quando vi ho assicurato che ero al top», sorrideva prima di aggiungere che sperava di vincere un quarto titolo l'anno prossimo per raggiungere i detentori del record di vittorie, Fabian Cancellara (2006, 2007, 2009, 2010) e Tony Martin (2011, 2012, 2013, 2016). «Voglio diventare il primo nella storia a vincere quattro titoli consecutivi. Lo avevo già in mente oggi ( ieri) e ora lo penso ancora di più».

Il vero Evenepoel nel testo, sempre diretto quando si tratta di annunciare i suoi obiettivi. Quelli di domenica prossima per la prova in linea sono altrettanto chiari. «Ci saranno sempre salite e discese come oggi, anche se affrontarle da solo è diverso, perché può effettivamente far guadagnare tempo. Ma ora sono forse nella mia migliore forma della stagione e dopo questa giornata non posso nascondermi. Certo, sarà completamente diverso... Saranno sei ore e mezza di gara su un percorso che assomiglia un po' a una classica come l'Amstel Gold Race».

Proprio dove aveva fatto scalpore nella sua seconda gara dopo il rientro, la scorsa primavera, dopo l'incidente di dicembre. Era stato però battuto in volata da Mattias Skjelmose e Tadej Pogačar dopo un finale mozzafiato. Non mancherà quindi di idee durante tutta questa settimana.