INVINCIBLES !


39e minute : Pierre Lees-Melou reprend victorieusement un centre 
de Mahdi Camara d’une volée du droit et égalise pour Brest.

Au bout de trois journées, le Stade Brestois est toujours invaincu en C1, après son match de costauds contre le champion d’Allemagne. Chapeau.

Vainqueurs de leurs deux premiers matches européens, les Brestois ont tenu en échec le champion d’Allemagne. Ils continuent leur parcours épatant.
 
"On va essayer de regarder tout le monde dans les yeux" 
   - BRENDAN CHARDONNET,  CAPITAINE DE BREST

24 Oct 2024 - L'Équipe
FRANCK LE DORZE (AVEC F.T.)

GUINGAMP (CÔTES-D’ARMOR) – Mais jusqu’où s’arrêtera le «Brest Europe Tour»? À ce rythme, c’est sûr, ce ne sera pas fin janvier, à l’issue de la phase de ligue. À moins d’un écroulement, bien sûr, les barrages tendent désormais les bras à ces incroyables «Pirates», tel un formidable butin qu’ils s’apprêtent à aller chercher avec autant de panache que de conviction.

On n’ira pas jusqu’à affirmer qu’ils transforment en or tout ce qu’ils touchent de leurs pieds, mais force est de constater que depuis plus d’un an, maintenant, ils répondent présent à chaque fois que l’adversité s’élève. Fort d’une 3e place lors du dernier Championnat, que beaucoup ne jugeaient pas possible jusque dans les ultimes journées, on leur promettait de couler par le fond dès qu’il s’agirait de s’aventurer sur des mers du Vieux Continent naturellement moins hospitalières.

Résultat? Après trois journées de Ligue des champions, compétition qui ne s’était encore jamais présentée à la pointe de la Bretagne, pas plus dans la cité du Ponant qu’à Guingamp, jolie terre de repli, voilà nos aventuriers toujours invaincus. Certes, leurs deux premières sorties à la sauce autrichienne, contre Sturm Graz (2-1, le 19septembre) et à Salzbourg (4-0, le 1eroctobre), avaient pu laisser un parfum de Coupe d’Europe au rabais, de Ligue Europa, tout au moins.

Hier, au Roudourou, l’adversaire parlait encore allemand, mais celui de la Bundesliga. Et de la haute. Le Bayer Leverkusen n’est autre que ce cador qui est resté invaincu dans son Championnat la saison dernière, du jamais vu au pays, et qui a lui aussi entamé cette C1 par deux succès, dont l’un contre l’AC Milan (1-0, le 1er octobre).

Alors certes, son entraîneur Xabi Alonso avait décidé d’expérimenter le turn-over, avec plusieurs titulaires sur le banc (Hradecky, Andrich, Xhaka, Terrier,

Frimpong) ou à la maison (Boniface, choqué par un accident de voiture). Mais le rapport de force semblait tout de même déséquilibré. Il le fut au départ, avec une ouverture du score logique (24e), beaucoup moins à l’arrivée, avec une égalisation méritée (39e).

De quoi, finalement, attiser certains regrets. «C’est un bon point face à une grande équipe, on est contents mais bon…, estimait Romain Del Castillo. On était capables de l’emporter, avec des occasions en fin de match. On est contents, mais un peu frustrés. Depuis qu’on joue cette compétition, on est à 300% et on va continuer à l’être. On ne calcule pas, on rentre sur le terrain pour gagner, c’est ce qui fait notre force. »

C’était aussi le sentiment de son entraîneur. «Ce n’est pas une victoire, mais un nul encourageant pour la suite, une belle satisfaction, analysait Éric Roy. On a abordé ce match avec beaucoup d’ambition. On a été capables de renverser ce rapport de force, félicitations aux joueurs. Bien sûr qu’il y a de la fierté. Le regret est de ne pas avoir concrétisé ce bon moment. Le Bayer est une équipe qui tire vingt fois en moyenne, en Bundesliga, et qui n’a tiré que huit fois, ce qui prouve qu’on a très bien travaillé, collectivement. Mais il faut savoir aussi reconnaître quand on peut s’améliorer. »

Le constat vaut surtout pour des prestations nationales insuffisantes (11e place, après huit journées, quatre défaites), qui jurent avec les sorties continentales. «Oui, il y a peut-être un petit supplément d’âme dans cette compétition, ce qui peut se comprendre, reconnaît le technicien

En alternant les deux compétitions, il y a des aspects physiques, mais aussi psychologiques. On est conscients d’avoir raté notre début de Championnat, mais je sais que mes joueurs ne trichent pas. En C1, avec sept points en trois matches, on aurait signé des deux mains. »

Aujourd’hui, justement, c’est déjà demain. Avec une qualification qui n’est plus une utopie, même si quelques clients vont encore se présenter (FC Barcelone, Real Madrid). «On va essayer de regarder tout le monde dans les yeux, prévient le capitaine, Bren

dan Chardonnet. On ne sait pas combien de points il faudra, huit, neuf, dix… On nous promettait l’enfer, déjà la saison passée, en disant qu’on n’arriverait pas à résister. On veut prouver aux gens qu’on est des bons joueurs et qu’on est un club qui a de l’ambition.»

Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, on leur conseille de jeter un oeil, les deux mêmes, sur le déplacement du SB29 au Sparta Prague, le 6 novembre, pour la suite de ce magnifique « Brest Europe Tour ».

***

Une reprise de haute volée

24 Oct 2024 - L'Équipe
FLAVIEN TRÉSARRIEU

Auteur de l’égalisation sur une frappe inspirée du droit, a joué hier son premier match en intégralité depuis son retour de blessure. Avec talent.

GUINGAMP (CÔTES-D’ARMOR) – Plus le niveau monte dans le foot professionnel, plus rares sont les joueurs capables de conserver cette forme de légèreté qui les éloigne des carcans parfois stéréotypés de la formation. Pierre Lees-Melou fait partie de ces footballeurs d’exception: lui, l’ancien pensionnaire de Lège-CapFerret, donne l’impression de pouvoir s’amuser avec la même insouciance qu’un amateur du dimanche matin tout en fournissant des prestations de très haut niveau. La Ligue 1 s’est habituée la saison passée à ce style si caractéristique, et la Ligue des champions l’a véritablement découvert hier soir.

Il est devenu, à 31 ans et 151 jours, le Français le plus âgé à marquer pour ses débuts dans la prestigieuse Coupe d’Europe depuis Daniel Bravo en septembre 1994 (31 ans et 217 jours), mais ce n’est pas cette statistique singulière que l’on retiendra principalement, mais plutôt la manière dont il a décoché cette reprise de volée du droit depuis l’entrée de la surface sur un centre de Mahdi Camara.

Pour lui, il n’y avait pas d’autre geste à tenter. «J’aime le football, jamais un contrôle dans ces moments-là, on tente ! a-t-il plaisanté au micro de Canal+. J’aurais pu tuer un spectateur, mais ça rentre. En plus, j’ai le rebond parfait juste devant le gardien. Et marquer avant la mi-temps, c’est parfait.»

Omniprésent devant les deux surfaces

On jouait alors la 39e minute, le Stade Brestois revenait au score et s’apprêtait à livrer une seconde période de qualité à même de déstabiliser Leverkusen, emmené par son meneur de jeu qui retrouve peu à peu toutes ses sensations après avoir été arrêté par cette satanée blessure au péroné droit qui l’a éloigné des terrains de mai à octobre.

Il disputait hier son troisième match depuis son retour, le premier en intégralité, sans vraiment donner de signe d’affaissement. « Il était un peu fatigué à la fin, il se tenait les adducteurs » , l’a chambré Brendan Chardonnet. Ce que l’intéressé a admis avec le sourire : « Il va falloir que je me mette dans la glace parce que j’ai du mal à récupérer. Il faut penser aussi au Championnat, ça arrive dès samedi ( à Reims). »

Comme ses coéquipiers en début de saison, Lees-Melou doit vite se mettre au rythme des matches tous les trois jours. Jusqu’ici, il semble s’y adapter plutôt facilement puisque, quatre jours après avoir fourni un match plein contre Rennes (1-1), il a été omniprésent contre les champions d’Allemagne devant chacune des deux surfaces, avec et sans ballon. Il a coupé, contré, intercepté des ballons, jusqu’à frôler le penalty en se jetant à corps (et bras) perdu(s) pour repousser un centre adverse (67e), tout en n’oubliant pas d’orienter le jeu par ses décalages ou ses longues transmissions dans le bon tempo.

« Il nous amène beaucoup de sérénité dans notre jeu, appréciait Ludovic Ajorque. Et en plus, il est capable de marquer de beaux buts. C’est un retour exceptionnel. » Chardonnet embraie: «On sait le joueur que c’était la saison dernière et le joueur que c’est aujourd’hui. On le voit tous les jours à l’entraînement, c’est un top player».

Une formulation anglaise le plus souvent décrite pour les joueurs de niveau C1. En attendant de savoir si « PLM » est capable de reproduire ce genre de prestation dans la compétition, Brest enchaîne, avec appétit. «Beaucoup nous voyaient prendre une branlée, mais on a été loin d’être ridicules. On a rivalisé avec Leverkusen, donc je suis content» , a-t-il conclu, toujours avec la même légèreté.

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