Et les tauliers ont tout changé
Et les tauliers ont tout changé
Les entrées en jeu successives d’Edon Zhegrova, de Bafodé Diakité et de Jonathan David, pour des raisons bien différentes, ont conduit le LOSC vers un exploit majuscule.
24 Oct 2024 - L'Équipe
RÉGIS TESTELIN
Sa composition d’équipe n’était pas seulement audacieuse, elle était très risquée, pour ne pas dire kamikaze. Mais Bruno Genesio en a vu d’autres et son métier est d’abord de répondre aux priorités du club. Entre le LensLille de samedi prochain et le déplacement à l’Atlético d’hier soir, c’était vite vu : tout pour le derby, tout pour le Championnat, tout pour finir dans les quatre en mai prochain, pour l’équilibre financier du club et parce qu’il faut savoir ce qu’on veut et où l’on va.
Et c’est ainsi que Jonathan David, Edon Zhegrova et Bafodé Diakité, d’incontournables titulaires en temps normal, se sont assis sur le banc pour débuter la rencontre. Un sacrifice qui fait mal ? Une folie pure, non ? Il était plus facile de l’asséner avant la rencontre qu’après. Parce que ce matin, le coup de la rotation au Metropolitano a tourné au coup de génie. Parce que le foot ne prévient pas, surtout quand le destin s’en mêle.
En égalisant d’une frappe splendide légèrement touchée par Jose Maria Gimenez, au bout d’un contre rondement mené et d’un service lucide de Thomas Meunier, Zhegrova a remis le LOSC dans le match de façon quasi inespérée (1-1, 61e). Un but de leader, son septième de la saison déjà.
Le Kosovar n’en finit plus de progresser et de prendre de la place dans cette équipe, mais serait-il entré si tôt en jeu – dès la 16e minute – sans la blessure à une cuisse de Rémy Cabella, consécutive à un tacle en retard d’Alexander Sorloth? L’entrée en jeu de Diakité à la mi-temps a répondu à une circonstance différente, celle du désarroi du pauvre Ousmane Touré, 19 ans seulement et titularisé pour la première fois de sa carrière en défense centrale, à la droite d’Aïssa Mandi, dans une défense à trois.
David, monsieur penalty
Un cauchemar auquel Genesio a dû mettre un terme à la pause, après que le jeune homme, né à Lille et formé au LOSC, a offert la balle de 1-0 sur un plateau à Julian Alvarez (1-0, 8e) d’une passe trop courte en retrait pour Lucas Chevalier. Une bourde XXL d’entrée, assortie d’une succession de mauvais choix, d’un peu de désobéissance aussi, en optant un peu trop pour des relances axiales alors que son entraîneur insistait pour qu’il excentre le jeu vers Meunier.
Le carton jaune reçu par Touré juste avant la mi-temps (44e) pour une faute sur Antoine Griezmann a sans doute été la goutte d’eau qui a fait sortir Diakité du banc et beaucoup rassuré le LOSC défensivement.
Lille avait perdu la première période 1-0, il a gagné la seconde 3-0, tant mieux pour Touré, qui passera plus facilement à autre chose et comprendra plus vite que défenseur central est un métier où l’on ne transige pas avec la rigueur. Quand David est entré en jeu (65e) à la place d’un Mohamed Bayo courageux mais discret, il y avait encore 1-1 et M. Guida était encore passé plus ou moins inaperçu. Et puis l’arbitre italien a offert aux Lillois ce penalty surréaliste.
Les pénos, au LOSC, c’est au Canadien qu’ils reviennent et ce n’est pas Jan Oblak qui l’a dérangé pour le transformer. Depuis son arrivée dans le Nord, en 2020, David en a frappé 26 et marqué 21. Et parce que rien n’est jamais pareil quand il est dans la surface de réparation, il n’y avait que lui pour apporter la touche finale à cet exploit colossal. Un intérieur du pied gauche opportun après un bon boulot d’Osame Sahraoui et une déviation de Gabriel Gudmundsson. Un ballon touché par Reinildo, son ancien partenaire à Lille, l’année du titre.
Il faut beaucoup de courage, d’inspiration et de réussite pour gagner à Madrid quand on est le LOSC. Il faut aussi des cadres solidement accrochés et déterminés et ils ont été là…
Commenti
Posta un commento