AU BONHEUR DES LILLOIS
Les Dogues ont réussi à battre l’Atlético après avoir fait tomber le Real. L’arbitre a bien aidé les Nordistes sur le deuxième but mais ils ont montré une force de caractère énorme.
24 Oct 2024 - L'Équipe
HERVÉ PENOT
Le LOSC a signé un succès retentissant face à l’Atlético, trois semaines après son exploit face au Real (1-0). Après une première période compliquée, Lille a profité de circonstances favorables pour s’imposer. MADRID – Non, on ne rêve pas. Ce sont bien les Lillois qui exultent, qui lèvent les bras dans un stade climatisé depuis un troisième but signé Jonathan David, qui remercient de longues minutes leurs supporters placés tout en haut d’une tribune. Le LOSC n’a donc pas fait de jaloux à Madrid. L’équipe s’est imposée contre l’Atlético (3-1) après avoir éteint le Real à domicile (1-0), il y a trois semaines. Vous lisez bien : Lille a avalé deux monstres européens, deux escouades invaincues en Espagne. D’accord, le LOSC possède en Bruno Genesio une sorte de facteur X, un type capable de récupérer le scalp des techniciens les plus réputés. Il n’avait jamais joué contre Diego Simeone ? En voilà un de plus dans son escarcelle après ceux de Pep Guardiola, Carlo Ancelotti et José Mourinho.Jonathan David et Edon Zhegrova.
Et même quand il décide de reposer ses cadres, on en reparlera, et même quand Madrid mène après huit minutes, il les croque tous. Genesio a certainement dans son livre des tours de magicien, quelques recettes de grand-mère pour échapper sans cesse au sort annoncé contre les grandes écuries. Il possède une connaissance pointue de son sport, évidemment, mais un truc en plus, une manière de parler, de mettre ses hommes en confiance peut-être, de leur faire croire que rien n’est jamais impossible. Mais par où commencer dans cette soirée inoubliable ? Par le début peut-être et cette titularisation totalement imprévue d’Ousmane Touré, le gamin du cru, 19 piges, pas une minute en pro cette saison sauf un quart d’heure à Fenerbahçe, à la place de Bafodé Diakité, le taulier.
Cure de jouvence au coup d’envoi
Et ce n’était pas tout, il avait laissé Jonathan David et Edon Zhegrova sur le banc pour envoyer des novices en C1, Mohamed Bayo, et guère plus en L1, Gala Mukau, Fernandez-Pardo comme pour rappeler qu’il ne bluffait pas en annonçant que ça tournerait en raison du choix de la Ligue de programmer le derby contre Lens samedi et non dimanche. Mais il fallait être sûr de soi quand Touré, tétanisé, totalement dépassé, offrait l’ouverture du score à Julian Alvarez. Pendant 45 minutes, l’enfant de la maison a sombré dans un univers trop grand pour lui avant d’être remplacé par Diakité. Et si Alexander Sorloth avait affiché autant d’adresse devant le but qu’Antoine Griezmann dans ses passes, l’affaire aurait été entendue mais le Norvégien a raté trois occasions face à Lucas Chevalier (2e, 6e, 32e). Dans ces rencontres hors norme, il faut un peu de chance et parfois même un coup de pouce de l’arbitre.
Nouvelle C1, nouveau bonheur
Avec la blessure de Rémy Cabella, une de plus, Edon Zhegrova entrait ainsi plus vite que prévu. Et cela lui permettait d’égaliser sur sa spéciale légèrement détournée (1-1, 61e ) . Comme un signe du destin. David assurait ensuite la victoire sur un penalty dont on ne pourrait pas vous expliquer la raison (2-1, 74e), les Espagnols non plus (lire page 4), puis sur une ultime frappe détournée au bout d’un cafouillage dans la surface (3-1, 89e) . Incroyable. David, le bourreau du Real, déjà sur penalty, avait réci
divé toujours en mode Ice man. N’oublions pas comme d’habitude le rôle crucial de Chevalier présent sur tous les coups. Lille scelle une incroyable semaine des clubs français en C1 débutée par la victoire de Monaco contre l’Étoile Rouge (5-1) puis poursuivie par le nul de Brest face au champion d’Allemagne, le Bayer Leverkusen (1-1). On n’est pas certain qu’ils tenaient à fêter la réélection de Vincent Labrune mais ces succès permettent au pays de relever la tête.
Il fallait peut-être attendre une nouvelle formule de Ligue des champions pour le voir montrer de quel bois il se chauffe, même avec des finances exsangues, même avec des équipes bricolées et c’est finalement sa locomotive, le PSG, qui a le plus déraillé depuis le début de cette compétition. Un comble.
Cela prouve peut-être qu’on peut bien bosser avec des moyens un peu plus limités, que les entraîneurs nationaux ont aussi de la moelle. Éric Roy, le confirme semaine après semaine. La France relève la tête et si on est loin du baisser de rideau, on ne doit pas minimiser ce qui se passe aujourd’hui, même sans Messi, Neymar ou Mbappé. La Ligue 1 peut être fière de ses représentants. On ne l’a pas souvent écrit ces dernières années.
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« Cette victoire est supérieure à celle du Real »
F. V., à Madrid
«Comment avez-vous vécu cette soirée defolie?
On a eu un début de match compliqué. On ne va pas blâmer O us man eT ou ré. Malgré son jeune âge (19 ans ), il as use remettre dans le match. On a même eu un regain d’ énergie. J’ étais assez confiant à la mi-temps. Je leur ai dit qu’ on aurait des opportunités de revenir. Les joueurs entrant sont été décisifs.
Je n’ ai pas encore revu les images. Je ne peux pas vous en parler comme ça, à chaud. Mais notre match ne se résume pas à ça. Notre victoire est méritée. La chance n’ existe pas dans le football.
Savez-vous que votre point commun avec JürgenKlo pp est d’ avoir battu Guard io la, An ce lotti,M ou rinhoetm ai nt en antDie go Simeo ne. Ça vous touche?
C’ est valorisant. Mais ce n’ est pas moi qui bats tous ces grands coach es. Ça montre qu’ on travaille bien avec tous mes joueurs et tous mes staffs qui donnent tout.
La Ligue des champions transcende-t-elle vos joueurs? Avez-vous compris la polémique et les débats autour du penalty?
On sait quel a C1 transcende. Il y a une préparation mentale différente. J’ étais en colère après Monaco (0-0 vendredi). Mais ce soir, ona tout bien fait. Cette performance et cette victoire sont même supérieures à celle du Real. O na été meilleurs quel’ Atlético .»
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